PSG: Nasser Al-Khelaïfi estime le fair-play financier "injuste"
Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a estimé mardi lors d'un entretien avec l'AFP que le fair-play financier était une mesure "injuste", même s'il a assuré que les sanctions de l'UEFA n'avaient "pas bloqué" son club pendant le mercato.
Q: Après les sanctions du fair-play financier, vous aviez dit +les joueurs que je voudrai, je les aurai+. Est-ce que ça a été le cas ?
R: "Je suis très heureux des joueurs qu'on a pris, David Luiz et Aurier. Je pense que l'effectif est très bien comme ça. On n'avait pas besoin d'autres joueurs. On a déjà beaucoup investi les trois années précédentes. Le fair-play financier a été un peu difficile pour nous mais ça ne nous a pas bloqué. Pour Di Maria, j'ai discuté avec le Real Madrid et Florentino Perez mais on n'est pas tombé d'accord sur le prix et on a donc arrêté les discussions."
Q: Que pensez-vous du fair-play financier ?
R: "Pour moi le fair-play financier est injuste. Ca bloque les nouveaux investisseurs. Ca protège les grands clubs, ça oblige les petits clubs à rester des petits clubs. Si on empêche les investisseurs de venir dans le foot, ils iront dans la Formule 1 ou ailleurs. Ce n'est pas bon pour le foot. On est prêt à travailler avec ce règlement mais j'espère que l'UEFA va le changer l'année prochaine. Beaucoup de clubs se sont plaints."
Q: Est-ce que vous ne vous êtes pas précipités en recrutant David Luiz vite et cher (ndlr: 49,5 M EUR)?
R: "Le coach voulait ce joueur. On a décidé de le recruter avant le Mondial parce qu'on savait qu'un autre grand club négociait avec Chelsea. C'est aussi à cause des blessures d'Alex, qui ne pouvait pas enchaîner deux ou trois matches en huit jours. C'est un très bon choix. C'est un grand joueur, avec une grande personnalité. Il a amené quelque chose de nouveau, l'ambiance dans le vestiaire, sa grande confiance aussi."
Q: On dirait que vous ne souhaitez pas vendre les joueurs recrutés depuis votre arrivée...
R: "On n'est pas là pour faire du business avec le PSG. Quand on achète un joueur c'est parce qu'on croit en ses qualités. Lavezzi, Pastore, Cavani, on croit en eux. On a eu des offres très importantes mais j'ai dit non. On ne fait pas de business avec nos joueurs. Pendant trois ans on a acheté beaucoup de joueurs et maintenant la stabilité est importante. Maintenant il s'agit de garder ces joueurs, cette ambiance et cette équipe."
Q: Que s'est-il passé avec Adrien Rabiot, qui est finalement resté au club ?
R: "Il ne veut pas prolonger avec nous. J'adore ce joueur et je veux le garder mais il veut partir. Le club a beaucoup investi sur lui, il sort de notre centre de formation. On ne veut pas le perdre comme ça. S'il veut partir, on veut trouver un accord avec le club acheteur. Il s'est entraîné pendant deux ans avec Zlatan, Thiago Motta, tous nos grands joueurs. Il a beaucoup progressé grâce à ça. Je ne veux pas qu'Adrien oublie ça. Pour moi c'est le nouveau visage du Paris SG. On veut le garder mais si lui ne croit pas au projet, s'il veut partir ? On va essayer de se voir dans les 15 jours qui viennent. J'espère que ce n'est pas fini."
Q: Les jeunes formés au club peuvent-ils s'imposer au PSG ?
R: "Si ces jeunes ont confiance dans le club, ce n'est pas compliqué. Ongenda on veut le garder, Areola aussi (ndlr: tous deux ont été prêtés à Bastia). On comprend que les jeunes veulent jouer mais Rabiot a joué près de 25 matches la saison dernière. S'il ne joue pas, je suis d'accord pour le prêter. Mais s'il joue, si le club a besoin de lui, c'est normal qu'on le garde. Moi je veux garder tous les jeunes. C'est pour ça qu'on a prêté Areola. S'il reste à Paris il ne jouera pas et il a besoin de jouer. C'est pour ça que j'ai décidé de le prêter. Parce que c'est le prochain gardien du PSG."
Q: La faible concurrence en L1 vous inquiète-t-elle ?
R: "Pas pour le PSG mais c'est vrai que je m'inquiète pour le football français. Ce n'est pas bon que les grands joueurs partent. J'étais très content qu'il y ait un investisseur important à Monaco et j'espère que d'autres vont arriver."
Q: Serez-vous candidat au conseil d'administration de la Ligue fin septembre ?
R: "Si tout le monde le souhaite, je suis prêt. Certains dirigeants m'ont demandé de venir mais je veux parler avec tout le monde. Je suis peut-être le plus jeune président de L1, certains ont beaucoup plus d'expérience. Mais je suis très fier de faire partie de la famille du foot français. J'ai parlé avec le président Frédéric Thiriez et s'il a besoin de moi je suis là."
Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT