QUAND LE “PETIT TRAIN” FAIT LE BONHEUR DES BANLIEUSARDS
RUFISQUE-DAKAR EN 30 MINUTES
Pour joindre Rufisque à Dakar, beaucoup de Sénégalais préfèrent le train. Le trajet est de trente minutes, pour un tarif compris entre 150 et 200F. Toutefois, les voyageurs réclament plus de sécurité.
Abdoulaye Sall quitte tous les jours Thiaroye pour aller travailler au centre-ville de Dakar, à bord du petit train. Il n’est pas le seul, ils sont nombreux à utiliser le petit train bleu de banlieue pour rallier Dakar. A la gare de Thiaroye, il attend tranquillement la rame en provenance de Rufisque.
“15 minutes que je suis là à attendre le train pour aller à Dakar”, dit-il. Le “Petit Train Bleu”, aujourd’hui Petit Train de Banlieue (PTB) (repeint en jaune, vert et bleu) assure le trajet Dakar-Rufisque, trente fois par jour. Plus de 25 000 passagers l’empruntent quotidiennement, selon des responsables. Le PTB est exclusivement responsable de toutes les activités liées à l'exploitation des services ferroviaires de transport voyageurs de Dakar et de sa banlieue.
“ Créé en 1987, le train portait jusqu'au 2003 le nom du Petit train bleu et était exploité par la Société nationale de chemins de fer du Sénégal (SNCS). Le 2 juin 2003, le Petit train de banlieue a été constitué sous forme d'une société anonyme dont le capital appartient à l'État. Le train assure aujourd'hui le transport ferroviaire voyageurs entre Dakar et Rufisque, ainsi qu'une navette auto-rail entre Dakar et Thiès” (source Wikipédia).
“Rapide, tarifs abordables”
D’après certains passagers, c’est le moyen de transport le plus rapide et les tarifs sont abordables. En effet, ce matin, après avoir quitté la gare de Thiaroye à 10 heures passées de cinq minutes, le train est entré dans la gare de Dakar 17 minutes plus tard.
“J’emprunte le train, car pour moi, il est plus rapide que les bus et autres cars de transport en commun. En moins de 20 minutes, je me retrouve au centre-ville. Je paye 150 francs CFA pour le trajet Thiaroye-Dakar “, fait savoir Abdoulaye Sall, la quarantaine bien consommée, avec une casquette bien vissée sur la tête. Amy Diop, toute souriante, a quitté Rufisque pour régler des courses au centre-ville. Elle est absolument fan du train.
“Le train me rassure, car je voyage tranquillement. Tout le monde est bien assis (nous sommes dans le train : NDLR). C’est différent des cars, où les surcharges sont fréquentes. Toi-même tu l’as constaté. Je paye 200 francs, tous les jours”, explique-t-elle avec certitude.
Dans le train, ils sont nombreux à préférer ce moyen de transport public, pour fuir les embouteillages. Ils considèrent qu’il y a trop de bouchons en ville, d’où leur option pour le Petit train bleu de banlieue. C’est le cas de Moustapha qui vient juste de descendre à la gare de Dakar, située au centre-ville, à côté du port.
“Il y a trop d’embouteillages à Dakar. Pour ne pas être en retard au travail, j’emprunte le train. Parce que si on prend la route, on risque de passer des heures. En moins de 30 minutes, j’ai fait Rufisque-Dakar via le train”, se réjouit-il.
Débat sur la sécurité
Avec le train bleu, les tarifs varient selon l’endroit d’où l’on monte à bord. De Bargny à Dakar, les usagers payent 150 et 200 francs CFA. Des prix que les voyageurs jugent abordables, même si d’aucuns décrient le manque de sécurité. Ils considèrent que le grand problème du Petit train de banlieue reste le manque de sécurité.
Quelques passagers trouvés à la gare de Dakar dénoncent ce manquement. “La sécurité n’est pas totalement assurée. Les responsables devraient veiller à cela, avant qu’un malheur n’arrive. Mais, de toute façon, nous continuerons à emprunter le train. C’est un moyen de transport avantageux”, soutient Abdoulaye Sall.
Son avis n’est pas partagé par Amy. La dame estime qu’il y a la sécurité totale dans le train. “C’est plus sécurisant que les cars de transport en commun, là où les accidents routiers sont fréquents. Chaque jour, on entend que des voitures sont entrées en collision et il y a plus d’une dizaine de morts. Les bousculades sont aussi un autre fait qui démontre le manque de sécurité dans le bus”, avance-t-elle, même si elle est la seule parmi les personnes rencontrées à soutenir cette thèse. Interpellés sur cette question, les responsables du Petit train bleu (PTB) à la gare de Dakar n’ont pas souhaité se prononcer.
Aujourd’hui, les usagers ne demandent qu’une seule chose : plus d’assurance.