SON HONNEUR PEUT LUI FAIRE COMMETTRE L’IRRÉPARABLE
Le Djolof Djolof
Attaché à son honneur et courageux à la fois, le Djolof Djolof est celui qui ne prend pas les affaires d’autrui. Mais, il peut être froid avec quelqu’un qui essayerait de l’offusquer. Il est aussi très amusant.
Il n’en est pas moins vrai que la tradition djolofienne n’est pas seulement un vecteur de la connaissance historique conservée, mais elle est tout simplement imprégnée des valeurs du groupe pour faire face à quiconque tenterait de le défier. Attaché à l’honneur, le Djolof Djolof ne s’empare pas du bien d’autrui. Il travaille à la sueur de son front. Il est, en outre, un « jambar », révèle Mor Matty Sarr.
Et comme tout Walo Walo ou encore tout Ndjambour Ndjambour et autres, il aime bien son Djolof natal. toutefois, et ce n’est pas pour être ironique avec cette communauté, il ne faut pas réveiller l’eau qui dort. Un homme averti en vaut plusieurs. « Il est très querelleur et colérique », renseigne Mor Maty sarr. Mais il a un côté si mignon. Qui n’a pas une fois entendu un Djolof Djolof parler ?
Il a une particularité syntaxique très drôle. Ce qui est surprenant et plaisant chez lui, c’est qu’il n’a jamais eu de bons numéros de téléphone. Il se trompe de destinataire tous les jours, mais insiste au point de rendre « nerveux » ou hilare son interlocuteur.
Autre attitude aussi cocasse dans cette communauté : le Djolof Djolof ne prévient pas quand il vient te rendre visite et, une fois arrivé, il ne connaît plus le chemin du retour. C’est dire qu’il aime « durer » chez ses hôtes.
Conservateur, le Djolof Djolof se marie dans la communauté pour préserver la lignée. Les mariages sont toujours arrangés par les parents. S’activant également dans les affaires, il est toujours adossé à son commerce et est difficile à duper en affaire.
Le Djolof, carrefour multiethnique et pluriculturel, est bien le noyau de l’actuel sénégal. Du point de vue linguistique, le wolof du terroir est influencé par le pulaar. Le royaume du Bourba était divisé en lamanats, tous dirigés par un lamane.
Considéré comme la terre par excellence des pâturages de l’hivernage, le Djolof demeure hiérarchisé. Il constitue, aujourd’hui, le haut lieu de la confrérie musulmane qadriya.