SI LE MANDAT PREND FIN, LA QUESTION DE RESTER NE SE POSE PAS
ALIOUNE SARR MAINTIENT LE FLOU SUR SON DEPART
Le président du CNG, Alioune Sarr, est de retour. La saison de lutte avec frappe a été riche en combats alléchants et l’équipe nationale a imposé sa suprématie lors des tournois de la CEDEAO organisés la saison dernière à Dakar et au Niger. Le président du CNG dresse un bilan d’ensemble satisfaisant. Dans cet entretien, le patron de la lutte est revenu sur les changements que le CNG compte apporter cette saison, sans oublier la démission du vice-président Cheikh Tidiane Ndiaye et leur mandat qui prendra fin en 2014. Entretien
À quand l’ouverture officielle de la saison de lutte ?
Administrativement, nous avons entamé la saison 2013-2014. Elle est déjà ouverte officiellement le 21 octobre. Les combats et les dates ne relèvent pas du bureau. Le bureau donne simplement l’ouverture de la saison. Maintenant, il faut se rapprocher du directeur administratif car il y a des préalables. Il faut que les promoteurs et les lutteurs soient licenciés et qu’il y ait des combats.
Est-ce-que le ministre des Sports a donné son feu vert pour l’ouverture de la saison de lutte ?
Le ministre des Sports a donné son feu vert depuis 4 ans car nous avons un mandat de 4 ans. Et qui va expirer en novembre 2014.
Les amateurs peuvent-ils assister, dès la semaine prochaine, aux combats de lutte ?
Tout dépendra des composantes de la lutte que sont les lutteurs, les managers, les promoteurs et qu’il y ait des combats ficelés.
Quel bilan tirez-vous de la défunte saison par rapport à la lutte simple et olympique ?
C’est un bilan satisfaisant par rapport à toutes les compétitions auxquelles l’équipe nationale a participé. Nous avons gagné le tournoi de Banjul. Nous avons été premiers aux Jeux de la Francophonie, tant chez les filles que chez les garçons. Et 90% des médailles remportées par le Sénégal ont été gagnées par la lutte. Nous avons conservé notre titre à Niamey et à Dakar.
Vu leur parcours en 2012/2013, les Lions de l’équipe nationale ne méritaient-ils pas d’être reçus et récompensés par les autorités sportives ?
Je pense que c’est la logique des choses. Les sportifs qui ont honoré la nation à travers des résultats sportifs doivent, en retour, être reconnus par la nation. Et de ce côté là, je n’ai aucun doute que les autorités feront ce qu’elles doivent faire.
Quels sont les changements que le CNG compte apporter pour cette saison de lutte ?
Pas grand chose mais amélioration de l’existant. Nous allons continuer notre bataille contre la violence avec les composantes de la lutte. Désencombrer l’enceinte, essayer de faire respecter, au mieux, les conditions d’organisation. Et surtout améliorer le comportement de tout un chacun.
Le site du Technopole a été choisi pour accueillir l’arène nationale mais Mme le premier ministre vient de parler d’un site consensuel. Quel commentaire en faites-vous?
Ecoutez, moi, je suis un homme de consensus dans tout ce qui se fait. Je suis la tête du CNG et j’ai toujours oeuvré dans le consensus. On ne peut pas être plus royaliste que le roi. Le milieu de la lutte dans son ensemble, c’est cela le consensus. Le consensus ne veut pas dire acceptation à 100% mais qu’une majorité se dégage et le reste l’accepte. Comme d’habitude, malgré tout ce qui s’est passé, le monde de la lutte retombe toujours sur ses pieds. Et nous allons nous entendre sur l’emplacement de l’arène. Je n’ai aucun doute par rapport à cela.
Après plusieurs promesses de construction de l’arène, pensez-vous que cette fois ce sera la bonne ?
Les promesses n’ont jamais été des ministres des Sports mais elles ont été toujours au sommet de l’État. Avant 2000, le site était déjà là, les plans terminés. Ensuite, il y a eu l’alternance et d’autres sites, dont celui actuellement, ont été choisis. Par rapport aux dernières informations que j’ai eues et aux dernières réunions auxquelles j’ai assisté, l’État et ses partenaires sont fin prêts pour que l’arène voie le jour. Maintenant, c’est à nous acteurs de la lutte de ne pas partir en ordre dispersé et de montrer que c’était l’objectif n°1 de notre milieu.
Que vous inspire l’interdiction de compétition dans l’espace Schengen par le ministre, pour sanctionner la fuite enregistrée aux derniers Jeux de la Francophonie ?
Le problème est très complexe. Il est toujours regrettable de constater aujourd’hui du délit des lutteurs. Hier, des responsables émigraient de façon clandestine. Tout cela est douloureux. J’ai toujours eu une position très tranchée par rapport à cela. Il y a les effets et les causes. Là où je devrai poser le problème, je le ferai avec les autorités compétentes pour qu’on échange afin de trouver le meilleur consensus pour faire de telle sorte que les sportifs restent dans leur pays.
Est-ce que vous avez cherché à entrer en contact avec le lutteur qui a fugué pour lui demander de rentrer au bercail ?
