PROCÈS KARIM WADE, UNE VRAIE MASCARADE
Inconcevable, du moins c’est ainsi que l’on peut qualifier la façon dont se tient le procès de l’ex ministre du ciel et de la terre. Un procès-comédie qui a l’allure d’un long métrage avec comme acteur principal Karim Wade et son second Bibo Bourgi, et comme intervenants, les avocats de la défense et ceux de la partie civile, le reste étant constitué de figurants.
L’ironie du procès a atteint son seuil avec l’entrée de Bibo dans la salle assis sur une chaise roulante avant de se retrouver sur une civière avec ses bouteilles de perfusion, sous l’œil de tous ceux qui sont venus assister au procès du fils de l’ex-Président qui à ce jour, séjourne toujours à la prison centrale de Rebeuss où il déclare avoir fini par élire domicile.
«Chez moi, c’est la prison de Rebeuss» a-t-il dit au cours d’une audience.
Un procès qui est en train de tirer en longueur avec des exceptions soulevées rien que pour que l’on ne puisse pas passer au jugement de fond. A quand le délibéré final ?
Une question que nombre de Sénégalais se posent et ne parviennent pas à avoir de réponse. Ce qui est plus comique, c’est le comportement de certains avocats, qui se houspillent mutuellement en se balançant des insanités dépourvues de toute sagesse.
Dernièrement «l’avocat du peuple» Me El hadj Diouf, dénommé «fou du village» par son collègue Baboucar Cissé, aurait riposté sans tergiverser en traitant ce dernier de «barbare.» En effet, on se demande dans quel pays on est ?
Dans la mesure où une institution comme le Palais de justice, tant respectée est devenue une salle de comédie où les gens se marrent à n’en plus finir. Et ceci, en présence de leurs supérieurs hiérarchiques, à savoir les juges, qui, ne pouvant pas les assagir, sont souvent obligés de sonner la fin de la récréation afin que les nerfs se calment.
De ma part, c’est un véritable amusement à la limite un divertissement. Tout se passe, en effet, comme si les juges ont peur de rentrer dans le fond du dossier d’autant plus que cela fait plus d’un an que le procès est en cours, dans les médias du moins. Dans tout ce bavardage, ils oublient l’opinion sénégalaise dont la majeure partie ne se retrouve plus dans ce procès «sans fin»
En tout état de cause, il serait salutaire que l’on donne à ce procès sa juste valeur, parce que ne l’oublions surtout pas, il s’agit de milliards qui pèsent sur la tête de Karim Wade. Et pour ce faire, il faudrait que ce cirque prenne fin, afin que la lanterne des Sénégalais soit une bonne fois pour toutes éclairée.
D’ailleurs, Wade fils est allé jusqu’à pousser le bouchon trop loin en disant «Vous n’avez qu’à me condamner directement au lieu de perdre du temps. Donnez le verdict et rentrons chez nous.» Ainsi, la question qui surgit est de savoir si vraiment les avocats de l’Etat ont des preuves concrètes voire palpables pour incriminer Karim face à ces chefs d’accusation.
Ce qui pousse d’ailleurs certains à penser que ces avocats n’ont pas l’étoffe qu’il faut pour trancher le débat qui commence à saouler plus d’un.