POURQUOI LES MÉNAGES VONT MAL AU SÉNÉGAL
DOSSIER - VIE DE COUPLE

Des ménages s’écroulent de plus en plus dans notre pays. C’est la nouvelle tendance qui donne des frissons aux traditionalistes. Les couples ne parviennent plus à surmonter leurs problèmes. La famille ne joue plus son rôle de régulateur. Les familles se nucléarisent. Les mariages durent le temps d’une rose. Pourquoi ? Comment remédier à ces situations ?
EnQuête donne la parole à des spécialistes du couple.
Quel virus a pu infecter les ménages sénégalais au point que certains ne tiennent plus que par un fil ténu ? Une question sans réponse qui pousse pour autant à se demander s’il ne faut pas réinventer la roue, voire le couple.
Rares sont, de nos jours, les couples qui parviennent à surmonter la série de crises qui les secoue. Pour éviter le clash, des jeunes Sénégalais organisent des séances de discussion, soit dans des restaurants, à la plage ou autre endroit, en vue d’affiner des stratégies qui puissent sauver un couple qui bat de l’aile 5 jours sur 7.
Malgré la crise ou l’ambiance électrique qui règne à la maison, ceux-là mettent en relief l’avenir de leurs enfants. Ils ne veulent pas les priver de la présence d’un des parents, même si le quotidien repose sur un “ring box”. Mais, à côté, d’autres jugent que la rupture est la meilleure solution.
Des ménages assis sur des braises
Partout, la même rengaine. Le mariage n’est pas un conte de fées, mais il a fini, pour un grand nombre, par se transformer en une prison. “On est tenu d’endurer. Nos mamans ont vu pire”, souligne-t-on du côté de la gent féminine.
“Nos papas ont avalé des couleuvres, mais ils n’ont pas détalé. On doit faire pareil”. Rares sont pour autant des hommes qui s’approprient un tel discours. Et pour cause, expliquent-ils, eux aussi ont été frappés par une crise identificatoire, en raison d’un vent égalitaire qui a tout chamboulé.
“Il faut reconnaitre qu’on ne se sent plus en sécurité, avec l’émancipation des femmes qui réclament une égalité des sexes. L’homme est de nature possessif et jaloux. Il est insupportable pour un homme de voir son épouse se faire belle et être appréciée par d’autres. On cherche à masquer nos faiblesses et on est sous l’emprise de plusieurs questionnements”.
Pour un autre, “l’idée de savoir que notre épouse travaille nous perturbe. On se demande toujours si elle ne nous abandonnera pas, un jour. Ce sont autant de questions qui nous contrarient et qui gâtent souvent les rapports dans le mariage”, croit savoir un jeune commercial.
Si l’autonomie financière des femmes a fini par perturber des hommes, ils sont nombreux à souligner qu’il est possible d’agrémenter la vie de couple, en usant d’ingrédients qui la consolident. Il est, dans cette foulée, question de faire des concessions, mais aussi de valoriser le partenaire. Il sera, dans ce cas, utile d’organiser des promenades en amoureux, d’offrir à l’autre des cadeaux ou de lui faire des remarques plaisantes.
“Tous les couples ont des problèmes, depuis l’aube des temps. Mais, il faut savoir rebondir, en montrant à l’autre combien il est spécial pour nous, en lui témoignant respect et gratitude. C’est bien d’organiser souvent de petites sorties avec le partenaire. Cela permet d’insuffler un nouveau souffle dans le ménage.”
En attendant, des couples, sous l’emprise de la crise, se regardent en chiens de faïence. L’un a du mal à comprendre que son partenaire ait pu se dévoiler sous une facette qu’il n’a jamais soupçonné. Et là bonjour les dégâts......
OUSTAZ ALIOUNE SALL
“L’école a brouillé les repères”
Pour préserver les couples des aléas du divorce, le célèbre islamologue, Oustaz Alioune Sall, animateur d’une émission religieuse sur Sud Fm, prône un retour aux enseignements islamiques.