On ne peut pas entrer en contact avec le lutteur car nous ne savons pas où il se trouve. Mais, ce lutteur est membre de l’équipe nationale et a été encadré par les membres de la direction technique. Et nous connaissons ses origines. Nous allons nous battre pour faire tout pour que les choses reviennent à la normale. J’espère qu’il va me lire là où il est. Est-ce qu’il est normal que quelqu’un puisse punir tout un ensemble de valeurs réelles qui pourraient donner beaucoup de satisfactions à l’équipe du Sénégal ? Ce garçon doit prendre conscience qu’il est en train de pénaliser des sportifs dignes de ce nom et sa conscience devrait le pousser à revenir au pays.
Qu’allez-vous faire pour que pareille situation ne se reproduise plus ?
Il est difficile de dire ce qu’on peut faire. On ne peut pas arrêter la mer avec ses propres bras. Il est difficile de penser à la place des autres et personne ne peut prendre un engagement solennel pour dire qu’il n’y aura pas de fuites. Il y a même des responsables qui ont eu à fuguer il y a quelques années. C’est des actes condamnables et nous l’avons toujours condamné avec la dernière énergie. Il y a quelques années, j’ai rencontré quelques sportifs et quand j’ai parlé avec eux, ils ont regretté d’avoir quitté leur pays Parce qu’il y a eu un mirage et le réveil a été douloureux.
Où en êtes-vous avec la plainte que le CNG avait déposée par rapport à l’arnaque dont il pense avoir été victime ?
Nous allons tout faire pour démasquer ces malfaiteurs qui sont en train de porter préjudice à l’image du Sénégal et du CNG parce que c’est du faux et usage de faux en écriture. Et cela mérite d’être poursuivi jusqu’au bout. Les responsables de ces pratiques doivent être punis selon les lois du Sénégal.
Est-ce que vous avez essayé d’entrer en contact avec les arnaqueurs ?
Il y a eu des réactions. Nous avons reçu une correspondance où les éléments demandent des excuses. Ils pensent que c’est tout simplement une erreur d’écriture. Mais, je ne les crois pas. Et nous allons laisser les services judiciaires faire leur travail.
Le présent mandat du CNG prendra fin en 2014. Allez-vous partir ou rester ?
Si le mandat prend fin, je pense que la question de rester ne se pose pas (Rires). Comme disent les Anglais wait and see.
Pensez-vous qu’un ancien lutteur peut occuper le poste du président du CNG ?
Ne pensez-vous pas que tout sénégalais qui répond au profil peut occuper le poste ?
Vous nous reposez la question ?
Oui.
Moi je n’en sais absolument rien.
Moi non plus (éclats de rires).
Le 1er vice-président du CNG, Cheikh Tidiane Ndiaye, a récemment déposé sa démission. L’avez-vous acceptée ?
Bien sûr. Les arguments qu’il m’a avancés sont tellement convaincants qu’à sa place j’aurais fait la même chose. Cheikh Tidiane Ndiaye nous a accompagnés pendant vingt ans. Il est encore membre de la lutte. Il aime la lutte. Il a beaucoup fait pour la lutte. Il a beaucoup dépensé de son énergie et de son argent pour le développement de la lutte. Le monde de la lutte lui doit une reconnaissance. Et nous avons tissé, au delà des liens de parenté, une amitié qui dépasse même le comité national de lutte. Sa décision a été comprise et elle a été acceptée. Nous continuerons à nous voir comme c’est le cas quand nous sommes partis ensemble présenter nos condoléances à Falaye Baldé.
Quelle a été votre réaction par rapport à son départ ?
Quand on perd, en cours de route, un compagnon valeureux, cela ne peut pas être de gaieté de coeur. Mais, comme je vous ai dit, les arguments qu’il a donnés sont tellement solides que nous ne pouvons que l’accepter. Nous restons ensemble même s’il n’a plus des responsabilités au niveau du CNG. Car il a son expérience, sa réflexion à partager avec nous.
Est-ce que vous avez déjà trouvé des remplaçants à Cheikh Tidiane et Khalifa Sow, président de la CCA actuellement affecté à Palmarin ?
L’administration est une continuité. Khalifa appartient à un groupe. Il ne l’a pas quitté. Il est tout simplement affecté dans une région. Peut-être que sa présence à Dakar ne sera plus effective. Voilà un garçon qui a beaucoup donné à la lutte. Et nous le félicitons pour sa nomination comme proviseur dans un établissement, et prions Dieu pour qu’il ait autant de succès sinon plus que ceux qu’il a obtenus dans le milieu sportif. Mais, il reste arbitre. Il faudra simplement trouver, dans le milieu des arbitres, quelqu’un qui puisse venir assister régulièrement aux réunions hebdomadaires.
Vous avez pensé à qui ?
(Rires). À temps, nous vous le dirons.
Le nom de l’arbitre Sitor Ndour a été avancé...
Et tant d’autres.
Où en êtes-vous avec les tests anti-dopage annoncés depuis la saison 2012/2013 ?
Nous sommes en train de voir, avec l’association des médecins du sport, comment faire pour rendre ces tests efficients et efficaces.