RIDICULE, SELON LA DIRECTION DE LA SOCOCIM
IMPLANTATION D'UNE TROISIÈME CIMENTERIE
À la Sococim, on ne comprend pas l'arrivée d'une autre cimenterie, alors que le marché est en ''surcapacité, avec les deux acteurs'', selon Youga Sow, directeur général de la Sococim. Les responsables de l'entreprise ont organisé hier une visite de leur usine. Naturellement, la question de l'implantation d'une troisième cimenterie a été au cœur des interpellations.
“Moi j'aurais été industriel, dit-il, je viens dans ce pays, je vais voir les investisseurs pour leur dire que je vais investir au Sénégal dans le ciment, les gens me prendraient pour un ridicule''. Youga Sow, le Dg de la Sococim en veut pour preuve les capacités installées et les évolutions qui sont envisagées en coût, dans les années à venir ; ainsi que la capacité de croissance-absorption du marché rapportée à la production.
Selon lui, ces deux paramètres incitent à ne point saturer davantage le marché car, dit-il : ''Le marché local est limité''. Avec l'arrivée de la cimenterie Dangote, la Sococim devra recourir ''à des solutions d'adaptation, pas forcément agréables.'' Aujourd'hui, l'usine fait 3,5 millions de tonnes de ciment par an et génère ''700 à 800 emplois permanents, sans compter les 30 entreprises sous-traitantes''.
''Qu'est-ce qu'on va faire de toutes ces GIE, ces entreprises qui se développent autour. Les gens vont se serrer la ceinture''. À la Sococim, toute l'activité d'extraction est gérée par des sous-traitants, sous la supervision des ingénieurs de l'usine. ''Aujourd'hui, nous avons une sorte d'équilibre, malgré la surcapacité avec les deux acteurs'', explique Youga Sow.
La perspective, dit-il, est de réfléchir sur les contraintes de l'export car, ''les solutions ne sont pas faciles. Ce sont des coûts logistiques incompressibles''. Quid de la baisse du prix du ciment ? ''Si c'est pour baisser les prix, parce qu'il y a plus d'offres, nous avons déjà plus de 4 millions de tonnes que nous pouvons mettre sur le marché, si le marché le voulait'', estime le DG.
Il renseigne que les prix du ciment n'ont pas cessé de baisser au cours des dernières années. ''Au départ d'usine, les prix ont fortement baissé. Aujourd'hui, on est dans l'ordre de 15%. En plus, le ciment est disponible dans tout le pays, parce qu'il y a un réseau de distribution qui a été organisé et mis en place, avec un système de péréquation qui permet d'arriver le moins cher possible chez le consommateur''. Sans cette péréquation, Youga Sow estime que ''les prix grimperaient à 3000 ou 4000 F.''