SIX MOIS DE PRISON POUR LES CONTREVENANTS AUX RÈGLES ANTI-EBOLA
SIERRA LEONE
Freetown, 28 juin 2015 (AFP) - Les contrevenants aux règles anti-Ebola seront désormais punis de six mois de prison dans une des trois zones encore touchées par la maladie en Sierra Leone, afin d'arrêter sa progression due, selon les autorités, à la persistance des rites funéraires.
"Les contrevenants aux règles anti-Ebola ne seront plus frappés d'une amende mais seront envoyés en prison pendant six mois", a déclaré samedi soir Raymond Kabia, responsable du Centre national de lutte contre Ebola (NERC) dans la province de Port Loko (nord-ouest).
Cette province est, avec Kambia (nord-ouest) et la capitale Freetown, une des trois zones où sévit encore Ebola. M. Kabia a évoqué "les personnes surprises en train d'inhumer ou de laver des corps (de malades morts d'Ebola), de transporter des malades dans des véhicules, les guérisseurs traditionnels traitant des patients et les familles qui les cachent".
Les cadavres de malades d'Ebola sont particulièrement contagieux.
Les autorités ont déjà sanctionné des responsables locaux, dont 10 chefs de villages, "par une amende de 500.000 leones (plus de 104 euros) chacun, mais les gens n'ont pas encore retenu la leçon.
Maintenant quiconque pense que nous plaisantons joue avec le feu", a dit M. Kabia. Le porte-parole du gouvernement, Abdulai Bayraty, s'est dit "triste que de nouveaux cas d'Ebola apparaissent à cause de mauvaises pratiques".
Deux nouveaux cas d'Ebola ont été recensés samedi à Magazine Wharf, un bidonville de pêcheurs dans l'est de Freetown, et un autre à Port Loko. Neuf personnes se trouvaient samedi dans des centres de traitement et 1.029 ont été placées en quarantaine, selon un bilan officiel.
Face à la résurgence de l'épidémie depuis mai, un couvre-feu a été décrété le 12 juin dans les secteurs affectés des provinces de Kambia et Port-Loko, avec confinement des habitants à domicile obligatoire pendant 21 jours, la durée maximale d'incubation du virus.
Le gouvernement a aussi prolongé jusqu'en septembre l'état d'urgence sanitaire à l'échelle nationale, qui impose des restrictions aux rassemblements pouvant favoriser la contamination.
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud guinéen, a fait depuis plus de 11.200 morts pour quelque 27.500 cas, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
Plus de 99% des victimes se concentrent dans trois pays voisins: le Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, officiellement déclaré exempt du virus le 9 mai.