RUFISQUE-EST PERD 2 MILLIARDS AU PROFIT DE LA VILLE
CONSÉQUENCES DE L’ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION
Les communes, nées avec l’acte 3 de la décentralisation, ont revu leurs ambitions à la baisse. C’est le cas de Rufisque-Est qui s’attendait à un budget consistant. Au finish, elle se retrouve dans une situation ne lui permettant pas de réaliser ses projets. Près de deux milliards de patentes y sont relevés par la ville de Rufisque
La montagne a accouché d’une souris. La nouvelle équipe municipale de la commune de Rufisque-Est, qui s’attendait à un budget consistant, vit une désillusion causée par l’acte 3 de la dé- centralisation.
En effet, cette collectivité locale n’a même pas atteint le milliard et se chiffre en recettes et en dépenses à la somme de 887.621.816 francs Cfa. «Ce budget est en dessous des attentes de la population de Rufisque Est. Parce qu’elle s’attendait à un budget peut être de deux milliards.
Avec l’acte 3, on s’est retrouvé dans une situation un peu confuse», se désole Boubacar Albé Ndoye, maire de Rufisque-Est. Qui regrette, aussi, le fait que la ville de Rufisque récolte l’ensemble des patentes industrielles son périmètre communal.
«A l’Est, en dehors de la patente de la Sococim, qui avoisine les un milliards deux cents, il y a d’autres industries qui sont là. Il y a la Ccbm, l’Espi, la Senhar et pas mal d’industries qui se trouvent dans le périmètre communal de Rufisque Est», fait noter le premier magistrat de Rufisque-Est.
Pour toutes ces unités industrielles regroupées, continue-t-il, «la ville récolte près de deux milliards de francs Cfa en terme de patentes industrielles. Il y a aussi les autres patentes commerciales émanant des grands commerçants et autres». Albé d’espérer un arbitrage de l’Etat pour que sa commune puisse souffler.
«Nous attendons l’arbitrage de l’Etat pour quand bien même faire le dispatching ou une péréquation pour pouvoir permettre aux nouvelles communes de pouvoir faire face aux obligations qui les attendent», dira-t-il. D’après lui, cette situation a conduit les trois communes, que compte Rufisque et la ville elle-même, à signer une convention de mutualisation.
Car, explique l’édile de Rufisque-Est: «Les communes ne peuvent pas prendre les salaires des employés de la santé qui ont été dévolus aux communes. Le maire de la ville a accepté dans une période transitoire, pour un an maximum, de reprendre en charge ces salaires pour permettre aux communes de souffler.
Il le fera pour Rufisque-Est pour la santé, pour Rufisque-Ouest pour l’éducation, pour Rufisque-Nord pour l’ensemble du personnel». Poursuivant sur la même lancée, Albé Ndoye se dit déçu par les résultats de cette réforme. «Nous avons alerté l’Etat que sur l’esprit de l’acte 3 de la décentralisation.
C’était qu’on devait aller à des communes très fortes. Avec les dispositions des textes, les communes se sont retrouvées avec des problèmes. La ville de Rufisque est restée avec son budget et elle s’est déchargée de pas mal de choses. Elle ne donne plus une dotation de 400 millions aux communes, elle a déchargé des employés au niveau de ces communes-là qui ont une masse salariale de 400 millions.
Ce qui veut dire que les communes vont supporter plus les problèmes que la ville», a souligné le maire de Rufisque-Est. Une situation, selon lui, comprise par le maire de la ville avec la mise en place d’une conférence des maires.
«Nous, en tant que maire, dans le cadre de la mutualisation, on est en train de travailler dans le cadre de la conférence des maires qu’on a instaurée à Rufisque, de pouvoir s’aider mutuellement parce qu’en réalité la ville est la mutuelle des communes. Elle doit accompagner les communes dans leurs grands projets. Cela, le maire de la ville l’a compris et on y travaille», a-t-il conclu.