QUAND ON REGARDE LA VIDEO D'UN COUREUR, NOTRE CORPS A LUI AUSSI L'IMPRESSION DE COURIR
SYDNEY, 24 nov 2013 (AFP) - Regarder sur un écran d'autres personnes faire du sport accroit le rythme cardiaque et d'autres mesures physiologiques, comme si le spectateur pratiquait lui aussi une activité physique, selon une étude australienne publiée dimanche.
Lorsqu'une personne regarde les images vidéo d'un coureur, elle enregistre une hausse du rythme cardiaque, de la respiration, de la circulation sanguine et de la transpiration, affirme cette étude parue dans la revue spécialisée "Frontiers in Autonomic Neuroscience".
Ces paramètres reviennent à la normale lorsque le coureur de la vidéo cesse son activité. Cette étude montre pour la première fois que l'activité du système nerveux sympathique --responsable d'activités inconscientes-- s'accroit lorsqu'une personne regarde une activité sportive, avance l'équipe scientifique qui l'a conduite.
"Nous savons que le système nerveux sympathique, responsable du rythme cardiaque, des glandes salivaires ou encore des vaisseaux sanguins, accroit son activité lors de l'activité physique. Nous avons montré que son activité augmente également lorsque vous regardez une scène d'activité physique, comme si vous courriez vous-même", a déclaré le professeur Vaughan Macefield, de l'Ecole de médecine à l'université de Sydney ouest.
Pendant l'expérience, des aiguilles très fines ont été insérées sur neuf volontaires afin d'enregistrer les signaux électriques nerveux, fournissant ainsi une mesure sensible des réponses physiologiques à un stress physique ou mental.
Les scientifiques ont d'abord montré les images d'un paysage immobile, puis une vidéo de 22 minutes d'un joggueur. "Les changements enregistrés étaient faibles, mais ils correspondaient aux réponses physiologiques à la pratique d'un exercice physique", a ajouté Rachael Brown, qui a conduit la recherche avec le professeur Macefield.
"Comme les volontaires étaient assis confortablement dans des fauteuils, sans aucune activité musculaire, cela montre que les réponses étaient psychogènes --d'origine mentale et non physique--", précise-t-elle.
Vaughan Macefield souligne toutefois que rien ne vaut la pratique d'un exercice physique. "Rien ne peut remplacer le fait de se lever de son canapé", souligne-t-il.