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LUTTE CONTRE ÉBOLA : LES ÉTATS-UNIS DEMANDENT UN RETOUR À LA LIBRE CIRCULATION
Pour apporter une réponse à la crise du virus Ébola, les États-Unis ont demandé à ce que toutes les frontières soient ouvertes. Cela facilitera l’aide humanitaire qu’ils apportent aux pays de l’Afrique de l’Ouest après un investissement de 690 millions de dollars (soit 345 milliards).
Après un énorme soutien apporté aux pays affectés par l’épidémie à virus hémorragique et à ceux menacés, les États-Unis ont tenu hier une conférence de presse téléphonique sur la réponse du gouvernement américain à l'épidémie d'Ébola en Afrique de l'Ouest. Une occasion saisie par les conférenciers pour se prononcer sur l’interdiction des vols commerciaux et la fermeture des frontières. Selon l’administrateur adjoint de l’USAID pour le Bureau de la démocratie, des conflits et de l’aide humanitaire, Nancy Lindborg, les USA ont décidé de ne pas fermer les frontières aux Africains de l’Ouest.
"Nous croyons que cette approche est essentielle. Nous pensons que toutes les frontières doivent restées ouvertes. Que tous les vols commerciaux confinés soient ouverts. Notre aide humanitaire part de cette capacité justement à avoir un fil libre de personnels et de fournitures. Dés qu’un pays ferme ses frontières et interdit les atterrissages, nous allons être confrontés à des défis énormes en termes de réponse à cette crise. La manière de combattre cette crise c’est réellement de pouvoir la gérer avec certitude, mais la réponse n’est pas de fermer les frontières", a dit Mme Lindborg.
En outre, commandant en second de l’Africom chargé des opérations militaires, le Général Steven Hummer (photo) a souligné que cet effort américain signifie l’installation d’un corridor humanitaire à partir duquel ils peuvent fournir le soutient nécessaire par voie aérienne ou maritime. "Actuellement, la base intermédiaire que nous utilisons est à Dakar, au Sénégal. Nous connaissons bien ce pays pour y avoir dans le passé fait différents exercices. Nous avons des personnes qui sont présents sur le terrain et qui sont en train de mettre en place cette infrastructure à Dakar afin de pouvoir accepter des vols logistiques pour les autres pays, pour les approvisionner en aliments et en matériel médical et paramédical", a souligné Général Hummer.
345 milliards investis par les USA contre Ébola
Par ailleurs, le coordinateur adjoint du département d’Etat américain pour la réponse à virus Ébola, Donald Lu, a soutenu que cette épidémie n’est pas une menace régionale, mais plutôt internationale. Dés lors, poursuit-il, cette maladie ne sera résolue par un seul pays, ni par une seule ONG ou par une seule agence. "Alors, pourquoi y a-t-il seulement 35 pays qui interviennent ? Il y a beaucoup de pays qui ne participent pas à cette lutte contre Ébola. Je suis touché par certains pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine qui ont pris leur courage à deux mains pour intervenir. C’est ce genre de leadership qu’il nous faut. Il faut que nous mettions tous nos efforts pour lutter contre ce virus en Afrique de l’Ouest. Il est essentiel que le monde entier s’investisse pour aider à stopper cette épidémie", a déclaré Donald Lu.
Qui s’est empressé d’ajouter : "J’ai appris un dicton qui enseigne : je tombe mais je me relève. Je me rappelle de la force, de la résistance des pays africains, ce qui est sûr, c’est que ces nations touchées par le virus vont se relever. Mais elles y parviendront grâce à notre aide. Le Président Obama a dit que l’épidémie Ébola est une crise internationale et nécessite réellement une réaction internationale. Ainsi, nous pensons que les dirigeants d’autres pays pouvaient aussi intervenir", a-t-il soutenu.
Les USA ont investi 690 millions de dollars (345 milliards de francs CFA), et d’autres millions en équipement aux personnels. La Banque mondiale a contribué à hauteur de millions de dollars. Le FMI, la Fondation Bill et Melinda Gate ont aussi mis la main à la poche.
Les conférenciers ont annoncé la fin de la construction des centres d’accueil des malades dans les trois pays affectés en fin novembre. "La saison des pluies constitue un obstacle en termes de construction de ces centres, mais étant donné qu’il y l’armée américaine qui nous aide, et celle du Liberia, notre date cible sera fin novembre. La lutte contre ce virus ne concerne pas seulement la construction de centres. Il y a d’autres équipes qui seront là pour la formation. Les pays affectés ont aussi un rôle énorme à jouer, en changeant de comportement", a conclu Nancy Lindborg.