SUTRAIL EXIGE QUE LE SENEGAL ET LE MALI METTENT SUR LES RAILS LE SCHÉMA INSTITUTIONNEL
Jugeant la situation de Transrail catastrophique
Face à la presse hier, le Syndicat unique des travailleurs du rail (Sutrail) a encore dénoncé la situation catastrophique de Transrail. Son secrétaire général a demandé aux Etats de mettre en œuvre dans les plus brefs délais, le schéma institutionnel retenu pour la relance définitive de Transrail.
Le Syndicat unique des travailleurs du rail (Sutrail) demande aux Etats du Mali et du Sénégal de mettre en œuvre au plus vite, le schéma institutionnel qu’ils ont retenu pour sortir Transrail de sa «situation catastrophique».
En conférence de presse hier, le secrétaire général de Sutrail, Cheikh Tounkara, a soutenu que ce schéma doit être mis en œuvre dans les plus brefs délais pour la relance définitive de la société. Ce schéma consiste à la création de deux sociétés de patrimoine, d’une société d’exploitation et d’un organe de régulation.
Toutefois, les syndicalistes de Sutrail précisent que dans la mise en œuvre de ce schéma, Abass Jaber, Pdg du groupe Advens, doit quitter définitivement Transrail à cause de la situation chaotique dans laquelle se trouve la société.
«Au lieu de 13 machines d’exploitation, aujourd’hui nous avons 5 machines, ce qui est malheureux parce que la société fonctionne au ralenti. Si les Etats ne font pas vite, l’entreprise va arrêter sous peu», a-t-il averti.
Outre ce problème, le syndicaliste informe que cette société ferroviaire, qui avait licencié 271 agents, en a repris 150. Sauf que pour M. Tounkara, cette reprise de ces travailleurs permanents a été faite de manière sélective. D’après lui, les agents ont été contraints de quitter Sutrail pour être réintégrés au sein de cette société.
«Ce que nous déplorons dans cette reprise, c’est qu’elle a été faite en défaveur de nos membres. Sachant que nous sommes le syndicat majoritaire, la direction de Transrail cherche à nous affaiblir. Ils ont frauduleusement manipulé nos listing de ce mois d’août en prenant 150 de nos adhérents pour les mettre dans les syndicats minoritaires, amis de la direction générale en complicité avec la direction des ressources humaines», a-t-il déploré.
Présent lors de cette rencontre, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Force du changement (Cnts/Fc), Cheikh Diop, estime que le problème de Transrail pose également celui de la mauvaise politique de privatisation. D’après lui, l’un des combats de la Cnts/Fc, c’est la rectification de ces mauvaises pratiques dans l’intérêt du Peuple sénégalais.
Dénonçant ces mauvaises politiques de privatisation, Cheikh Diop informe qu’une «mission de la Banque mondiale essaierait de torde la main de l’Etat pour fermer la Société africaine de raffinage (Sar)». A l’en croire, le syndicat va s’assumer et se battre contre le diktat de la Banque mondiale.
«Si on n’y prend garde, notre combat va tomber à l’eau. Les hauts fonctionnaires défenseurs de la Sar sont pour la plupart à la retraite. Le syndicat va prendre ses responsabilités pour s’opposer à la fermeture de la Sar. Nous n’accepterons pas que la Banque mondiale nous dicte, nous impose quoi que ce soit», a-til déclaré.