Prélèvement d’un franc par appel téléphonique
L'ASDEMA le suggère pour la mise en place d’un fonds de garantie médicale
A l’occasion de la journée mondiale de la santé, l’Association sénégalaise pour la défense du droit du malade (Asdema) a évalué le respect des malades dans les structures sanitaires. D’après les explications du président de cette association, Modou Bousso Traoré, 30 % des malades déplorent le manque d’informations à l’accueil, 40 % regrettent une insuffisance au niveau de l’écoute et de la disponibilité du personnel. Et ce même si 80 % des sondés sont satisfaits de la qualité des soins. Paradoxe, 9 patients sur 10 ne bénéficient pas de prise en charge. D’où la proposition de l’Asdema visant la mise en place d’un fonds de garantie médicale différent de la couverture maladie universelle (CMU).
« Nous avons fait une visite hospitalière le mercredi 03 avril dans plusieurs hôpitaux de Dakar, notamment Abass Ndao, Aristide Le Dantec et au CHU de Fann. Nous avions demandé l’autorisation à d’autres hôpitaux comme celui de Pikine, l’hôpital psychiatrique de Thiaroye et l’hôpital général de Grand Yoff, mais ces établissements sanitaires nous ont opposé un refus que nous ne parvenons pas à comprendre. Nous en prenons acte.
Maintenant, en ce qui concerne les questionnaires adressés aux différents malades, ils portaient sur la prise en charge, la qualité de l’accueil et de l’information, la qualité des soins, l’hébergement et la restauration. Nous avons également interrogé les patients sur les droits et devoirs des usagers hospitaliers.
Sur les 132 personnes interrogées, 80 % sont globalement satisfaites de la qualité des soins, 30 % déplorent le manque d’informations à l’accueil, 40 % se plaignent d’une insuffisance au niveau de l’écoute et la disponibilité des personnels soignants et autres. D’autre part, 40 % des personnes interrogées fustigent un manque de qualité dans l’hébergement et une insatisfaction de la restauration. Enfin, 50 % sont insatisfaits du délai de prise en charge des soins d’urgence tandis que 4 personnes sur 10 se plaignent du défaut de prise en charge de la douleur. L’étude a montré aussi que les droits les plus élémentaires du malade sont ignorés. Surtout, 9 personnes sur 10 n’ont pas de prise en charge et c’est le point le plus important. Ce qui pose un énorme problème.
A cet effet, l’Asdema rappelle au président de la République la nécessité de la mise en place d’un projet de couverture maladie universelle qui est une urgence. Et au-delà de cette CMU, il doit y avoir un fonds de garantie médicale permettant de prendre en charge les maladies à soins coûteux. Un fonds qu’il faudrait créer sans toucher aux salaires. Nous avons donc proposé de prélever la dotation de ce fonds sur les appels téléphoniques. Nous suggérons 1 franc par appel. Cette somme est infime pour celui qui émet l’appel, mais le total est énorme du point de vue de la solidarité nationale. »