Pour le prédicateur, une absence de préparation des deux partenaires à la vie conjugale est à l’origine des problèmes rencontrés par les couples dans notre pays. Il se désole que la culture occidentale ait pris le dessus sur les valeurs islamiques. “Les jeunes passent plus de temps à l’école française qu’avec leurs parents. Du coup, les repères sont brouillés et le couple a dû mal à résister”.
Oustaz Alioune Sall souligne que le mariage, appelé “nikah”, loin d’être un terreau de souffrance, doit être un havre de paix, même s’il est marqué par des hauts et des bas. Les deux partenaires ne doivent pas perdre de vue leurs droits et devoirs, selon lui.
S’il est du devoir exclusif de l’homme de nourrir, loger, habiller et soigner son épouse, il revient à celle-ci de jouer son rôle de maîtresse de maison en charge de veiller à l’éducation des enfants et de veiller à la bonne marche du foyer. Et si les deux partenaires doivent se témoigner amour et tendresse, il reste une exigence de taille : le respect mutuel.
D’ailleurs des injonctions divines sont précises. Le Coran dit :
“Et parmi Ses signes figure le fait qu'Il a créé pour vous, de vous-mêmes, des épouses afin que vous éprouviez le repos auprès d'elles et qu'Il a mis entre vous amour et miséricorde" (Coran 30/21). Avant d’ajouter “Quant à elles (les femmes), elles ont des droits comme elles ont des devoirs, conformément à la bienséance. Les hommes ont cependant une préséance sur elles" (Coran 2/228).
DR MASSAMBA GUEYE, MAISON DE L'ORALITÉ ET DU PATRIMOINE DU SÉNÉGAL
“Quand le mariage devient CDD, “kleneex”, “face 2 face” ou “stage à court terme”...
On le surnomme “La bouche de l'Afrique”. Détenteur du Micro d'or du meilleur conteur, le Manager général fondateur de la Maison de l'Oralité et du Patrimoine du Sénégal Kër Leyti et ancien Directeur général de la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano du Sénégal, le Dr Massamba Guèye, souligne, entre autres, que “ si le mariage est banalisé, c'est aussi parce que tout ce qui en fait la vraie base est rejeté. Le professeur, conteur, écrivain, dramaturge s’explique dans cette interview.
L a plupart des couples sont en difficulté dans notre pays, le nombre de divorces va crescendo. Qu'est-ce qui l'explique ?
C'est vrai qu'on n’a pas besoin d'aller loin pour constater que les divorces vont crescendo. Le caractère éphémère des couples se voit à travers le langage populaire, car le mariage est assimilé à un CDD (contrat à durée déterminé). A défaut on entend parler de mariage "kleneex", ou de “face 2 face”, ou encore de "stage à court terme". Les raisons en sont nombreuses, mais, parmi elles, on peut citer l'impréparation des jeunes couples avant d'attaquer les manigances familiales. Le plus souvent, la relation pré-conjugale est fondée sur le bonheur et le plaisir (aller à la plage, en boîte, au restaurant, célébrer la saint Valentin, etc.).
C'est pour cette raison que les deux conjoints ne se découvrent mutuellement que pendant les conflits, dans un appartement coupé des parents, alors qu'avant, le jeune couple vivait avec des tuteurs qui savaient interpréter les faits et gestes pour prendre en charge le règlement du conflit. Les nombreux divorces sont souvent aussi causés par un manque d'accompagnement des adultes. Souvent aussi les jeunes se marient contre l'avis des parents, de façon tranchée. Une fois le mariage fait, ces derniers se lancent des quolibets à l'occasion des cérémonies de sorte à créer des tensions ingérables qui finissent par casser l'harmonie du couple. Il y a enfin le fait que beaucoup de mariages sont calculés et l'argent est mis en avant.
Qu'est-ce qui s'est passé pour que le mariage ait perdu ses lettres de noblesse ?
