MULTIPLE PHOTOSRENVOI DU PROCÈS KARIM À 16H
L’ancien ministre d’État est retourné à Rebeuss – Ses avocats dénoncent les conditions de déroulement de l’audience - Aller-retour de Bibo Bourgi de la clinique au tribunal - Wade le grand absent…
Le procès Karim Wade, ouvert ce jeudi 31 juillet, a été renvoyé à lundi prochain. Initialement, il devait reprendre à 16 heures après un premier renvoi fixé plus de deux heures plus tôt. Le juge Henri Grégoire Diop, qui préside l’audience ouverte en fin de matinée, en a décidé ainsi sans préciser les raisons de sa décision. Cela fait en tout cas suite à incident de séance qui a opposé Me El Hadji Diouf, un des avocats de l’état, à certaines robes noires de la défense.
Me Diouf estime que la loi n’autorise pas ses collègues anciens ministres de se constituer contre l’état durant les trois ans suivant la fin de leurs fonctions. Si cette disposition devait s’appliquer en l’occurrence, Mes Souleymane Ndéné Ndiaye, Amadou Sall, Alioune Badara Cissé devraient quitter le pool d’avocats de l’ancien ministre d’État. L’affaire n’est pas encore vidée.
Pour Me Pierre Olivier Sur, un des avocats de Karim Wade, les conditions de déroulement du procès équitable ne sont pas réunies. Il dénonce, notamment, le désordre régnant dans la salle d'audience. Le renvoi du procès permettra peut-être à l'accusation de rectifier le tir dans le sens suggéré par l'avocat français, bâtonnier de Paris.
Après l’annonce du premier renvoi du procès à 16 heures, de nombreuses personnes présentes au Palais de justice ont quitté les lieux où un important dispositif de sécurité a été déployé dès les premières heures de la matinée.
Le procès Karim Wade, c’est un dossier volumineux (40 mille pages), près de deux ans de procédures, des commissions rogatoires à travers le monde et 77 témoins. Parmi ces témoins, l’ancien président de l’Assemblée nationale Pape Diop, l’ancien ministre des Finances Abdoulaye Diop, notamment. Ces deux personnalités de l'ancien régime ont effectué le déplacement.
Ce procès, c’est aussi un bataillon d’avocats. D’un côté les robes noires représentant l’État, notamment Mes El Hadji Diouf, Ousmane Sèye. De l’autre la défense avec, entre autres, Mes Souleymane Ndéné Ndiaye, Leyti Ndiaye et, surprise, Alioune Badara Cissé, responsable de l’Apr (parti présidentiel) et ancien ministre des Affaires étrangères de Macky Sall.
Karim Wade, le principal mis en cause dans cette affaire, est poursuivi, notamment, pour enrichissement illicite et corruption passive présumés. Il s’est présenté à la barre en boubou et bonnet blanc. Devant le juge, il s’est donné comme profession «nouveau prisonnier».
Bibo Bourgi, un des co-accusés de l’ancien ministre d’État, s’est présenté à la barre sous perfusion et sur une chaise roulante. Il a fallu un mandat d’amener pour le contraindre à se déplacer, à bord d’une ambulance, de la clinique où il est interné au Palais de justice. Une décision dénoncée par ses avocats, qui menaçaient de récuser le juge. Pour l’instant, ils n’ont pas joint l’acte à la parole.
Le grand absent de cette première audience du procès Karim Wade, c'est l'ancien Président Abdoulaye Wade. Attendu au tribunal, le secrétaire général du Pds est resté chez lui à Fann Résidence. Aucune information n'a filtré au sujet de cette absence. Mais si l'ancien ministre d'état n'avait pas son père à ses côtés au tribunbal, il pouvait compter sur sa mère. L'ex-Première dame, Viviane Wade, ayant effectué le déplacement avant l'ouverture des débats. Elle était accompagnée de Me Madické Niang et Samuel Sarr, entre autres responsables de l'ancien régime.