RETOUR SUR LA DERNIERE LIGNE DROITE DU PARCOURS D’UN COMBATTANT
BOUBOU SY, EX-GARDE RAPPROCHE DU PRESIDENT MACKY

Boubou Sy n’est plus. La mauvaise nouvelle a fait plus de bruit que les sirènes du cortège du président Macky Sall qui revenait de Fatick. La faucheuse a frappé fort dans le convoi après la fin de la cérémonie de la journée de l’arbre et l’inauguration du stade de Fatick. Elle met ainsi fin à la mission du gendarme Sy, garde rapproché du président. SenePlus revient sur la dernière ligne droite du parcours de ce combattant rigoureux et dévoué á sa mission.
Il est environ 15h passées de quelques minutes dans la région de Fatick. Le président de la République et sa délégation s’apprêtent à quitter la ville. Auparavant, il avait présidé la journée de l’arbre et inauguré le nouveau stade de Fatick. Comme d’habitude, Boubou Sy était présent. Garde rapproché de Macky, il a bravé á l’image de ses collègues du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), la chaleur pour contenir une foule nombreuse et déchainée qui manifestait sa joie d’accueillir un des leurs, devenu chef de la nation sénégalaise. Gendarme expérimenté, il a escorté, une dernière fois, le président sous les rayons du soleil jusqu'à sa voiture. Le cortège peut enfin repartir en direction de Dakar, en empruntant la route nationale.
La mort surprend toujours. Boubou comme tant d’autres a été aussi surpris. Car en prenant cette route, ce dimanche 4 aoút, le gendarme était loin de s’imaginer qu’il était sur la dernière ligne droite de son parcours de combattant. Le mirage au loin sur la surface de la route témoigne de la température élevée qui prévaut dans cette région en ce début d’hivernage.
Les voitures se suivent les unes après les autres, les compteurs affichent une vitesse de 90 km/h. La route est bien goudronnée, pas de nids de poules, ni de fissures. Le convoi vient de dépasser Diouroup pour rallier Saint Martin. Soudain, le pneu arrière droit de la voiture dans laquelle Boubou Sy se trouvait éclate. Le bruit n’était pas assourdissant mais la voiture entre dans une course effrénée, comme si elle était tirée par une force invisible. Le conducteur perd le contrôle, le véhicule traverse la route dans le sens de la diagonale. La voiture 4x4 Nissan quitte la voie du coté opposé á celui du cortège, fait des tonneaux, soulevant de la poussière. Boubou Sy et un de ses collègues sont éjectés de la voiture avec une violence indescriptible.
La scène s’est déroulée en moins de 5 secondes. Les autres voitures du cortège s’arrêtent : ministres, députés, politiciens et autres, agents du GIGN se précipitent sur les lieux du drame. Les autres passagers qui étaient á l’arrière du Nissan sortent par la vitre brisée de la portière de derrière tandis que Boubou et son collègue, qui ils étaient à l’avant de la voiture, gisent au sol, à quelques mètres du véhicule. Le premier élément du groupement d’intervention mobile de la gendarmerie nationale qui s’est hâté le premier sur les lieux, retire d’abord les armes des victimes de leurs étuis et les sécurise. Il n’y a pas une coulée de sang mais, Boubou Sy est dans un état critique. Les yeux grandement ouverts, il a du mal à respirer. Il faisait 15h 35 mn.
Il git au sol, inerte. Il ne répond presque pas aux tests de routine qui déterminent l’état de conscience ou de vie d’une personne. L’inquiétude gagne les rangs. Les uns émettent des appels, les autres impuissants face à la gravité de l’accident, regagnent leurs véhicules dans la désolation.
Prévenu par un des multiples coups de fil que les secours ont émis, le président Macky Sall arrête son cortège et envoie son ambulance au secours des blessés. Ils sont transportés d’urgence á l’hôpital par l’ambulance des sapeurs pompiers et celle du cortège présidentiel .Malheureusement Boubou Sy succombe à ses blessures quelques temps.
Sur les lieux de l’accident, la voiture est dans un état chaotique. Les 4 roues en l’air, la devanture complètement endommagée, les airbags dehors. Mais certaines questions occupent l’esprit des témoins. ‘’Pourquoi ces deux éléments du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale ont-ils été éjectés de la voiture ?’’ ‘’Avaient-ils mis la ceinture de sécurité ?’’ On ne saura le peut être jamais.