Si le mariage est banalisé, c'est aussi parce que tout ce qui en fait la vraie base est rejeté. L’aspect spectaculaire est mis en avant. On ne réfléchit pas profondément le projet de vie et l'idéal familial qu'on a, mais on s'épouse en mettant en avant le fait de s'aimer, alors que, comme on le dit souvent, c'est un respect de la différence qui enrichit le couple fondé sur l'amour. En plus de cela, je constate que les jeunes couples sont souvent surpris par le premier enfant. Notre société a perdu l'habitude de laisser la femme aller vivre le terme de sa première grossesse et les premiers mois de la vie de son premier bébé chez sa mère. Cela permettait de stabiliser les couples et aux familles de faire le point des difficultés du couple.
La vie de couple n’apporte plus réconfort et paix, mais elle s’est transformée en foyer de tensions. Votre avis ?
Les tensions on toujours existé dans les couples mêmes les chants traditionnels le disent "le mariage n'est pas un lieu de plaisir" "sey neexul" en Wolof. Les jeunes filles étaient préparées à cela par les mères et tantes, alors que les jeunes garçons qui entraient dans le bois sacré ou la case de l'homme recevaient les rudiments de la gestion familiale. Mais aujourd'hui rien ne prépare les couples à gérer ces tensions. Ces dernières peuvent naître des causes matérielles ou alors du problème de caste mal compris, ou enfin d'un manque d'autorité régulatrice des problèmes du jeune couple.
Que faudrait-il faire pour corriger une telle situation?
Je ne connais pas de solution miracle, mais je suppose que la supination est tellement grave que nous devons revoir notre système d'éducation familiale globale. Je souhaite que les jeunes couples identifient, chacun de son côté, une personne morale qui est le référent pour les aider à sortir des problèmes. Les jeunes couples doivent être accompagnés les dix premières années de leur vie conjugale. La vie urbaine a certes ses contraintes, mais il est temps que les deux conjoints cessent de raconter l'intimité de leurs problèmes aux membres de leurs familles qui en font le relais et aggravent souvent les problèmes. A ce titre, je dois rester modeste, mais il faut que chacun, dans un couple, prenne la décision ferme qu'il n'y aura pas de divorce. Nous voulons vivre en Occidentaux, mais notre structure mentale est très africanisée, c'est pourquoi je déconseillerai au jeune couple de mener un mode de vie à l'européenne.
Dr SELLY BA, SOCIOLOGUE
“Le meilleur allié du couple, c’est le couple lui-même”
Pourquoi les couples ne parviennent plus à résister à la rupture ?
Cette crise est à l’image de notre société qui est aujourd’hui en crise. C’est une loi sociologique toute naturelle et toute simple qui veut que quand la famille est malade, la société ne soit guère épargnée. La société sénégalaise est profondément traversée par des bouleversements et des mutations inhérents à toute société. Notre monde a bien évolué. Nous assistons à l’effritement des valeurs dites traditionnelles et de mauvaise transmission de celles-ci d’une génération à une autre.
L’éducation dite familiale n’a presque plus ni sens ni valeur. Les parents, dans leur quasi-unanimité, sont devenus inaptes à servir de modèle, parce que se disqualifiant eux-mêmes, ou se faisant disqualifier par leur propre progéniture, en démissionnant devant leurs responsabilités. C’est l’évidence même, cette disqualification et cette démission sont les conséquences les plus éloquentes de la faillite de la moralité et des vertus morales, dans l’optique de l’éducation traditionnelle.
Le processus qui a abouti à la corruption, à la perversion et à l’extraversion de la société sénégalaise contemporaine, a eu ses débuts profondément enracinés dans le cadre familial. Le divorce est devenu un phénomène récurent au Sénégal, dans la capitale Dakar, en particulier. Un couple sur trois se sépare avant même la cinquième année de vie conjugale, selon l’enquête menée par la sociologue Fatou Bintou Dial dans son ouvrage “Mariage et divorce au Sénégal : itinéraire féminin”.
