RAMADAN MUBARAK
Béni soit le mois de Ramadan. C’est le mois du pardon et de la solidarité. Celui par Dieu choisi pour être le meilleur des mois, d’après les enseignements de l’Islam. Tous les hommes, tous les croyants pratiquants ne l’ont pas toujours compris, pour célébrer, durant ce mois béni la bonté la piété et la générosité. Certains hommes, adeptes de la roublardise, de la vantardise et cultivant un égo sans mesure auront toujours du mal à s’abreuver aux sources de tels enseignements pour garder en toutes circonstances leur grandeur d’âme et ce qui fait d’eux un être béni du Bon Dieu. Quand nous avons reçu la semaine dernière, un appel du Ministre conseiller, Mahmouth Saleh, l’invective et la hargne à la bouche, pour nous reprocher un propos le concernant dans notre rubrique « en baisse »- nous vivions exactement le deuxième jour du mois béni- , nous nous sommes posés la question de savoir : comment il était encore possible au Sénégal, qu’en 2013, des individus de cet acabit puisse siéger en Conseil des ministres. L’homme sait user et même abuser à satiété d’un langage qui n’est pour magnifier son rang et sa posture dans la plus haute et plu dis- tinguée instance de la République. Rien d’étonnant ! Pourquoi se pri- ver quand on ne trouve aucune gêne à en faire autant en public. Nous l’avons écrit la semaine dernière : mais nous n’insisterons jamais assez sur le fait : le régime libéral déchu avait fini de dégoûter par son arrogance et par son étroitesse d’esprit. La sanction des Sénégalais a été sans appel. Le comportement de certains responsables de l’APR épouse la démarche des libéraux. Des injures d’une virulence rare et des menaces à l’endroit des honnêtes citoyens. Mahmouth Saleh conseiller du président de la République nous a interpellés la semaine dernière, avec une violence dans le propos renseignant amplement sur la personnalité de l’homme. « Ce que vous avez écrit est l’œuvre de mes adversaires politiques. C’est eux qui vous ont payés pour m’attaquer. Vous êtes tous des vendus. » N’ayant jamais connu la joie de la vie d’un homme libre et agissant par lui-même, l’homme ne peut imaginer que des gens puissent agir en toute liberté sans faire recevoir commande de personne. Supporter fervent de Me Abdoulaye Wade de l’époque, c’est lui qui avait inventé cette fameuse notion de coup d’Etat rampant qui fut l’une des armes de l’époque brandie pour liquider Idrissa Seck, alors Premier Ministre. Soyez rassuré, monsieur le concepteur du coup d’Etat rampant, à la Gazette, nous savons être libres. Nous savons être responsables pour traquer tous ceux qui, comme vous, veulent distraire la Nation, en détournant son attention au moment où, elle est plus que jamais préoccupée par son avenir. Les choses, dites-vous « ne vont pas s’en arrêter là ». Pure bravade ! Qui êtes-vous ? Que représentez dans ce pays ? Par un curieux coup de l’histoire, vous vous êtes retrouvé à côté du vainqueur du suffrage universel. C’est votre seul mérite. Sans plus. Le Chef de l’Etat, lui-même, mieux que quiconque, l’a compris. Et c’est surement la raison pour laquelle vous n’êtes pas membre du gouvernement de la République. Vous vous contentez de gérer le Ministère de la parole (méchante ?) Il nous faut passer maintenant à des choses plus sérieuses, en espérant que par votre comportement, vous et certains de vos camardes, du même acabit, n’allez pas, dans le futur, creuser la tombe de votre parti, par conséquent, celle du régime de Macky Sall, sur lequel de nombreux Sénégalais fondent encore beaucoup d’espoirs. Le Ramadan mois béni a apporté le bonheur dans les familles des 9 démineurs qui étaient aux mains du rebelle César Atoute Badiate. Ce dernier a tenu sa promesse de les libérer vendredi dernier. Au- delà de cette libération, c’est encore l’espoir de paix en Casamance qui pointe de nouveau le nez. Les négociations qui sont entrain de se faire sont porteuses d’espoirs, même si le chemin est encore semé d’embûches. Macky Sall imprime sa marque dans la crise casamançaise en mettant à contribution tous ceux qui ont à jouer dans la résolution de la crise (Gambie, Sant Eggiodio et élus de la Casamance). C’est tant mieux. Certaines initiatives annoncées par certains responsables politiques frappent par leur originalité. C’est important de le souligner, car la scène politique sénégalaise n’a pas brillé ces temps derniers par la clairvoyance des idées qu’elle fait émerger. C’est le cas avec le nouveau secrétaire général de la Ligue Démocratique (LD), Mamadou Ndoye indique qu’il tient à la coalition au pouvoir et propose ainsi une approche programmatique pour mieux répondre à l’attention du peuple Sénégalais. L’homme aux convictions inoxydables, selon ses amis de la Gauche, est convaincu que la coalition au pouvoir peut apporter le bonheur aux Sénégalais, mais que celle-ci doit avoir une vision du futur. Une coalition majoritaire qui a intérêt à surveiller ses arrières, avec l’annonce de l’arrivée prochaine d’Abdoulaye Wade à Dakar. Le PDS, le parti de l’ancien président s’apprête à mobiliser ses troupes pour installer le Sénégal dans une crise, en souhaitant secrètement transformer le Sénégal en champ de ruines politiques à l’image de se passe en Egypte. Ah nostalgie, quand tu nous tiens ! Ce rêve des libéraux de déstabiliser le régime va difficilement prospérer, les Sénégalais n’ont pas encore oublié. Loin s’en faut ! Il reste que la vigilance doit être de mise. Le monstre, bien que blessé, tentera toujours de lancer un baroud d’honneur. Le Ramadan s’est également l’effacement de l’ardoise de la Presse. 7,5 milliards FCFA d’impôts qui pesaient comme une chape de plomb sur la gestion des médias. L’état des lieux du secteur laisse voir une énorme sinistrose. Macky Sall promet de faire mieux qu’Abdoulaye Wade, en acceptant que les redevances sur les fréquences soient largement revues à la baisse. Il reste maintenant au secteur de se réguler et d’assainir lui- même le milieu. Tout, en la matière, ne saurait dépendre uniquement de l’Etat.