PSG: Verratti, "c'est mon style, il ne changera jamais"
Arrivé à Paris dans l'anonymat, Marco Verratti est devenu en trois ans l'un des piliers du PSG et l'un des meilleurs joueurs de L1. A deux jours de la finale de la Coupe de France contre Auxerre, il revient dans un entretien avec l'AFP sur la saison parisienne, son style, sa progression et sa vie dans la capitale.
. En route pour le triplé
"La saison a été longue, dure psychologiquement", reconnaît le jeune Italien. "Les premiers mois ont été difficiles. On a dû constamment s'améliorer et on n'a jamais pu se relâcher". Mais la fin pourrait être grandiose, avec un triplé inédit: "A nous de faire de cette saison une saison historique".
En revanche, pour la troisième fois consécutive, le PSG a buté sur les quarts de finale en Ligue des Champions. "Je ne crois pas qu'il nous manque quoi que ce soit. Mais cette année nous avons affronté le Barça, une immense équipe, qui traverse une des meilleures périodes de son histoire", estime Verratti.
"Je pense qu'on peut battre ces équipes. Cette fois on est arrivé avec beaucoup de blessés et d'absents. Jouer ce genre d'équipes sans quatre ou cinq titulaires, ça n'est pas la même chose".
. Joueur majeur et jeu à risques
Cette saison, Verratti s'est affirmé comme le joueur le plus constant du 11 parisien. A 22 ans, "Marcolino" n'est plus l'inconnu débarqué de Pescara, présenté à la presse juste avant Ibrahimovic.
"C'était une journée vraiment spéciale, émouvante", se souvient-il. "Ils ont décidé au dernier moment de me faire passer avant Zlatan et je me suis retrouvé devant tous ces journalistes, plus que je n'en avais jamais vus. C'était irréel".
"Tout de suite, tout le monde m'a pris comme le fils, le petit de cette équipe. Et chaque jour qui passe je me sens mieux ici, avec la confiance de mes coéquipiers, du staff. Je suis encore jeune et pour un jeune la confiance c'est le plus important", explique l'Italien, dont tout le monde a désormais compris pourquoi Leonardo était allé le chercher en Serie B.
"Quand tu travailles avec le genre de joueurs qu'il y a à Paris, si tu es un peu intelligent tu t'améliores sans cesse. Ca a été une saison très positive pour moi mais je dois encore faire mieux", tempère l'idole du Parc des Princes, qui l'adore pour son insolence, ses dribbles devant la surface qui éliminent les adversaires mais rendent fous ses entraîneurs.
"Si je change ma façon de jouer, je ne serai plus moi-même. C'est comme ça que je joue, depuis que je suis un enfant, et je veux que ça reste comme ça le plus longtemps possible. C'est mon style, il ne changera jamais", explique-t-il.
"Au début c'est vrai que je sentais que le 'mister' (l'entraîneur Laurent Blanc, ndlr) souffrait quand il me voyait jouer comme ça. Mais maintenant ça va, il me laisse jouer comme je l'ai toujours fait. C'est à moi de savoir quand je dois le faire et quand il ne faut pas."
. Plus dur avec la Nazionale
Incontournable avec le PSG, Verratti n'a pourtant pas encore pleinement trouvé sa place en équipe nationale.
"Jouer en sélection c'est très différent. On se voit sur des périodes courtes et chaque entraîneur a ses idées, sa philosophie. Il faut s'adapter rapidement", explique celui qui semble destiné à prendre la succession de Pirlo sous le maillot italien.
"Ca me fait plaisir d'être comparé à un joueur que j'admire et qui a tout gagné. Mais ce n'est pas à moi de dire que je peux faire comme Pirlo. Ce sont des comparaisons qui ont toujours existé en Italie. Dès qu'un jeune arrive et qu'il est un peu fort, on dit +voilà le nouveau Pirlo, le nouveau Del Piero+."
Alors qu'il s'est imposé sur le côté droit du milieu à trois parisien - "je cherche à me placer à l'endroit où je vais toucher plus de ballons, là où je vais pouvoir faire mal à l'adversaire" -, Verratti cherche encore sa place dans le dispositif d'Antonio Conte.
"Au PSG nous sommes trois milieux mais nous bougeons énormément, nous pouvons changer de rôle. C'est ce qu'on fait souvent avec Thiago Motta, par exemple. Avec l'Italie, c'est plus rigoureux, un peu plus rigide".
. Paris ou Manopello ?
Né à Pescara, Verratti a grandi à Manopello, petite ville des Abruzzes, et n'a jamais caché son attachement à sa région. "Le lieu où l'on naît, on ne l'échangerait contre aucun autre endroit au monde. On peut me prendre pour un fou, mais Manopello c'est là qu'il y a ma famille, mes amis."
"Il guffetto" (le petit hibou) s'est pourtant parfaitement adapté à la vie parisienne, à sa propre surprise. "C'est vrai que je n'aurais jamais imaginé me sentir aussi bien dans une aussi grande ville. Mais mon fils est né ici donc Paris sera toujours ma deuxième maison. J'y suis très bien et ma famille aussi. On espère rester longtemps". Les supporters parisiens peuvent être rassurés.