SIDY LAMINE NIASSE RUE DANS LES BRANCARDS ET DENONCE UN DESSEIN DE LIQUIDER LA PRESSE
CONDAMNE À PAYER 100 MILLIONS À EXCAF TELECOM
Les entreprises de presse sont en sursis et peuvent du jour au lendemain fermer boutique à cause d’une condamnation devant le tribunal. Le président directeur général (Pdg) du groupe Wal fadjri, Sidy Lamine Niasse, en est arrivé à cette navrante conclusion à l’annonce du verdict, le 17 septembre dernier, qui l’a condamné à payer 100 millions de dommages et intérêts à Excaf Télécom.
Le tribunal correctionnel n’a jamais mis la barre aussi haut dans un dossier de diffamation. Pour la première fois au temple de Thémis, les juges ont condamné un organe de presse à payer 100 millions de dommages et intérêts pour diffamation. Ce n’est pas tout. Le juge a aussi ordonné l’exécution provisoire du jugement sur la totalité du montant de la condamnation. Ce qui signifie que même l’appel interjeté ne peut suspendre l’exécution du jugement sur ces cent millions. Cette décision inédite a été rendue le 17 septembre dernier dans le cadre du dossier qui oppose le défunt quotidien «Walf Grand Place» devenu «Grand Place» à la société Excaf Télécom.
Dans un communiqué rendu public hier, le Pdg du groupe Wal fadjri a dénoncé ce «verdict surprenant et scandaleux», sans précédent, qui reflète une intention de faire fermer le groupe qu’il dirige. Ce qui constitue par ailleurs, selon lui, «un précédent dangereux pour toutes les entreprises de presse au Sénégal et, par conséquent, pour la liberté de presse. Car, par cet arrêt pouvant faire jurisprudence, toutes les entreprises de presse du Sénégal sont désormais menacées de fermeture pour le seul délit de diffamation», dénonce Sidy Lamine Niasse.
Pour rappel, dans sa livraison du 30 mai 2012, le journal «Walf Grand Place» avait écrit que les produits «Ngora Keng» et «Mbir Mi», commercialisés par le groupe Excaf Télécom et qui produiraient «une recette journalière d’un million de franc Cfa, soit près de 40 % des recettes de la boîte», seraient fabriqués à base de résidus d’animaux tels que le zèbre, le rhinocéros, le chien… Ils seraient importés de la Chine depuis près de huit ans, sans déclaration douanière. Pour étayer l’information, l’auteur de l’article, Ndèye Awa Lô avait ajouté que la vente était d’ailleurs suspendue depuis une semaine «pour expertise médicale».
Estimant que «ces allégations étaient éminemment diffamatoires», le Directeur Général de la société Excaf Télécom avait porté l’affaire devant le tribunal correctionnel. L’affaire a été plaidée et mise en délibéré et dans son verdict, le tribunal a déclaré Jean Meïssa Diop et Ndèye Awa Lô coupables de diffamation et de complicité de diffamation, en les condamnant à une peine d’emprisonnement de trois mois avec sursis. Fustigeant les termes de ce verdict, Sidy Lamine Niasse a saisi les organismes internationaux puisque selon lui, c’est l’avenir d’une entreprise, donc de dizaines de soutiens de famille qui est mis en péril.