Recherches pour retrouver une dizaine de détenus évadés en Guinée-Bissau
BISSAU, 24 juil 2013 (AFP) - Les recherches étaient en cours mercredi en Guinée-Bissau pour retrouver une dizaine de prisonniers qui s'étaient évadés la semaine dernière d'une prison de la capitale en passant par le toit défectueux , a-t-on appris de sources sécuritaires.
L'évasion est survenue dans la nuit du 19 juillet dans les locaux de la police judiciaire, située sur la route de l'aéroport et qui sert de prison, mais l'information n'a été rendue publique que mercredi. "Nous allons tout faire pour les retrouver.
Certains (évadés) sont connus comme des criminels et fichés par la police", a déclaré à l'AFP un responsable de la police.
"Les prisonniers ont profité d'une ouverture sur le toit pour se sauver. Et comme c'était la nuit et surtout après le contrôle de routine, ils ont sauté pour tomber juste derrière la prison dans un quartier populaire.
Les installations sont vétustes, surtout la toiture qui présente beaucoup de failles", a-t-il dit. La prison de la police judiciaire est située dans un quartier populaire mal éclairé. "C'est vrai.
Une dizaine de prisonniers se sont évadés" le 19 juillet, a confirmé à l'AFP le directeur adjoint de la police judiciaire, Victor Bacurim.
Les évasions de prisonniers sont fréquentes à Bissau où il n'existe plus de prison de haute sécurité depuis la guerre civile de 1998-1999 pendant laquelle la plupart des lieux de détention ont été détruits.
Les prisonniers sont souvent détenus dans de vieux bâtiments datant de l'époque coloniale portugaise. En 2008, le bureau spécial de l'Onu pour la paix en Guinée-Bissau (Unogbis) a construit deux nouvelles prisons à Mansoa et Bafata, villes situées respectivement à 60 et 150 km de la capitale, d'une capacité totale de 85 détenus.
Les lieux de détention sont en nombre insuffisant pour accueillir tous les prisonniers. La Guinée- Bissau est un des derniers pays au monde dans le classement du Programme des Nations unies pour le développement basé sur l'indice de développement humain.
Ce pays a connu une succession de violences politico-militaires et de coups d'Etat, en grande partie liée à l'hypertrophie de l'armée issue de la "lutte de libération".
Cette instabilité chronique y a attiré au fil des années les cartels de la drogue sud-américains qui en ont fait une des plaques tournantes du trafic de cocaïne en Afrique de l'Ouest.