POURQUOI KARIM A REFUSÉ DE SIGNER L’ARRÊT DE RENVOI
ME CIRE CLEDOR LY, MEMBRE DU POOL D’AVOCATS DE L’ANCIEN MINISTRE D’ÉTAT
Le refus du fils de l’ancien président de la République de signer l’arrêt de renvoi devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a intrigué, hier, nombre de Sénégalais. Un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly- que nous avons joint par téléphone- a justifié l’attitude de l’ancien ministre d’Etat.
Le feuilleton Karim Wade a connu, hier, un nouvel épisode, avec le refus du fils de l’ancien président de la République de signer l’arrêt de renvoi devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Joint par téléphone, Me Ciré Clédor Ly, membre du pool d’avocats de l’ancien ministre d’Etat, justifie l’acte posé par son client. «La Crei lui a envoyé un acte dans lequel il était notifié un arrêt rendu, un arrêt de renvoi rendu, alors qu’il n’y avait aucun document pour accompagner la notification. Il ne peut pas accepter de recevoir un document qu’on ne lui a pas remis», indique l’avocat.
Et d’expliquer : «A minuit, ils devaient libérer Karim. La loi ne leur permettait plus une troisième mise en demeure pour marquer la détention arbitraire de Karim Wade. Ils ne l’avaient pas. Il leur fallait, donc, lui faire signer un papier, comme quoi il a été renvoyé. Alors que la décision de renvoi n’était pas encore terminée. Voilà la difficulté qu’ils avaient. Ils ne pouvaient pas notifier la décision marquée.»
Se voulant plus clair, Me Ly de dire : «La Crei a été dans l’incapacité de rendre son arrêt avant minuit. Il fallait maintenant manœuvrer pour maintenir Karim Wade en détention. Alors, on lui a envoyé, dans la précipitation, un avis d’arrêt rendu. Puisque c’était dans la précipitation, ils ont envoyé une notification d’arrêt. L’arrêt n’était pas encore prêt, ils n’étaient pas en mesure de rendre ça. Karim a refusé de signer, et il a raison.»
«La Crei ne cherche pas une vérité judiciaire, mais plutôt des résultats politiques»
Sur l’arrêt qui aurait été envoyé aux avocats de l’ancien ministre de l’Energie et des Transports aériens, Me Ciré Céldor Ly précise : «On n’a jamais vu d’arrêt. Ce n’est pas vrai, ils ne nous ont envoyé aucun document. Ils nous ont envoyé des avis, et ils voulaient nous faire décharger, comme quoi nous avons reçu des arrêts.»
Considérant que leur client est détenu de façon «arbitraire», Me Ly demande «la libération immédiate et sans condition» de Karim Wade. «Nous avons demandé au régisseur de libérer, immédiatement, Karim Wade, parce que notre client est sous le coup d’une double détention arbitraire», souligne l’avocat.
Selon Me Ciré Clédor Ly, «depuis le début, la Crei n’a respecté aucun droit de la défense. La Crei, en réalité, a fonctionné comme une juridiction politique». La conviction de Me Ly est que «la Crei ne cherche pas une vérité judiciaire, mais plutôt des résultats politiques».
Toutefois, les conseils du fils de Me Wade ne comptent pas abdiquer. «Nous continuons nos procédures, parce que, dans tous les cas, nous avions jamais donné du crédit à cette juridiction qui n’était pas compétente pour engager des poursuites contre Karim Wade. Nous sommes logiques avec nous-mêmes, et nous continuons le combat», affirme l’avocat.