PSG: Sirigu ou l'esprit club
Arrivé en 2011 à Paris dans l'anonymat et les bagages de Leonardo, Salvatore Sirigu s'est imposé comme dernier rempart du PSG avec bonheur en incarnant l'aspect international et lisse que revendique le club.
Pour sa troisième saison en France, le Sarde de 26 ans paraît déjà faire partie des meubles du club de la capitale, lui qui était arrivé avec l'ex-directeur sportif Leonardo, et peu après Nicolas Douchez. Ce dernier était venu à Paris pour être le N.1, mais l'Italien lui a vite chipé ce rôle.
Laurent Blanc a conservé la même hiérarchie, puisque c'est Sirigu (1,92 m) qui a disputé les deux matches officiels du PSG de ce début de saison (Trophée des Champions, 2-1 contre Bordeaux; 1re journée de L1, 1-1 à Montpellier).
"Moi j'essaie de travailler du mieux possible, a éludé l'intéressé vendredi en conférence de presse sur la question de la hiérarchie des portiers. Il faut toujours montrer qu'on est bon, le foot est comme ça. Il faut être présent. Dans mon esprit je suis N.3, je m'entraîne comme un N.3".
C'est ce rôle de N.3 qu'il a assumé en équipe d'Italie avant de gagner un rang récemment, lorsque le sélectionneur Cesare Prandelli l'a fait passer devant Merchetti et promu doublure de l'incontournable Buffon. Se retrouver dans l'ombre d'un tel monstre sacré oblige à une certaine humilité.
Mais à Paris, et malgré son maillot floqué N.30, Sirigu est bien le N.1. Il détient même depuis février dernier le record d'invincibilité avec 948 minutes sans encaisser de buts, dépassant ainsi la légende Bernard Lama (697). Et il a été élu meilleur gardien de L1 de l'exercice 2012-2013 lors des Trophées UNFP.
Fuites
Dans sa carrière parisienne, il y a une césure, datant de novembre dernier, lors de l'épisode de la "guerre des clans" et des fuites de vestiaires. L'Italien, qui parlait déjà bien le français, avait usé de diplomatie pour rapprocher les points de vue.
Mais lorsque son entraîneur Carlo Ancelotti avait fustigé les fuites, indignes d'un "grand club", Sirigu s'était mis au garde à vous, quitte à faire du zèle. Lui qui s'était montré si charmeur avec la presse depuis son arrivée a alors pris le parti de dédaigner les journalistes, répondant parfois aux questions d'après-match de mauvaise grâce, par monosyllabes. Et aux questions sur le discours du coach, c'est lui qui prend la fuite...
Concernant la langue d'usage, Laurent Blanc a imposé le français dans le vestiaire. "Le niveau des coéquipiers étrangers s'est amélioré par rapport à l'an passé, relève le gardien. Entre nous c'est plus facile de parler français que devant les caméras, car lorsqu'on fait une erreur devant les caméras c'est gênant, devant les coéquipiers ça fait juste rigoler".
Le cheveu plus court et le sourire revenu, Sirigu aborde sereinement la saison, grâce notamment à la stabilité d'ensemble de l'effectif. "On a peu recruté, mais les joueurs qui sont là vont nous renforcer, souligne-t-il. Mais par rapport à la saison passée notre ossature existe, c'est un avantage. On se connaît depuis un an, on a une base sur laquelle travailler, c'est plus facile".
Et lui-même s'inscrit totalement dans le "projet" parisien. "J'ai deux ans de contrat, je tiens à respecter ce contrat, avance-t-il. Lorsqu'il sera temps d'en discuter, on le fera sans souci. Je n'ai pas été sollicité par des clubs. Quand tu ne veux pas partir d'un club et que ce club veut te garder, les autres clubs ne t'approchent pas."