SES AVOCATS ET CEUX DE KARIM WADE SE DISENT SOULAGÉS
EVACUATION DE BIBO BOURGI EN FRANCE
La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a autorisé, avant-hier, le co-prévenu de Karim Wade, Ibrahima Aboukhalil Bourgi dit Bibo, à se rendre en France afin de se soigner pour une durée d’un mois. Les avocats de l’homme d’affaires et ceux de l’ancien ministre d’Etat se disent soulagés de cette mesure prise par la Cour.
Les avocats de Ibrahima AbouKhalil Bourgi dit Bibo se disent soulagés de l’évacuation sanitaire, en France, de leur client. « Nous sommes soulagés. Notre client, une fois soigné, reviendra en pleine forme », a promis l’avocat.
La Cour de répression de l’enrichisse- ment illicite (Crei), selon Me Baboucar Cissé, un des avocats de Bibo Bourgi, a compris que notre client n’est pas un « malade imaginaire ». Il a rappelé que l’intervention que ce dernier a faite ici (Dakar) n’a fait qu’aggraver son état de santé. « D’où son évacuation d’urgence », s’est-il réjoui.
Sur les garanties de son client, Me Cissé est convaincu que Bibo Bourgi est conscient des conséquences de sa non-comparution, car il risquera de perdre tous ses biens. « Son épouse et ses enfants sont là (Dakar), il ne va pas les abandonner », a-t-il laissé entendre.
Du côté des avocats de Karim Wade, on apprécie également cette décision de la Crei d’évacuer Bibo Bourgi en France. Karim Wade, a rappelé Me El Hadji Amadou Sall, un de ses conseils, s’est toujours fait du souci de la santé de Bibo Bourgi.
« Si la Crei a autorisé Bibo Bourgi à aller se soigner en France, elle s’est rendue compte qu’il est malade et qu’il n’est pas en mesure de comparaître. Si quelqu’un est malade, il faut le laisser se soigner d’abord ; c’est une question d’humanité », a-t-il fait remarquer.
La Cour, de l’avis de Me Sall, n’a fait que respecter des principes humanitaires, à savoir le droit à la santé et à la vie. Concernant sa présence au procès, l’avocat ne varie pas dans ses positions : sa comparution est obligatoire. Sa conviction est que Bibo Bourgi a intérêt à revenir à Dakar et répondre aux faits qui lui sont reprochés. « S’il ne revient pas, il remet en cause sa santé », a-t-il relevé.
Pour leur part, les avocats de la partie civile parlent de « non évènement ». « Absent ou présent, Bibo Bourgi sera jugé. Ce n’est pas avec lui qu’on va réécrire la procédure judiciaire au Sénégal. Même présent à Dakar, il n’a jamais assisté au procès. C’est bonnet blanc, blanc bonnet », a martelé Me El Hadji Diouf, membre du pool d’avocats de l’Etat du Sénégal. Parlant des garanties de Bibo Bourgi, l’avocat soutient qu’il n’y accorde aucun crédit.
En tout état de cause, il faut préciser que la Cour avait dispensé de comparution Bibo Bourgi compte tenu de son état de santé. Ses avocats avaient introduit des demandes dans ce sens, mais la Cour avait opposé un niet catégorique.
Les avocats du prévenu avaient même plaidé le renvoi du procès pour permettre à leur client de se rendre en France pour se faire soigner. Leur requête a été elle aussi rejetée. Avec cette évacuation de Bibo Bourgi, une phase du procès va certainement s’ouvrir le 13 octobre 2014, date de la reprise de l’audience.