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ÉLECTION DU SG DU PS : AÏSSATA TALL SALL DÉNONCE DES IRRÉGULARITÉS
Candidate au poste de secrétaire général du Parti socialiste, Aïssata Tall Sall a dénoncé hier des “irrégularités” durant le vote au niveau de certaines coordinations. Non sans critiquer la posture de son parti dans la mouvance présidentielle.
Alors que le vote pour élire le futur secrétaire général du Parti socialiste a démarré depuis samedi dans les différentes coordinations socialistes, Me Aïssata Tall Sall, candidate déclarée, dénonce déjà des “irrégularités, manquements et autres curiosités” qui ont émaillé, selon elle, le déroulement des opérations.
Face à la presse, hier, le challenger d’Ousmane Tanor Dieng, déclare : “Si à Yène et Mbour, aucune remarque ne peut être faite quant au respect des normes du vote, il existe des coordinations où le processus a été entaché, parce que les listes de la CA (Commission administrative) n’ont pas été produites, d’où l’impossibilité d’identifier (les votants) de façon irréfutable.”
A titre d’exemple, le député maire de Podor parle de “violation du secret de vote”, de l’attribution “de représentant qu’(elle) ne s’est jamais choisi” ; ou encore de cette “CA de 202 membres qui a siégé et délibéré” au lieu de 200 initialement prévus. Ce qui a été constaté, dit-elle, dans la 15e coordination de Golf Sud à Guédiawaye. Autant d'éléments qui poussent la responsable socialiste à interpeller le Bureau politique afin qu”’un minimum de règle de transparence et de respect de (leur) texte soit observé”.
“S’il est vrai que les militants socialistes ne se sont peut-être pas encore familiarisés à cet exercice (...), nous nous devons, malgré tout, de nous y astreindre jusqu’au bout, au lieu de croire qu’il s’agit d’une contrainte inutile et encombrante à la cause de notre parti, alors même que c’est tout le contraire”, explique l’avocate.
Débat public et contradictoire entre les deux candidats
Par ailleurs, Me Aïssata Tall Sall souhaite l’organisation d’un débat public et contradictoire entre elle et son adversaire, Ousmane Tanor Dieng, ainsi que la présentation de leur programme respectif aux militants socialistes. Une initiative qui, si elle est mise en pratique, donnera l'opportunité “à ces derniers de mieux comprendre (les enjeux) pour asseoir et fonder leur vote”.
Bien que les dés semblent déjà jetés pour l'issue du duel entre les deux responsables, l’ancienne ministre de la Communication sous le régime d'Abdou Diouf rappelle que “sa candidature ne saurait être un faire-valoir de légitimation d’un processus irrégulier”. “Bien au contraire, précise-t-elle, il s’agit pour moi, d’un acte de foi militant, totalement assumé dans la pleine confiance des camarades de ma coordination qui m’ont régulièrement investie à cet effet.”
A ce niveau d’ailleurs, Me Aïssata Tall Sall a tenu à répondre à Abdoulaye Wilane qui, dans notre édition d'hier mardi, s'inquiétait qu'elle n'ait “pas pu renouveler sa (propre) coordination”. Sa réplique : “C’est une injure à l’intelligence du Bureau politique, dit-elle. Pour être candidat (au poste de secrétaire général), il faut d’abord renouveler sa coordination. Je préfère laisser le camarade soliloquer.”
Sur une autre registre, l’avocate a déploré la posture du PS dans la mouvance présidentielle. A ses yeux, être allié ne signifie pas être “courtisan” de Macky Sall. “S’il y a des choses qui ne vont pas et qui sont en contradiction avec les valeurs socialistes, il faut quitter la coalition”, pense-t-elle.