SAUDI BEN LADEN SUR LE DÉPART
REDISTRIBUTION DES ACTIONS À LA SAR
Le groupe Saudi Ben Laden va quitter la Société africaine de raffinage (Sar). Un départ qui fait suite à la décision de l’Etat, actionnaire majoritaire de Pétrosen avec 46%, de maintenir le raffinage au niveau de la Sar. De nombreux potentiels repreneurs se sont présentés, mais les travailleurs ne souhaitent pas la reprise des actions par Dangote dont l’expertise, disent-ils, est plutôt remarquée dans le négoce.
Pour bien des travailleurs de la Société africaine de raffinage (Sar), le maintien du raffinage est fondamental. Selon le patron du syndicat du pétrole, dans la redistribution du capital, l’Etat doit veiller à ce que le repreneur des actions de Saudi Ben Laden respecte le principe du maintien du raffinage. D’après Cheikh Diop, l’idée de la reprise des 24 % du capital détenus par Saudi Ben Laden par la société appartenant au milliardaire Nigérian Aliko Dangoté n’est pas du goût des syndicalistes. C’est que, selon eux, cette dernière est surtout spécialisée dans le négoce et non dans le raffinage.
En réalité, les travailleurs craignent surtout une jonction des forces de Total (20%) avec Dangote industries, deux partisans de la transformation de la Sar en stockage d’hydrocarbures. Une option aux antipodes de la vision du gouvernement qui s’est clairement exprimé en faveur du maintien de l’unité industrielle. En plus du géant nigérian, le groupe suisse Oryx Adax et Trafigura ont exprimé leur désir d’entrer dans le capital de la Sar. Mais selon nos informations, les deux derniers cités ont peu de chances de récupérer les actions de Saudi Ben Laden, malgré leur option industrielle clairement affichée. Quoi qu’il en soit, Cheikh Diop pense que le gouvernement doit encadrer le processus pour que le repreneur n’ait pas une mainmise sur le secteur.
Toutefois, Saudi Ben Laden a le loisir de vendre ses actions à qui il veut. Cependant, le syndicaliste pense que l’Etat peut toujours activer des leviers à travers la jurisprudence de la fusion Total-Elf en France où le gouvernement avait érigé des garde-fous pour empêcher le contrôle hégémonique de Total sur le marché. En tout état de cause, les syndicalistes épient le moindre mouvement du géant français dont le souhait est de voir la Sar devenir un dépôt d’hydrocarbures et observent attentivement la reprise progressive de certaines stations de Touba Oil par Total.