Cette rupture légale du mariage, qui prend de l’ampleur de plus en plus dans notre société, a pour explication diverses raisons. Elle note le défaut d’entretien de la femme, l’immixtion de la belle-famille dans la vie couple, l’arrivée d’une nouvelle épouse, la non tenue des promesses faites lors des périodes de flirt, le maraboutage, les problèmes de castes ou la condamnation de l’un des époux à une peine infamante.
On a l’impression d’assister à une banalisation du mariage. Votre point de vue ?
C’est vrai qu’il y a une banalisation de l’institution du mariage. Certains ne mesurent pas l’importance du mariage. Ils ne mesurent pas la portée de leur engagement, de l’institution, avant de s’unir. Face à cette crise des valeurs, hommes et femmes ne sont plus préparés au mariage. Par ailleurs, il est important d’intégrer dans l’analyse d’autres facteurs, tels que la liberté de choisir notre partenaire (ce qui à une époque n’était pas évident), autrement dit, l’effritement des mariages arrangés ou forcés, même si je suis foncièrement contre, mais c’est une donne à prendre en compte dans l’analyse.
L’Internet aujourd’hui permettant de dépasser les frontières pour faire des rencontres. L’émergence de la société de consommation : le couple est un consommateur, la crise économique, le niveau d’éducation du couple, notamment de la femme et l’isolement des couples nucléarisés ne bénéficiant plus de soutien (conseils et droit de regard sur le comportement des conjoints) et d’interventions directes du couple parental (la famille), en cas de crise, où il y a de plus en plus une liberté dans la gestion du couple. Autant de faits à tenir en compte dans l’analyse, vu sa complexité...
Qu’est ce qu'il faudrait pour résoudre ces problèmes et bâtir des foyers qui s'inscrivent dans la durée ?
Le meilleur allié du couple, c’est le couple lui-même... quand il prend le temps de comprendre et de savoir. Il y a les problèmes et les crises. Les problèmes se situent dans le temps et la durée. Certains problèmes sont irrémédiables, alors que d’autres, non. Les problèmes non traités peuvent générer des crises. Une crise est ponctuelle et bouleverse l’équilibre du couple. Même si elle est souvent mal vécue, la crise est “bienfaitrice” dans certain cas, car elle permet la croissance du couple. C’est à dire de créer l’histoire du couple et son identité propre. Vous savez, les problèmes ne manquent pas dans le couple, vu que le couple constitue deux êtres imparfaits qui cherchent à se compléter ; et dans cette complémentarité, il y aura toujours des manquements. C’est tout à fait naturel.
Ce qu’il faut éviter, c’est en arriver aux crises. Parce que si ces problèmes ne sont pas bien gérés, on aboutit à une crise dans le couple. C’est pourquoi, il est important que le couple puisse bâtir des éléments à savoir : la transparence dans le couple, c'est-à-dire le respect et la confiance mutuels. Il doit accueillir le changement et accepter que le couple ne reste pas comme au début de la relation. Il faut aussi éviter de ne pas réduire le partenaire à ses actes.
Il faut le respecter et continuer à l’aimer de façon inconditionnelle. S’il est important de développer une communication de qualité en parlant des faits et de nos émotions, le couple doit empêcher les éléments externes d’asphyxier le couple conjugal. Il gagnerait également éviter la notion de hiérarchie et de jeux de pouvoir dans le couple. Dans les couples durables, un équilibre naturel se crée entre le “dominant et le dominé.”
MOMAR CAMARA, PSYCHOTHÉRAPEUTE
“Il faut co-construire”
Le mariage n’est pas un parcours lisse. Pour le psychothérapeute Momar Camara, il est possible de tempérer les esprits et de sauver les meubles. Explications : “chez nous, on dit que le couple ce n’est pas 1+1 =2, mais 1+1=3, car les composantes du couple, c’est l’homme, la femme et le lien. En termes plus précis, il faut faire des concessions, discuter, négocier, c’est le couple modèle. Il faut co-construire.”
