SANOGO UNE NOUVELLE FOIS INCULPÉ
Bamako, 24 avr 2014 (AFP) - Le meneur du coup d'Etat militaire de mars 2012 ayant plongé le Mali dans le chaos, Amadou Sanogo, déjà accusé de "complicité d'enlèvement", a été en début de semaine inculpé de "complicité d'assassinat", ont indiqué jeudi des sources judiciaires.
Incarcéré depuis fin 2013, le général Sanogo, qui a été entendu en début de semaine pour la première fois sur le fond du dossier, a été cette fois-ci officiellement inculpé de "complicité d'assassinat", a déclaré à l'AFP Me Tiessolo Konaré, un des avocats du chef de l'ex-junte malienne.
"Le juge d'instruction Yaya Karembé a longuement entendu le général Amadou Sanogo. Il y a désormais une nouvelle inculpation pour ‘complicité d'assassinat’ dans l'affaire des militaires Bérets rouges (des soldats opposés au putsch) retrouvés morts" dans des charniers près de Bamako, a confirmé un proche du juge Karembé.
Selon le code pénal malien, un prévenu inculpé de "complicité d'assassinat" risque la peine de mort.
Avant le coup d'Etat qui a renversé le 22 mars 2012 le régime du président Amadou Toumani Touré, Amadou Sanogo était un obscur capitaine de l'armée malienne. Il a ensuite été promu général avant de tomber en disgrâce.
Depuis novembre 2013, M. Sanogo et une vingtaine de ses proches ont été inculpés et incarcérés pour "complicités d'enlèvement, enlèvement et assassinats" dans le cadre d'une enquête sur la disparition de "Bérets rouges".
Et depuis début décembre 2013, près d'une trentaine de corps soupçonnés être ceux de militaires disparus ont été retrouvés dans différents charniers près de Kati, ville-garnison à 15 km de Bamako, qui fut le quartier général de Sanogo et de ses hommes.
Dans les mois qui ont suivi le coup d'Etat, Sanogo et ses hommes ont été accusés de nombreuses violences à l'encontre de "Bérets rouges" ainsi que contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile.
Le coup d'Etat du 22 mars 2012 a précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés, incluant des rebelles touareg et des jihadistes.
Les islamistes ont ensuite pris l'ascendant sur leurs alliés rebelles touareg, les évinçant des trois régions du Nord pour les occuper pendant près de 10 mois jusqu'à début 2013. Ils en ont été en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée à l'initiative de la France le 11 janvier 2013, toujours en cours.