ROMPRE AVEC LA LOGIQUE DE PREDATION !
Comment ne pas se poser des questions quand on voit des hommes et des femmes politiques être prêts à tous les coups tordus, les débauchages et les compromissions, et se révéler incapables de rompre avec le clientélisme, pour conserver leur position de pouvoir !
Tout à leurs batailles, ils en oublient que le Sénégal est le seul parti autour duquel devraient se fédérer toutes les ambitions avec la volonté farouche d'en faire un pays nourricier (Voir ci-contre l'interview du Pr Thioub). Alors que le Président de la République est revenu de Chine et du Groupe consultatif de Paris avec une bonne moisson d'engagements d'environ 6.000 milliards de francs Cfa pour financer son PSE (Plan Sénégal émergent), voilà que les vieux démons remontent en surface, s'agitant comme jamais dans le seul domaine où ils excellent, à savoir la tentative de déstabilisation tous azimuts.
Loin de s'inscrire dans la dynamique enclenchée pour sortir le Sénégal de l'ornière, au moment où il est question de mobiliser l'effort national en direction de la réalisation de projets structurants, pourvoyeurs d'emplois, ils prennent un malin plaisir à tirer à boulets rouges sur les propositions de la Commission Mbow et à agiter avec cynisme le spectre des guerres de positionnement au plus haut sommet de l'Etat.
En lieu et place des attaques crypto-personnelles mettant en avant des ego surdimensionnés, le Sénégal gagnerait pourtant à ce que l'on vienne à son chevet de rare pays au monde à être pourvu de rails (voir dossier) et de salles de cinéma. De pays qui a du mal à atteindre son objectif d'autosuffisance alimentaire à cause d'une balance commerciale déficitaire du fait d'une consommation extravertie.
De pays qui, 53 ans après son accession à la souveraineté nationale et internationale et en dépit de sa stabilité politique et de ses ressources humaines de qualité, est assurément loin de répondre aux attentes de ses populations. Il suffit pour s'en convaincre, d'observer la flopée de talibés, les mains tendues au niveau des carrefours et des feux de signalisation, en quête d'obole, comme la mauvaise conscience d'une société à deux vitesses. Ou alors de faire un tour dans les hôpitaux pour apprécier les conditions difficiles dans lesquelles se débattent médecins et malades du fait de l'obsolescence voire de l'inexistence de matériels adéquats.
Sans oublier les régions marginalisées de l'intérieur, abandonnées à elles mêmes, et dépourvues de tout, ou encore les jeunes confrontés à la difficulté de trouver un emploi et qui ont le sentiment de se voir voler leur avenir. Ce rapide survol de la situation actuelle n'est que l'expression d'une longue pratique mortifère du pouvoir. Hier comme aujourd'hui, cela témoigne de la logique prédatrice qui travaille et imprègne profondément la société sénégalaise. Dès que vous êtes nommé à une station de pouvoir, peu importe la mission confiée, on s'intéresse de savoir si c'est un poste juteux, en somme si l'argent y coule à flots.
Aussi la traque des biens mal acquis a-t-elle ceci de révélateur qu'elle renseigne sur la propension de certaines personnes à s'enrichir en milliards de francs Cfa du simple fait d'avoir occupé une position intéressante dans l'architecture institutionnelle du pays. Et c'est là où doit s'organiser une rupture ou plutôt une révolution culturelle afin que le pouvoir soit enfin perçu comme une formidable opportunité de transformation de son environnement socio-économique. En tout état de cause, le Sénégal ne peut escompter s'engager dans la voie de l'émergence s'il continue de privilégier des pratiques politiciennes qui ne peuvent qu'impacter négativement sur son devenir.