SURMÉDIATISÉE !

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux,  Aminata Touré, alias Mimi Touré, est anormalement surmédiatisé de par ses multiples sorties dans les médias. C’est le point de vue exprimé par l’ancien maire de Rufisque Me Mbaye Jacques Diop, qui s’exprimait dimanche sur la chaine de télévision publique RTS1.

Invité de l’émission «Point de vue», le chef de file du Parti pour le progrès et la citoyenneté (PCC) et président de la coalition «Defar sa rew» a planché sur diverses questions de l’actualité nationale, notamment l’omniprésente question de la traque des biens présumés mal acquis.

«Il n’est pas acceptable que le ministre de la Justice soit le plus médiatisé de  notre espace politique. Ce n’est pas elle (Mimi Touré) qui rend la justice, ce sont les magistrats», a  rappelé Mbaye Jacques Diop. Après  avoir dénoncé la tyrannie de Mimi Touré dans les médias, l’ancien baron du Parti socialiste n’a pas manqué de conseiller la Grade des Sceau, très en vue dans le gouvernement Abdoul Mbaye. «J’appelle notre ministre de la Justice à être moins  médiatisée», a-t-il suggérer à Mme Touré.

Dans le dossier de la traque des biens supposés mal acquis, la Garde des sceaux a fait maintes sorties  fracassantes, contredisant parfois le ministre porte-parole du gouvernement, M. Abdou Latif Coulibaly sur certains points. Elle avait notamment déclaré que même les marabouts, très influents dans l’espace politiques sénégalais, ne la feront reculer dans ce dossier.

Toujours est-il que  sur cette affaire, l’invité de «Point de vue» ne manque pas  de critiques à formuler à l’endroit du nouveau régime, déterminé à recouvrer les biens qui auraient été volés à l’Etat du Sénégal pendant les 12 ans d’exercice de l’ancien président Me Abdoulaye Wade, en retraite en France.

Une retraite loin des ennuis judiciaires de son fils et ancien super ministre Karim Wade, mis en prison pour enrichissement illicite. Les biens divers qui lui sont attribués sont évalués à 694 milliards de francs CFA. «La traque des biens mal acquis n’est pas un programme politique », a récusé M. Diop, estimant que ce n’est pas la traque des biens mal acquis qui « fera avancer la santé, l’éducation », etc. D’autre part, Me Diop refuse que l’on fasse la guerre aux riches. Puisqu’il n’y a aucun mal à être riches.

«Je suis en phase avec les riches de notre pays»

 «Il ne faut pas avoir peur des riches dans notre pays. Il faut les  créer. L’Etat ne peut pas faire tout. Il faut l’initiative privée. Il faut créer les richesses pour permettre aux Sénégalais d’être des entrepreneurs pour gagner de l’argent, d’être à l’aise », plaide-t-il. «C’est le moyen de résorber le chômage. Il faut permettre aux Sénégalais d’être des milliardaires», a-t-il ajouté. Cette argumentation, l’ancien président Me Abdoulaye Wade, ex-allié politique de Mbaye Jacques Diop est habitué à la développer. Le prédécesseur de Macky Sall s’en orgueillissait d’ailleurs d’ «avoir rendu milliardaires des Sénégalais».

Moi, le patriarche pacificateur entre pouvoir et opposition

Rappelons que Me Mbaye Jacques Diop a aussi un dossier pendant devant la justice.  Dans la foulée de la traque des biens mal acquis, il avait été entendu  par la police, soupçonné de blanchiment d’argent. Après son audition, le temps s’est écoulé, et les Sénégalais n’ont pas eu la suite. Lorsque cette affaire a été évoqué brièvement par le présentateur de l’émission, M. Diop  n’a pas manqué de la banaliser. Lui qui se présente comme le sage de l’espace politique actuel.

Face à la tension qui monte entre le PDS (opposition) et le régime actuel, Me Diop compte jouer le rôle de pacificateur, de pompier. Partant,  il demande à toutes les parties de ramener la balle à terre. «Je veux adopter, dit-il, la posture de sage, de djaraaf, de patriarche. Mon rôle c’est d’apaiser, de demander au PDS et ses alliés, Macky Sall et ses alliés d’apaiser». L’ancien porteur de pancarte de dénie par au PDS son droit  de s’opposer, mais lui conseille de préserver la paix sociale. «J’appelle mes anciens camarades du PDS de continuer à s’opposer, mais de ne pas mettre ce pays dans une situation difficile».