Momar Camara abonde ainsi dans le même sens que les thérapeutes familiaux. En fait, comme d’autres, il juge que les partenaires ne doivent pas se leurrer. La vie de couple n’est pas ce long fleuve tranquille. Pour cela, il faudrait que les partenaires se fassent à l’idée que le sentiment amoureux ne garantit pas une longue durée de vie commune.
Pour le psychothérapeute Momar Camara, il faut aussi savoir faire la part des choses et faire la différence entre l’amour et la vie de couple. Et pour cause, avance t-il, “le sentiment amoureux ne garantit pas la viabilité du couple. Le couple a besoin d’autres ressources pour survivre”.
Le modèle des parents
Pour aider les couples à s’inscrire dans la durée, il en appelle à la rationalité. “Les questions de couple sont très compliquées, mais les partenaires ne doivent pas perdre de vue qu’on ne se marie pas par hasard. Même si on épouse une femme qu’on vient de rencontrer 24h plus tôt, on ne doit pas croire que c’est le fruit du hasard ou d’un coup de foudre. Cela répond à une identité qu’on s’est faite, qui a évolué jusqu’à ce qu’on trouve la personne pour qui on a pu fantasmer jusqu’à l’épouser. C’est lié à notre conscient et notre inconscient”.
Le psychothérapeute de poursuivre : “C’est une logique très cohérente, chaque personne, que ce soit un homme ou une femme, a son histoire personnelle. L’imagination qu’on se fait du conjoint idéal, l’histoire qu’il a vécue avec ses parents sont les premiers modèles. On se fabrique des images de conjoint idéal, et la personne qu’on rencontre répond exactement aux critères qu’on s’est faits”.
Il évoque une autre réalité à prendre en considération par les deux partenaires. “L’autre ne peut pas régler tous nos problèmes existentiels”. Or nombreux sont des couples qui cognent le mur en s’adossant sur une telle croyance.
“C’est l’erreur commise par les couples. L’homme reste dans sa position, de même que la femme. Chacun pense qu’on aura plus de soucis avec la personne qu’on a épousé et quand la réalité se manifeste, qu’on redescende sur terre, qu’on commence à s’habituer l’un à l’autre, ce sont des sentiments qui disparaissent. Ce sont des erreurs fréquentes des jeunes couples. C’est la désillusion qui peut être à l’origine de plusieurs facteurs”.
Pour la plupart, c’est le clash. “Des couples disent qu’ils se sont trompés. “Ce que tu m’as montré au début est différent de ce que tu me montres maintenant, mais ils n’ont pas fait le mauvais choix. Ils ont voulu aller à la même vitesse. Or ces préliminaires visent seulement à favoriser la rencontre. Après, il faut autre chose”.
NDÈYE SECK, THÉRAPEUTE FAMILIALE
“Le couple sénégalais va mal : on se sépare après un an de mariage”
La thérapeute familiale Ndèye Seck, rencontrée à la clinique Moussa Diop de Fann, ne dit pas autre chose. Ayant eu à traiter des questions d’infertilité dans le couple, elle se désole de cette morosité qui a fini par déstabiliser les ménages.
“Si je prends comme référence le livre de la sociologue Fatou Bintou Dial, je dirais que le couple sénégalais se porte très mal. Les divorces sont de plus en plus notés. Auparavant, on se donnait un délai de deux ans et de façon empirique. Maintenant, on se sépare après un an de mariage. Pour dire que les mariages ne durent plus. La vie de couple a une durée qui est très courte.”
Pour la thérapeute, “cette situation résulte de plusieurs facteurs. Les sociologues parlent souvent d’incompréhension dans le couple, d’incompatibilité d’humeur. Au tribunal on parle souvent d’incompatibilité, insatisfaction, également d’ingérence des belles-familles qui ont un droit de regard dans le couple, la polygamie que les femmes n’acceptent plus. Mais vu que dans notre société, être femme célibataire est très mal vu, pour compléter notre féminité en passant par la maternité, ce sont les femmes qui sont tenues d’endosser au-delà de leurs capacités.