SI ON NE PEUT PAS ÊTRE ÉLU DANS SA COMMUNE...
ABDOULAYE DIOUF SARR, SECRÉTAIRE ADMINISTRATIF DES CADRES DE L'APR
Le débat sur la suppression du scrutin de ville n'est pas pertinent, à en croire Abdoulaye Diouf Sarr. «Si on ne peut pas être élu dans sa Commune, on ne doit pas prétendre à une élection au niveau de la ville», indique le Secrétaire administratif de la Convergence des cadres républicains (Ccr). Dans l'entretien qu'il nous a accordé, M. Sarr invite également ses camarades de parti à faire preuve d'unité et de solidarité pour le triomphe de l'Apr aux Locales.
Les élections locales se profilent à l'horizon. Ne craignez-vous pas le syndrome des municipales françaises, surtout si l'on sait que votre parti est miné par de terribles guerres de tendances ?
J'aimerais, à ce niveau, lancer un appel à tous les camarades, pour qu'ils sachent que nous devons être solidaires pour ces élections-là. Nous devons être unis et penser à notre parti qui doit se consolider, installer, définitivement, ses racines. Je crois que les camarades comprendront qu'il n'y a qu'un seul intérêt qui est en jeu, c'est l'intérêt de l'Apr et de la Coalition «Benno bokk yakaar». E je suis sûr que nous allons nous comprendre sur ça. J'invite tous les camarades et tous les alliés à comprendre que c'est seulement unis que nous allons gagner et soutenir le Président vers son deuxième mandat.
La suppression du scrutin de ville a suscité un tollé, même chez certains de vos alliés. D'aucuns disent même que c'est pour barrer la route à l'actuel maire de Dakar, Khalifa Sall...
Non. Je ne crois pas que ce soit une façon d'écarter qui que ce soit. A mon avis, cette critique n'est pas pertinente. Elle me paraît même très facile. Si on ne peut pas être élu dans sa propre Commune, naturellement, on ne doit pas prétendre à une élection au niveau de la ville. Parce que la ville n'a pas fondamentalement de territoire qui lui est propre. La ville est une sommation des Communes qui la composent. Si, dans sa propre Commune, on est battu, il est tout à fait naturel qu'on perde la légitimité au niveau de la ville. Le scrutin qui a été proposé est un scrutin qui est à équidistance de tous les candidats.
Ce n'est pas, donc, de la politique politicienne ?
Pas du tout. Je crois que le Président Macky Sall a fini de démontrer aux Sénégalais qu'il ne fait pas du sur mesure, ni de l'arbitraire. Qu'il gère ce pays, en tenant compte du présent, mais aussi de l'intérêt des générations futures.
Selon vous, quels sont les véritables enjeux que revêtent ces élections pour le parti présidentiel ?
Au-delà de la dimension politique, ce sont des enjeux de gouvernance. Il nous faut absolument avoir le troisième pilier de notre gouvernance, après l'Exécutif et le Législatif. Le troisième pilier de notre tabouret magique doit être la gouvernance de proximité. Aujourd'hui, la Coalition “Benno bokk yakaar” qui dirige ce pays, doit être implanté au niveau des collectivités locales, pour donner le même tempo aux préoccupations des populations. Je crois que ces élections vont ouvrir des perspectives politiques tout à fait nouvelles. L'Apr et «Benno bokk yakaar» doivent prendre date par rapport à ces nouvelles perspectives politiques qui vont s'ouvrir après les élections.
Mais, certains de vos alliés dénoncent une certaine gourmandise de votre part...
L'Apr a suffisamment démontré qu'elle veut rester avec ses alliés. En atteste son comportement depuis le 25 mars 2012. Aujourd'hui, c'est lui faire un mauvais procès que de la taxer de gourmande. Nous voulons rester avec nos alliés, parce que c'est l'orientation qu'a tracée le Président Macky Sall. A ce niveau-là, il faut que les alliés comprennent que, si on était gourmands, ça n'allait pas se passer comme ça, jusque-là.
Comment préparez-vous ces Locales dans votre fief, à Yoff ?
Nous les préparons de la manière la plus sereine, avec tous les camarades de l'Apr, mais aussi avec nos alliés, comme le Pit, la Ld, le Rta-S, le Msu, “Fekke ma ci boole”, le Rnd de Dialo Diop, l'Afp. Nous sommes fin prêts pour gagner ces élections à Yoff de la manière la plus éclatante. Nous n'avons jamais quitté le terrain. Nous voulons gagner ces élections pour servir les populations de Yoff.
On vous prête, de plus en plus, des ambitions pour la mairie de Dakar. Qu'en est-il réellement ?
Ma conviction est que la dynamique présidentielle doit être la dynamique qui doit gouverner la capitale du Sénégal.