RETOUR DU QUINQUENNAT AU PERCHOIR, LIMITATION DES CHARGES ELECTIVES, SUPPRESSION DES CUMULS : Le Pr Bathily « réforme » les mandats
Le professeur Abdoulaye Bathily appuie le projet de réduction de la durée du mandat présidentiel de sept ans à cinq ans et préconise le retour au quinquennat pour le mandat du président de l’Assemblée nationale. Le « Jallarbiste » en chef et non moins ministre d’Etat de Macky Sall se dit également favorable à la limitation de tous les mandats électifs et nominatifs. Invité hier, dimanche 5 mai, de l’émission Grand Jury de la Rfm, le secrétaire général de la Ld en a profité pour conforter la position du gouvernement sur l’arrêt de la Cedeao liée à la traque des biens mal acquis. Tout en préconisant d’apporter des corrections durables sur la question des denrées de première nécessité.
Le Pr Abdoulaye Bathily approuve le projet de reforme engagé autour des institutions et particulièrement la limitation du mandat du président de la République et sa réduction de sept à cinq ans. « Il faut des réformes audacieuses. Les mandats ne sont pas pour servir des individus. C’est pour servir le peuple sénégalais. Je suis pour la limitation des mandats à tous les niveaux, de la période d’exercice pour toutes les fonctions électives et non électives... Le mandat du président de la République doit être limité et le Président Macky Sall est d’accord pour cela», a-t-il souligné. Le secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld) reste également favorable au retour du mandat du président de l’Assemblée nationale à cinq ans pour, précise-t-il, «lui assurer une stabilité». «Nous sommes dans la période de réforme des institutions. Il s’agit d’amener toujours de nouveaux textes pour modifier et arriver, dans le cadre de la commission dirigée par Amadou Makhtar Mbow, à une solution pertinente qui va stabiliser».
Dans le même sillage, le leader «jallarbiste» a également manifesté son souhait de voir la limitation de la période d’exercice pour toutes les fonctions électives et non électives tout en supprimant les cumuls. «Je suis contre le cumul des mandats et des fonctions dans l’Etat. Il faut une bonne distribution des rôles et des fonctions. Chacun pourra se limiter à un mandat, l’assumer et être jugé par les populations. Quand vous êtes haut fonctionnaire, je ne vois pourquoi vous resterez 8 à 10 ans comme directeur d’une entreprise publique, d’un service national. Cela n’a pas de sens. Je suis pour l’élection du maire au suffrage universel. Les textes donnent aux maires tous les pouvoirs et c’est eux qui prennent toutes les décisions», a-t-il confié.
BIENS MAL ACQUIS, ARRET DE LA CEDEAO…
Au sujet de la traque des biens mal acquis, le leader de la Ld s’est voulu formel. Le Pr Bathily est pour la poursuite de la procédure en cours. «Il faut aller jusqu’au bout. Il y a la présomption d’innocence mais il peut également y avoir la présomption de culpabilité. Les Sénégalais ont aujourd’hui besoin de savoir comment leur argent a été géré. Il ne faut pas s’arrêter », affirme t-il. Selon le chef des «Jallarbistes», s’il y a une contraction entre les textes du Sénégal et ceux de la Cedeao, il faut le voir du côté de la procédure.
«Le Sénégal ne peut pas violer les textes de la Cedeao même s’ils sont en décalage avec les textes au plan local. La Cédeao ne peut pas être contre la Commission de l’Union africaine qui est pour le rapatriement de l’argent volé. Dans le fond, la Cour exige dans ses textes une gestion vertueuse du bien public et dans la manière dont les budgets sont exécutés. La Cedeao ne peut pas être contre», a-t-il relevé. Avant d’ajouter qu’avec cette question de la traque des biens mal, l’ancien président Wade a participé à dégrader «l’image de notre démocratie et l’image globale de notre pays».
Interpellé par ailleurs sur la question des prix des denrées de première nécessité, Abdoulaye Bathily a soutenu que la tâche principale du gouvernement du Sénégal doit consister, aujourd’hui, à apporter des corrections mais aussi à opérer des ruptures, autrement dit «en prenant une partie du budget national pour réduire certains prix des denrées qui touchent les populations. Mais aussi d’apporter des réponses durables dans les secteurs productifs et des services dans le pays ».