QUATORZE INSTITUTS PROFESSIONNELS SERONT CRÉÉS
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
La création prochaine de 14 Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (ISEP) a été annoncée hier à l’occasion du séminaire organisé par le réseau national des ISEP. Quatre localités ont déjà obtenu des financements ou bénéficié d’accords de principe concernant la réalisation de ces infrastructures.
L’orientation de l’Enseignement supérieur vers les formations de type professionnel est une priorité pour le gouvernement du Sénégal.
Il s’agit, selon Mouhamed Fadel Niang, directeur de l’ISEP de Thiès, de créer un institut qui recrute des bacheliers ou titulaires d’un brevet de technicien, à qui on donne des compétences sur une durée de deux ans. Cela étant, il y a une alternance entre l’institut et le monde professionnel de telle sorte que toutes les chances de trouver un emploi à la sortie ou de pouvoir créer sa propre entreprise soient du côté des étudiants.
Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, c’est une innovation axée sur une pédagogie qui alterne les études en salle, les stages et le travail en entreprise. Ainsi, dit-il, le gouvernement du Sénégal a décidé de créer 14 Instituts Supérieurs d’Enseignement Professionnel (ISEP) en fonction d’un ISEP par région. Et Mary Teuw Niane de renseigner : “nous avons déjà obtenus des financements et des accords de principe”.
L’ISEP de Thiès, le premier fonctionnel, se trouve aujourd’hui dans un immeuble en location. Mais la situation va changer d’ici peu puisqu’un financement de plus de 7 milliards a été obtenu auprès de la Banque mondiale par l’Etat du Sénégal.
Quant à l’ISEP de Matam, le professeur Mary Teuw Niane renseigne que “le dossier d’appel d’offres est déjà prêt et au niveau de l’Agence de construction Bâtiments et Edifices publics ; c’est un financement du budget consolidé d’investissement de l’Etat du Sénégal”.
Prévu dans la cité du savoir à Diamniadio, l’ISEP de Dakar a obtenu un financement pour un montant de cinq milliards. “4 milliards et demi financés par la KOIKA, une institution coréenne, et 500 millions de la Banque mondiale. Cet ISEP sera orienté vers les métiers des technologies de l’information et de la communication et les métiers de l’automobile”, d’après M. Niane.
Enfin, le ministre estime que celui de Bignona a obtenu la semaine dernière l’accord de principe de l’Agence Française de Développement (AFD) pour son fonctionnement.
Pour Mary Teuw Niane, tout ceci regorge d’espoir pour les jeunes bacheliers qui pourront suivre des filières professionnelles courtes et embrasser par ailleurs, dans les métiers de leur choix, une formation de qualité tout en intervenant dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent.
Transrail promet de recruter la moitié des étudiants de la promotion
En attendant toutes ces réalisations, la première promotion de l’ISEP de Thiès sortira en fin d’année. Toutefois, son directeur Mouhamed Fadel Niang croit que c’est à la sortie qu’on pourra vraiment évaluer la pertinence des relations avec le monde professionnel :
“compte tenu des échanges que nous avons eus avec le monde professionnel, des stages qui ont été effectués, des promesses d’embauche notamment avec la société Transrail qui a promis de recruter la moitié des étudiants de la promotion dans les métiers du rail”, soutient-il, avant d’affirmer que le taux d’insertion sera assez important.
MARY TEUW NIANE SUR LA CRISE UNIVERSITAIRE
“Nous avons dépassé le cap d’une année invalide”
Interrogé sur la probabilité d’une année invalide vu les grèves qui perdurent dans certaines Facultés, le ministre de l’Enseignement supérieur rassure et affirme : “ Je n’y crois pas. Nous avons dépassé le cap d’une année invalide”.
Mary Teuw Niane explique que même si les revendications liées aux bourses apparaissent parfois sous des formes tout à fait pertinentes, elles s’avèrent injustifiées quand elles sont analysées dans le fond. Et monsieur Niane d’évoquer l’exemple d’une étudiante en Master 1 ayant perdu sa bourse. Il dit qu’après avoir lu dans un journal de la place la lettre pathétique d’un parent d’étudiante du nom d’Irène Ntap, il a appelé tout de suite sa Faculté et la direction des bourses pour s’enquérir de la situation.
Mais il s’est vite rendu compte que cette dernière est arrivée à l’université en 2006 et a fait 7 ans avant de décrocher sa licence pour aller en M1. “ Voilà les situations auxquelles nous faisons face actuellement “, se désole-t-il, avant d’ajouter que beaucoup d’étudiants redoublants réclament des bourses alors qu’ils n’en ont plus droit. “Il est important que les parents d’étudiants se renseignent sur la situation de leurs enfants dans les institutions d’Enseignement supérieur”, conclut-il.