POUR SAUVER 150 MILLIONS D’AFRICAINS DE LA CIRRHOSE OU DU CANCER DU FOIE
LUTTE CONTRE LES HEPATITES EN AFRIQUE
Sur le continent africain, 150 millions de personnes vivent avec une forme chronique d’hépatite, avec un risque de cancer du foie. Devant ces chiffres alarmants, les acteurs de la Conférence internationale de lutte contre les hépatites en Afrique ont adopté une résolution finale appelée « Consensus de Dakar » pour faire face à ce fléau. Entre autres recommandations, ils plaident pour la vaccination dès la naissance, le financement et la formation du personnel.
Pour faire face aux hépatites de plus en plus présentes dans le continent, des acteurs venant de 23 pays africains se sont réunis en conclave dans notre capitale du 20 au 22 juillet afin de mettre en place une approche harmonisée. Au terme de leurs travaux, une résolution dite «Consensus de Dakar» a été adoptée. Cette résolution, selon la coordonatrice de l’initiative africaine de lutte contre les hépatites Aminata Sall Diallo, s’impose car 150 millions de personnes sur le continent africain vivent avec une forme chronique d’hépatite B/et ou C, avec un risque d’évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie. Cette maladie est fortement liée à l’hépatite, car 80% des cas de cancers du foie, premier cancer de l’homme en Afrique, sont dus aux virus des hépatites.
C’est pourquoi les acteurs plaident fortement pour l’effectivité de la vaccination contre l’hépatite B dès la naissance (dans les premières 24 heures). «Cela est devenu une exigence, car le calendrier vaccinal des pays africains est inadapté pour la prévention de la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite B». La résolution recommande également de procéder à des dépistages et de vacciner en fonction des résultats ; d’assurer la vaccination des donneurs volontaires de sang séronégatifs pour l’hépatite lors du premier don. Il est aussi suggéré d’assurer la vaccination des enfants ayant échappé à une vaccination préalable, tout en faisant homologuer les outils de dépistage avant leur utilisation dans leur pays.
Pour une approche harmonisée sur l’ensemble du continent, la coordonatrice de l’initiative africaine de lutte contre les hépatites exhorte chaque pays à mettre en place un système national de surveillance des hépatites basé sur l’activité des laboratoires et d’adopter les recommandations des consensus internationaux. Elle invite de ce fait à renforcer la formation des ressources humaines en insistant sur leurs capacités techniques et managériales.
Avec les problèmes de financement, le consensus de Dakar appelle à identifier et utiliser les mécanismes innovants nationaux et internationaux pour le financement, car malgré la réduction à 50%, le traitement reste inaccessible. Toutefois, Mme Diallo pense qu’il faudra trouver des financements internes avant de solliciter des ressources externes.
Après avoir reçu la résolution, le ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck a salué le conclave des ressources humaines de l’Afrique qui a permis d’avoir un document de base contre les hépatites. Au Sénégal, indique Awa Marie Coll Seck, on est en train de réfléchir pour trouver les moyens de procéder à la vaccination des enfants, dès la naissance contre les hépatites. Car, dit-elle, «il ne faut pas donner de chance à ce virus». La méthode préventive constitue la seule voie du salut dans la croisade contre les hépatites car d’après les spécialistes, si les enfants ne sont pas vaccinés à la naissance contre les hépatites, c’est 20% de la population qui va échapper à la prévalence.