RENDEZ-VOUS LE 9 AVRIL
Renvoi du procès Hissène Habré-Aminata Touré
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Le tribunal correctionnel a renvoyé le procès qui oppose Hissein Habré à Aminata Touré au 9 avril prochain. Appelé hier à la barre, l’avocat de madame l’ancien Premier ministre a soulevé des exceptions.
Me Diallo a voulu dans un premier temps qu’il lui soit accordé le bénéfice de se substituer à sa cliente et qu’il lui soit permis de soutenir les exceptions et de plaider sur les intérêts civils sans entrer dans le fond du dossier.
Cette idée a heurté l’opposition des avocats de la partie civile qui estiment que dans ce genre de situation, il faut que Me Diallo produise un document signé par Aminata Touré, absente du territoire, dans lequel cette dernière exprime le désir se faire substituer par son avocat.
Pour Mes Serre et Diawara, la demande est mal fondée parce qu’elle n’est pas signée par Aminata Touré, mais plutôt par son avocat qui trouve que, pour se constituer pour sa cliente, il n’a pas besoin de le prouver par une lettre.
Selon Me Diallo, la question de droit est : «Est-ce qu’il peut plaider ses intérêts civils sans entrer dans le fond, du moment qu’elle n’est pas là ?»
Du côté de la partie civile, on pense que Mimi souhaite être jugée en son absence. Elle avait même déclaré dans les radios que ce sont des plaisanteries, qu’elle ne se présenterait jamais, a rappelé Me Diawara. Pour ce faire, ces conseils de Habré exigent à ce que la lettre émane d’elle-même.
En outre, Me Diallo a soulevé l’irrecevabilité et l’incompétence pour demander la nullité de la citation. Mimi Touré a été attraite pour un faux, et qu’au moment de signer, elle était ministre de la Justice.
Selon son avocat, elle doit être jugée par la Cour suprême. Il a demandé au Tribunal de se déclarer incompétent.
Sur ce point, pour la partie civile, Aminata Touré n’avait pas reçu une autorisation au préalable du président de la République encore moins celle du ministre des Affaires étrangères.
Ce dernier l’aurait même démentie, soutiennent les avocats de Hissein Habré en indiquant qu’il n’a jamais donné autorisation à Mimi de signer le document qui fait objet de la régulation de la procédure de Habré.
Mieux, disent-ils, au moment d’agir elle n’était plus ni ministre de la Justice ni Premier ministre. Ils ont demandé de rejeter cette demande et de la considérer comme mal fondée.
Le tribunal se prononcera sur les exceptions le 9 avril prochain.