Pour une émergence future dans la solidarité
ETUDE PROSPECTIVE SENEGAL 2035
Les recommandations de l’étude prospective «Sénégal 2035» sont désormais disponibles. Présentées par la Direction des stratégies de développement du ministère de l’Economie et des Finances, ces recommandations se résument en deux mots : émergence dans la solidarité, taux de croissance de 7%. Pour atteindre cet objectif, l’étude décline 5 axes stratégiques performants.
C’est au présent que se prépare l’avenir. C’est tout le sens de l’étude prospective ‘’Sénégal 2035’’qui est un exercice de réflexion pour avoir une visibilité sur le long terme. Selon les réalisateurs de cette étude prospective, le futur auquel le pays aspire devrait s’articuler autour de la consolidation du processus démocratique et des valeurs éthiques, de l’achèvement du processus de la décentralisation pour mieux impliquer les populations, de la promotion du secteur privé pour la réalisation d’une croissance économique forte et durable. Il est suggéré la réduction des inégalités sociales et l’insertion harmonieuse du pays dans la mondialisation.
Les 5 piliers pour un futur radieux
Selon les spécialistes, «la vision Sénégal 2035 est un scénario réaliste et réalisable». Toutefois, il faut des axes stratégiques pour un Sénégal émergent dans la solidarité. Il s’agit d’abord de bâtir un système économique performant et équitable qui devra créer dans le moyen et long terme une croissance plus forte. Ensuite de tirer profit d’un environnement international en mutation permanente en nouant des alliances avec des acteurs ayant des intérêts convergents en vue d’exploiter au mieux les opportunités de la mondialisation. Le troisième axe s’articule autour d’une gouvernance politique consensuelle pour renforcer les acquis démocratiques et instaurer un climat de confiance. Il urge également de consolider les espaces de solidarité institutionnelle par la promotion des pôles économiques régionaux et une répartition équitable des fruits de la croissance. Enfin, l’étude recommande de miser sur le système éducatif et les médias pour accompagner l’évolution des mentalités. A cet effet, il faudra procéder à une véritable réforme du système éducatif en vue d’inculquer un savoir-faire et un savoir être profitables à la société sénégalaise.
Représentant le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Daouda Diallo s’est réjoui du fait que les autorités politiques puissent disposer d’un instrument fiable d’aide à la prise de décision pour mieux orienter les choix stratégiques et rendre efficaces les actions de développement. Pour le ministre du Budget, «le processus de réalisation de l’étude prospective Sénégal 2035 prend effectivement en compte ce souci de consensus à travers la composition du cadre institutionnel élargi. Le chef de l’Etat accorde une importance à l’étude dont la vision a servi de repère à la stratégie nationale de développement économique et social (Sndes)».
L’ombre du Yonnu Yokkuté
Toutefois, concernant le programme Yoonu Yokkuté brandi par les gouvernants comme vision économique, les planificateurs sont d’avis qu’il faudra vérifier que ce programme est conforme au plan économique tracé par l’étude prospective, même si les politiques pourront toujours faire leur choix.
Pour le Directeur de la planification M. Diakhabi, le chef de l’Etat a, dès son élection, dépassé le programme Yoonu Yokkuté et l’étude prospective dépasse la vision à moyen terme du Yoonu Yokkuté. «L’étude prospective ne doit pas avoir une connotation politique parce que c’est l’aspiration de toute la société sénégalaise. Sinon le prochain Président, s’il ne partage pas le Yoonu Yokkuté, va rejeter le document, alors qu’il est valable jusqu’en 2035», explique M. Diakhabi.