PSG: ZLATAN EN A-T-IL ENCORE SOUS LE PIED?

Sa fameuse talalgie est-elle vraiment oubliée? Plus de deux mois après son retour sur les terrains, le géant suédois du Paris SG Zlatan Ibrahimovic aligne des prestations mitigées et semble assez loin de son meilleur niveau physique.
D'abord il y a l'impression visuelle. Celle d'un Ibrahimovic à la démarche un peu lourde, à la gestuelle moins fluide. D'un attaquant qui soudain fait un peu moins mal dans les duels, qui tombe plus souvent au contact.
Et puis il y a les statistiques, qui satisferaient la quasi-totalité des attaquants de Ligue 1, mais qui pour le grand "Ibra" semblent insuffisantes.
Avant de devoir se soigner pendant sept semaines pour sa douleur au pied, Ibrahimovic avait marqué cinq buts en deux matches de championnat (plus un quart d'heure contre Bastia).
Mais depuis son retour le 9 novembre contre l'OM, il n'a inscrit que trois buts en sept matches de L1, plus une passe décisive, ainsi qu'un but dans chacune des deux coupes et deux en Ligue des Champions.
Au bout du compte subsiste donc un léger doute sur l'état physique réel du colosse aux pieds d'argile, devenu moins dominateur et moins intimidant pour les défenseurs.
"Je me sens au top mais je sais que tout le monde attend beaucoup de moi", a pourtant assuré le Suédois mercredi sur son application Zlatan Unplugged.
Son entraîneur Laurent Blanc a été moins catégorique. "Médicalement il n'y a plus aucune douleur, après je ne connais pas ses sensations", a dit le technicien parisien le même jour.
Dimanche après la victoire contre Evian (4-2), lors de laquelle Ibrahimovic avait longtemps été particulièrement maladroit avant de trouver Cavani pour une passe décisive en fin de match, Blanc avait été plus précis: "Il est certainement moins à l'aise, surtout si on compare à l'année dernière. Il faut l'aider à retrouver ce niveau, mais ça va être dur car c'était un très haut niveau".
- 'Il est décisif' -
"Physiquement, je trouve qu'il est en net progrès. A l'entraînement, il travaille beaucoup. Mais il n'a plus 25 ans (il en a 33, ndlr) et il a aussi besoin de récupérer. Avec la répétition des matches, c'est compliqué. Mais je pense qu'on peut attendre du mieux dans les semaines à venir", avait ajouté l'entraîneur.
Pour Christophe Blanc, un podologue spécialiste du sport interrogé par l'AFP, il n'est pas forcément surprenant qu'Ibrahimovic soit encore à la peine, même à supposer que la douleur ait disparu.
"Il est très possible qu'il n'ait plus mal. Si ils ont trouvé l'origine du problème, ils peuvent avoir enrayé le mécanisme de la douleur", a-t-il expliqué.
"Mais il peut garder une appréhension avec le souvenir de la période où chaque pose du pied au sol faisait mal. Peut-être aussi que pendant son absence il a travaillé d'autres zones. Il faut donc se rééquilibrer et il faut un temps de réadaptation", a-t-il ajouté.
Tout en précisant qu'il est bien sûr impossible de faire un diagnostic sans éléments précis, le docteur Blanc soulève une autre hypothèse, qui pourrait expliquer les difficultés actuelles du Suédois.
"Le terme de talalgie est vaste. Au début, tout le monde pensait à une inflammation, une aponévrosite. Mais que ça continue, avec la quantité de soins quotidiens qu'il doit avoir, ça semble un peu bizarre", dit-il.
"S'il a encore mal, c'est peut-être plutôt un syndrome du carrefour postérieur, avec un nerf qui va du tibia au talon et qui, pour différentes raisons, peut se retrouver compressé", ajoute-t-il.
Une autre personne a posé un diagnostic la semaine dernière et il n'avait rien de médical. Loïc Perrin, défenseur central et capitaine de Saint-Etienne, a vu de près le Suédois lors de la victoire parisienne à Geoffroy-Guichard en quart de finale de la Coupe de la Ligue (1-0, but d'Ibrahimovic).
"Il a déjà été meilleur qu'en ce moment, mais il est décisif", a-t-il tranché.