SI MACKY AVAIT DIT "OUI" À OBAMA...
IYANE THIAM SUR LA LÉGALISATION DE L'HOMOSEXUALITÉ
Selon le président du Conseil supérieur islamique du Sénégal (CSIS), Ahmed Iyane Thiam, “si Macky Sall n'avait pas servi à Barack Obama la réponse négative qu'il lui a donnée à propos de la légalisation de l'homosexualité au Sénégal, il n'allait pas passer la nuit au pouvoir”.
L’homosexualité, on en parle de plus en plus au Sénégal. La question préoccupe au plus haut niveau les foyers religieux du pays. Hier, elle s'est invitée au point de presse organisé par le président du Conseil supérieur islamique du Sénégal (CSIS), à l'Institut islamique de la grande mosquée de Dakar. Et cela a été l'occasion pour Mourchid Iyane Thiam de faire cette confidence : “Si Macky Sall n'avait pas donné la réponse négative qu'il a donnée à Obama, par rapport à la légalisation de l'homosexualité au Sénégal, il n'allait pas passer la nuit au pouvoir”. Le président du CSIS d'ajouter : “Nous avons été très contents de la réponse que Macky Sall a servie au président des États-Unis”. Selon Iyane Thiam, “le mariage entre personnes de même sexe dépasse l'entendement humain”. “De plus en plus, l'homosexualité est une tare qui gangrène lourdement l'existence humaine sur terre”, constate le religieux selon qui “les homosexuels ne méritent même pas qu'on parle d'eux, au risque de faire leur promotion”.
La rencontre avec la presse a aussi été l'occasion de faire un diagnostic de la pratique de l'Islam des Sénégalais. À l'en croire, “l'Islam tel qu'il est pratiqué au Sénégal n'aide pas souvent à mettre l'homme sur le droit chemin”. Certaines valeurs cardinales recommandées par l'Islam sont tout simplement dévoyées, selon lui. “Nous avons dans notre pays de pieux guides religieux tels que Serigne Touba, El Hadji Malick Sy, Mame Limamou Laye ou encore Baye Niasse qui ont tout sacrifié et tout donné à l'Islam. Mais aujourd'hui, on vend plus leurs images au lieu de s'inspirer de leurs enseignements”, s'est offusqué le président du CSIS.
Dans un monde caractérisé par une instabilité et des guerres fratricides dans la plupart des pays maghrébins et donc musulmans, l'image de l'Islam est souvent écornée ou tout simplement travestie. Mais selon Mourchid Iyane Thiam, “l'Islam ne recommande à personne de brûler des bibliothèques, de tuer ou de saccage des tombeaux, comme ce qui s'est passé récemment au Mali, dominé par la révolte des djihadistes depuis quelques mois”.
Porté sur les fonts baptismaux en 2008, le CSIS regroupe tous les foyers religieux du pays et compte s'investir pleinement dans la défense des idéaux de l'Islam qui est “dans son essence et sa quintessence, une religion de paix, de solidarité, d'entraide et de coexistence pacifique avec le voisin immédiat”. La conférence de presse fait suite à une vaste
campagne de sensibilisation et d'information sur les missions que son bureau national a initiées. Mourchid Iyane Thiam et ses compagnons ont déjà été reçus par le ministre des Affaire étrangères, les Ambassadeurs de Turquie, du royaume du Maroc, d'Égypte, de la République de Guinée, par le délégué de l'Union européenne et le Cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar qui, selon Iyane Thiam, “s'est montré très satisfait de l'initiative et de la démarche du CSIS”.