"QUE MACKY SALL NE S’AVISE PAS MERCREDI D’INTERDIRE NOTRE RÉUNION !"
ABDOULAYE WADE, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU PDS

L’actualité politique brûlante a conduit le Pds à tenir hier un comité directeur extraordinaire. L’occasion pour l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, de réitérer ses mises en garde à l’endroit du président Macky Sall et d’annoncer un meeting ce mercredi à la place de l’Obélisque.
La réunion du comité directeur du Pds d’hier a battu les records d’affluence. Car, le pape du sopi y était attendu pour faire une déclaration. Abdoulaye Wade n’a pas déçu les attentes. A l’instar de son discours va-t-en guerre prononcé ce week-end, il a une nouvelle fois servi un discours musclé. Dans une permanence Oumar Lamine Badji comble, il a encore proféré des menaces.
"Que Macky Sall ne s’avise pas d’interdire notre réunion de mercredi que nous avons le droit de tenir !" a prévenu le chef de l’opposition. Ce faisant, il a pointé les interdictions répétitives opposées à leurs manifestations. "Depuis deux ans, Macky Sall nous refuse les marches et son ministre de l’Intérieur évoque des propos fallacieux", a-t-il fustigé.
Abdoulaye Wade de dire : "Macky Sall se comporte comme un dictateur qui foule au pied le texte de la Constitution, refusant les libertés, comme les marches et les réunions qui sont des droits inscrits dans la Constitution, utilisant chaque fois la police pour nous disperser, à coup de matraques et de bombes lacrymogènes, jetant en prison qui il veut, quand il veut".
Ainsi, le PDS compte bien organiser un meeting mercredi à la Place de l’Obélisque. Le leader de l’opposition a demandé aux militants d’organiser une marche qui va quitter la permanence pour rallier la place de l’Obélisque. Et si d’aventure, le pouvoir s’avise de leur refuser cette manifestation, Abdoulaye menace de demander à tous ses militants d’envahir le palais de la République.
Par ailleurs, l’ex-président est revenu hier sur certains propos tenus récemment lors d’un meeting et interprétés par l’opinion comme un appel à l’insurrection. "Il n’est pas pensable que j’attende près de 50 ans, après avoir été président de la République pendant douze ans, pour me laisser tenter par un coup d’Etat", a martelé Me Wade.
"Abdou Diouf et Jean Collin savent que j’ai plusieurs fois refusé, lorsque des puissances extérieures ont voulu m’installer au pouvoir, par un coup d’Etat. Ma réponse a toujours été : "je ne veux pas d’un pouvoir qui ne vienne pas des urnes", a renchéri l’ancien président de la République.
Samedi, le pape du Sopi a fait mention de l’armée dans son discours. Hier, il a tenu là aussi à préciser sa pensée. "J’ai dit que si Macky continuait à violer la Constitution, en bafouant systématiquement les droits de l’opposition, j’en appellerai à l’arbitrage de l’armée. Cette hypothèse n’est envisageable que lorsque la démocratie et toutes les voies de recours de l’opposition sont devenues impossibles, du fait du pouvoir", a-t-il déclaré devant ses militants.
Avant d’exiger du chef de l’Etat la libération inconditionnelle des "otages" politiques, dont Aïda Ndiongue qui n’est pas fonctionnaire et ne doit pas rendre compte à l’Etat, Abdoul Aziz Diop, Karim Wade et Pape Mamadou Pouye "coupables d’être l’ami de Karim".