SENEGAL – COTE D’IVOIRE : GANA GUEYE EVOQUE LES DIFFICULTES DE L’EXPLOIT
Autant les «Lions» sont conscients qu’ils peuvent réussir l’exploit face aux Ivoiriens, autant ils ne doutent pas de la difficulté à y parvenir. Gana Guèye est dans ce lot. Dans une interview publiée sur le site de son club, il reconnaît toute la difficulté de devoir remonter deux buts aux Ivoiriens.
Avec le but inscrit par Papiss Cissé dans les arrêts de jeu du match aller contre la Cote d’Ivoire, le 12 octobre dernier, nombreux sont ceux qui pensent que la manche retour est jouable pour les «Lions». Mais pour Idrissa Gana Guèye, le défi du 16 novembre prochain reste ce qu’il est : un rendez-vous mal engagé. «On va essayer de jouer notre jeu pour nous qualifier, mais ça ne sera pas facile de remonter deux buts», reconnaît-il sur le site de son club. Le milieu de terrain de Lille est d’autant plus inquiet que le match retour se jouera «à l’étranger», à Casablanca.
Faisant partie des éléments les plus réguliers de la sélection, Gana Guèye peine cependant à jouer sur sa vraie valeur. Flamboyant avec Lille, il se contente d’aligner des matches moyens avec les «Lions». Positionné devant la défense comme récupérateur, il lui est reproché de ne pas prendre assez de responsabilités dans l’animation du jeu. Contrairement à ce qu’il fait dans son club où il s’impose comme une des pierres angulaires dans l’élaboration offensive. Généreux dans l’effort et précieux dans la construction, il confirme potentiel dont les «Lions» ne profitent encore guère.
Gana Guèye lui-même pense qu’il lui reste encore beaucoup de choses à faire. «Je pense avoir franchi un pallier, bien qu’il me reste encore beaucoup à prouver. Sur le plan mental, j’ai gagné en maturité et dans ma prise de décision. Je parviens par exemple à mieux jouer vers l’avant, à prendre plus de risques, même si je perds encore trop de ballons. Il est important pour tout joueur d’avoir la confiance de son coach. Dès qu’il (Ndlr : René Girard) est arrivé, j’ai essayé de lui montrer que j’étais là, que je répondais présent et qu’il pouvait compter sur moi. C’est ce qu’il a fait et je l’en remercie», confie-t-il.
Solide dauphin du Psg, Lille peut rêver de finir dans le trio de tête du championnat, même s’il reste encore beaucoup de matches à jouer. «Nous sommes aujourd’hui deuxièmes du championnat. Le plaisir se situe surtout dans le fait de voir que notre travail à l’entraînement est récompensé. On sait qu’on dispose des armes nécessaires pour terminer dans le haut du tableau. Notre objectif affiché est depuis le départ, de finir dans les cinq premiers. On en est capables. Mais pour ça, il faut continuer sur ce rythme. C’est le plus difficile», reconnaît Gana Guèye.
Lille a surpris son monde. Avec les départs ces derniers temps de ses meilleurs éléments (Moussa Sow, Gervinho, Digne) au cours de ces dernières saison, en plus de l’entraîneur Rudi Garcia, personne ne les attendait à ce niveau. Gana Guèye livre le secret : «On travaille sereinement. A chaque séance d’entraînement comme dans toutes les rencontres, on se donne au maximum. Nous savons que notre potentiel individuel est moins important que celui du Psg, de l’As Monaco ou d’autres. Alors on compense sur le plan collectif. Sur le terrain, on est des chiens, on ne lâche rien ! Le groupe vit bien, pas uniquement dans le jeu, mais aussi en dehors. On se retrouve souvent autour d’un resto. Cela permet de ne pas penser qu’au foot, de vivre autre chose et de renforcer notre solidarité.»
L’une des plus grandes prouesses réussies par René Girard, qui a pris la place de Rudi Garcia, c’est d’avoir amorcé une transition réussie. «Cette saison, il y a peut être plus de jeunes dans l’effectif que par le passé, constate Gana Guèye. Dans le même temps, les cadres s’affirment, ils aident beaucoup. Nous avons cette chance de pouvoir compter sur les anciens. A titre personnel, je m’entends très bien avec Flo (Balmont) et Rio (Mavuba). J’essaye de les écouter. «Ne rien lâcher», «harceler le porteur du ballon», «garder le cuir et ne pas se précipiter quand on se trouve dans un temps faible»… leurs conseils sont très précieux, c’est un vrai plus. Ce sont des grands frères pour moi.»
Giresse aura sans doute besoin de voir le Gana Guèye de Lille dans son entrejeu le 16 novembre prochain.
LEGENDE
Gana Guèye, remuant avec Lille, encore timide en équipe nationale.