SIDA : L’ÉLIMINATION DE LA TRANSMISSION MÈRE-ENFANT BUTE SUR L’ÉCUEIL DES MOYENS

Dakar, 1er déc (APS) - La lutte pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH/sida bute sur un problème de ressources humaines, a affirmé, lundi à Dakar, le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Awa Marie Coll Seck.
‘’Nous avons, sur cette transmission mère enfants, un grand problème de ressources humaines, car pour pouvoir suivre les femmes enceintes, il faut, en plus des relais, beaucoup de sages femmes’’, a-t-elle indiqué.
Le ministre de la Santé, qui s’exprimait à l’ouverture d’une cérémonie officielle suivie d’une table ronde sur "l’élimination de la transmission mère-enfant" du 8VIH, a salué au passage le recrutement, cette année, de ‘’500 sages femmes’’ qui seront déployées dans les zones lointaines ou enclavées.
‘’Les défis’’ pour arriver à l’élimination de la transmission mère-enfants sont nombreux ‘’, a néanmoins fait observer Mme Seck, citant entre autres ‘’les défis programmatiques’’ concernant ’’les schémas’’ et stratégies à adopter mais aussi ‘’l’aspect financier’’.
Le ministre a préconisé l’adoption de stratégies tournées vers la recherche de ‘’financements innovants’’, pour doter encore de moyens la lutte contre le SIDA.
‘’Mon département (le ministère de la Santé) est en train d’introduire, dans le cadre des décrets d’application de la loi contre le tabac, un décret posant le problème de la taxe contre le tabac. Cela pourrait être une des voies pour pouvoir trouver des moyens pour pérenniser tous les efforts qui ont été faits dans la lutte contre le tabac’’, a-t-elle fait savoir.
En plus de la taxation sur le tabac, Mme Seck a également a évoqué des taxes sur ‘’l’alcool, et même sur les boissons sucrées (…)’’, estimant qu’’’il faut que le gouvernement du Sénégal augmente la contribution qu’il met sur la lutte contre le SIDA’’.
Awa Marie Coll Seck a aussi tenu à inviter les acteurs de la lutte, à ‘’maintenir la pression et les efforts’’, après que l’ONUSIDA a annoncé que ‘’le monde sort de l’urgence’’.
‘’Aujourd’hui, la maladie est encore là, mais il y a des signes qui montrent qu’elle évolue dans le bon sens (…), cela doit être un argument supplémentaire pour continuer à la combattre’’, a-t-elle dit.
De son côté, Dr Safiatou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), a indiqué que, ‘’pour atteindre l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, il faut faire en sorte que toutes les femmes qui viennent en consultation prénatale se dépistent pour le sida’’.
‘’Les femmes dépistées positives vont recevoir des antirétroviraux pour toute la vie. Elles seront-elles mêmes protégées du sida, mais elles ne transmettront pas le sida à leur enfant’’, a-t-elle souligné.
Mme Thiam a affirmé que ‘’l’accès aux ARV (Antirétroviraux) est une réalité au Sénégal’’, ajoutant que c’est ‘’criminel’’ de transmettre le VIH à un enfant, alors que c’est évitable.
‘’Nous sommes à plus de 16.000 personnes mises sous ARV au Sénégal, et plus de 2.000 personnes ont été mises sous ARV dans le premier semestre de 2014’’, a-t-elle dit.
Selon Safiatou Thiam, ‘’la clé de la lutte contre le sida peut être l’élimination de la transmission mère-enfant’’. ‘’Il faut que toutes les femmes se dépistent et convainquent leur mari, fiancé ou coépouses de faire la même chose’’, a-t-elle exhorté.
Elle a toutefois salué les avancées significatives concernant la lutte contre la transmission mère-enfants, notant que ‘’le taux de prévalence de la transmission mère-enfant, qui était de 8%, est à ce jour à 4, 3% ‘’.