SÉCURITÉ AU SAHEL : LA MAURITANIE "A TOUTE SA PLACE"

Nouakchott, 12 mai 2014 (AFP) - La Mauritanie "a toute sa place" dans les efforts de lutte contre les groupes jihadistes au Sahel, où la France a décidé de réorganiser sa présence militaire, a déclaré le ministre français de la Défense lundi à Nouakchott.
"La Mauritanie a toute sa place dans cet ensemble, c'est indispensable pour les uns et pour les autres", a affirmé le ministre Jean-Yves Le Drian, à l'issue d'une rencontre avec le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
M.Aziz est par ailleurs président en exercice de l'Union africaine (UA) et d'un groupe dit des 5 du Sahel (G5 du Sahel), créé en février et regroupant Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad.
"J'ai exposé notre initiative de réorganiser notre dispositif (militaire) dans la région au président Aziz. (Ce dernier) lui-même avait pris l'initiative du G5 Sahel qui a pour mission de sécuriser les frontières" de ses cinq pays membres, a expliqué le ministre français, qui a terminé par la Mauritanie une tournée l'ayant auparavant mené en Côte d'Ivoire et au Sénégal.
Ce dispositif français s'établit dans l'axe "Gao (nord-est du Mali), N'Djamena, Niamey et Ouagadougou", a-t-il précisé.
La Mauritanie est en pointe depuis des années contre les groupes jihadistes sévissant dans la région et qui ont occupé le nord du Mali voisin en 2012 avant d'en être chassés l'an dernier par une opération militaire conduite par la France. Jean-Yves
Le Drian a par ailleurs qualifié de "très, très concrète" la coopération militaire entre Paris et Nouakchott, marquée notamment par la présence d'instructeurs français dans les institutions de formation militaire de la Mauritanie basées à Atar (nord).
Selon lui, ses échanges avec le dirigeant mauritanien ont également porté sur "toutes les crises du continent africain", notamment au Mali, en Centrafrique et au Nigeria.
Concernant le Nigeria, il a affirmé "la nécessité d'une coopération entre tous les Etats pour juguler le risque majeur posé dans le nord de ce pays" par le groupe islamiste Boko Haram, qui a revendiqué l'enlèvement de plus de 200 adolescentes à la mi-avril dans un lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno (nord-est).