S’INSPIRER DE CEUX DE 1986
La dernière fois que les « Lions » étaient venus au stade national du Caire, ils en étaient repartis avec une amère défaite (1 – 2) face aux « Pharaons » d’Egypte. C’était en demi-finale de la Can 2006. Aujourd’hui, ils reviennent sur les mêmes lieux pour un match tout aussi important, même s’il ne sera pas question de passage en finale.
Il s’agira tout bonnement de qualification à la phase finale de la prochaine Can. Ce match de la 5ème journée du Groupe G des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2015, présenté comme LA finale du groupe, ne sera pourtant décisif que si le Sénégal gagne. Dans ce cas, ce sera la fin du suspense pour la seconde place directement qualificative.
Puisqu’avec 10 points et à une journée de la fin du parcours, les « Lions » seraient définitivement hors de portée des « Pharaons » qui resteraient scotchés à la 3ème place avec 6 points et éliminés.
Tout autre résultat renverrait les protagonistes du jour au Caire à une autre... finale à distance, mercredi prochain pour l’ultime jour avec les « Lions » qui accueilleront le Botswana qui a perdu ses illusions avec 1 point en 5 matches au même moment où les Egyptiens iront rendre visite à la Tunisie, actuel leader confortable avec 11 points et assurée de décrocher l’un des deux tickets pour la phase finale.
Pour s’éviter ces calculs de probabilité de dernière minute, les « Lions » savent pertinemment donc qu’il leur suffit de s’imposer aujourd’hui. Plus facile à dire certes qu’à faire. Mais, telle est la situation. Coundoul et ses partenaires se sont mis tous seuls dans cette position.
Après un départ en fanfare en octobre avec 2 succès initiaux contre l’Egypte et au Botswana (2 – 0 à chaque fois), ils ont terriblement ralenti leur cadence lors de la double confrontation contre la Tunisie en octobre. Un piteux nul vierge à Dakar et une défaite (0 – 1) au bout du temps additionnel à Monastir, leur ont valu d’être rétrogradés à la deuxième place.
Et les ont placés au pied du mur et en situation de se battre pour un résultat positif ce soir en territoire hostile. Car, pendant que les Sénégalais perdaient des points en route, les Egyptiens mal partis avec deux défaites d’entrée, eux, en ont fait le plein lors de leurs deux confrontations contre le Botswana.
Voilà donc comment les « Lions » se sont compliqué la tâche. Ils se sont mis tous seuls dans ce pétrin. C’est à eux de s'en sortir tous seuls. Ils ont cependant de qui tenir.
En 1986, sur ce même stade national du Caire, les Bocandé, Youm, Locotte, Cheikh Seck et autres Amadou Diop « Boy Bandit » s’étaient payé la peau des « Pharaons » (1 – 0), pourtant futurs vainqueurs de la Can de cette année- là.
La suite avait été moins glorieuse avec une élimination dès le premier tour qui avait longtemps traumatisé l’ensemble du football sénégalais. Mais, ces « Lions »-là avaient au moins prouvé que la Citadelle du Caire n’est pas imprenable. 28 ans après, on attend que leurs héritiers en apportent la confirmation.
Et les mauvais souvenirs affleurent...
Le Caire : La Can en Guinée équatoriale, cela ne peut réveiller que de mauvais souvenirs pour le Sénégal ! Bata, la capitale économique de ce pays pétrolier est, dans le subconscient collectif sénégalais, aussi tristement célèbre que Tamale au Ghana. Toutes ces deux villes sont synonymes de déroute pour les « Lions » qu’on croyait pourtant partis pour jouer les grands rôles.
Pour ne pas remonter aussi loin qu’à la Can ghanéenne en 2008, restons juste à celle de 2012. Mamadou Niang, le capitaine sénégalais et ses partenaires y avaient débarqué en favoris parmi quelques autres.
La raison ? Un parcours éliminatoire sans faute et une qualification à la phase finale avant même la fin des matches, aux dépens notamment du Cameroun de Samuel Eto’o. Ce qu’aucune n’équipe avant celle-là entraînée par Amara Traoré n’avait jamais réussi...
Malheureusement, en Guinée équatoriale, ce fut comme si l’on nous avait changé nos « Lions ». Incapables de confirmer leurs résultats des éliminatoires voire même de produire un jeu de qualité, les Sénégalais se firent sortir dès le premier tour.
Et avec 3 défaites en 3 matches (ce, également, qu’aucune équipe avant celle-là n’avait ... réussi) et sur le même score de 1 – 2 face à la Zambie, futur vainqueur, la Libye et la Guinée équatoriale.
Ce qui créa une sorte de tremblement de terre, avec le coach qui refusa de démissionner et qui avait finalement été poussé vers la sortie. L’affaire eut ensuite des prolongations d’un goût douteux, avant qu’une solution à l’amiable ( ?) fut trouvée.
Sans qu’il y eût de relation de cause à effet, le Sénégal rata par la suite la Can 2013 en Afrique du Sud et se retrouve, ce jour même au Caire, en situation de négocier sa participation à la toute prochaine, en Guinée équatoriale donc. C’est dire que pour l’heure, ce n’est pas de comportement en phase finale qu’il est question. Mais juste de qualification.
Et cette fois, l’affaire est moins bien engagée que pour le précédent rendez-vous en Guinée équatoriale (et au Gabon). Cependant, c’est toujours jouable. A condition cependant de bien se comporter ce soir face aux « Pharaons ».