PR ASSANE SECK

Mélanges offerts à Assane Seck, le livre dans lequel est consigné le parcours remarquable de l’homme d’Etat et de l’universitaire émérite, a été lancé le mardi 18 mars à Ziguinchor, à l’occasion de la cérémonie de baptême de l’Université de la capitale du Sud qui porte désormais le nom de l’enfant d'Inor. Le jardin de l’Alliance française a abrité la cérémonie présidée par le ministre d’Etat Robert Sagna, en présence des Pr Makhily Gassama, Abdoulaye Bara Diop, de Me Boucounta Diallo, des membres de la famille du parrain, etc.

(Ziguinchor - Envoyé spécial) - Il a été procédé au lancement, mardi 18 mars à Ziguinchor, du livre Mélanges offerts à Assane Seck. C'était en présence, entre autres, de l’essayiste et ancien ministre de la Culture Makhily Gassama, de Robert Sagna, du Pr Abdoulaye Bara Diop, d’Atab Bodian, de Me Boucounta Diallo, des membres de la famille d'Assane Seck, d’universitaires, d’amis et d’admirateurs. La cérémonie qui s’est déroulée dans les jardins de l’Alliance Française, sous la présidence du ministre d’Etat et maire honoraire de Ziguinchor Robert Sagna, a drainé du monde.

Mamadou présente Makhily

Après les témoignages dont celui du Pr Bara Diop, c’est à l’historien Mamadou Mané que revient la charge de présenter le livre. Il utilisera le détour de l'initiateur du livre. Il s’agit du Pr Makhily Gassama qui «a non seulement dirigé l’équipe de coordination pour l’édition de Mélanges dont il a signé l’Avant-propos, mais encore pris l’initiative de rendre, de son vivant, un hommage mérité au Pr Assane Seck».

L’historien explique que «l’occasion lui fut donnée de l’annoncer publiquement à l’ouverture des manifestations de célébration, en décembre 2004, du centenaire de Ziguinchor comme capitale régionale de la Casamance auquel il prenait part comme invité d’honneur». Et de faire remarquer que les Pr Assane Seck et Makhily Gassama ont en partage Marsassoum où le second est né et grandi et où le premier repose en paix pour l’éternité.

Pélissier, Daveau, Mamoussé et les autres

Dans sa note de lecture, Mamadou Mané a livré quelques extraits des témoignages. D’abord, de l’ami et collègue du défunt, le Pr Paul Pélissier, géographe français de renom : «Il est difficile d’imaginer parcours mieux accompli que celui d’Assane Seck. Rares sont, en effet, celles ou ceux qui, à son image, ont su conduire, avec la même rigueur, vocation professionnelle et engagement politique (…).»

Ensuite, celui de Mme Suzanne Daveau, géographe française qui, aux débuts des années 60, formait avec Pélissier et Assane Seck le trio de choc qui porta sur fonts baptismaux et anima le Département de géographie du campus de Dakar : «Sa lutte constante pour une rapide et complète indépendance (de son pays et de l’Afrique) est connue de tous. Mais son clair esprit scientifique et son honnêteté foncière l’ont toujours empêché d’adhérer aux slogans simplificateurs (…).»

Sans compter le Pr Mamoussé Diagne qui a retenu de l’homme de culture «la marque d’une solidarité de destins entre un homme et son peuple, autour du paradigme de la culture-action».

Enfin, il y a d’autres témoignages comme ceux du Pr Amadou Makhtar Mbow, de Robert Sagna, d’Ousmane Tanor Dieng, de Cheikh Amidou Kane, d’Alassane Ndaw. Tous, sont consignés dans les Mélanges. Sans oublier le chapitre de plus de cent pages consacré à des contributions de grande valeur scientifique, émanant de spécialistes réputés, sur divers sujets chers au parrain.

Annette file la métaphore…

Mais, qui mieux qu’une fille pour parler de son père ! C’est Mme Annette Seck, actuelle Directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement, qui a parlé au nom des enfants du défunt. Elle a choisi, pour décrire les qualités de l’homme exceptionnel qu’était le Pr Assane Seck, la métaphore du baobab, «cet arbre majestueux qui a lui seul réuni toutes les vertus de la nature. Cet arbre dont la longévité et la robustesse symbolise la sagesse et la pérennité. L’arbre, au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau que l’on appelle pour cela “arbre bouteille“. Généralement très massif, mythique, sobre mais si impressionnant. L’arbre bordé de branches irrégulières dépourvues de feuilles neuf mois sur douze, mais dont les fleurs blanches pendantes rappellent celles de l’hibiscus. L’arbre à l’écorce fibreuse, grise et lisse, quelquefois irrégulièrement tuberculée, dont la saveur du fruit nous régale tous les jours. Vous avez deviné qu’il s’agit du Baobab !»

Et d’ajouter : «Assane Seck avait non seulement l’allure caractéristique du Baobab mais également toutes ses qualités.»

Il sentait la fin…

Elle a partagé quelques lignes extraites du livre Sénégal, émergence d’une démocratie moderne, 1945-2005, un itinéraire politique où le défunt annonçait sa fin : «Je sens doucement venir la nuit. Je sais, en effet, ce qu’annonce le doux crépuscule du soir, plein de sérénité, qu’il m’arrive souvent d’absorber par tous les pores de mon être, notamment lorsqu’à la fin d’une promenade sur l’index tendu de la pointe des Almadies, les derniers rayons solaires plongeant dans l’océan profond m’incitent à la méditation, souvent dans une ferveur proche de l’extase. L’heure arrive qui mettra fin à une vie déjà exceptionnellement longue, dont je remercie mon Créateur.»

Visite et recueillement à Marsassoum

Une forte délégation composée des membres de sa famille, des représentants de l’Association des cadres casamançais, des personnalités politiques et universitaires, etc., s’est rendue hier à Marsassoum où repose le Pr Assane Seck. Après la lecture du Coran à la Grande Mosquée, une visite a été effectuée au Mausolée du disparu.