A TAÏBA NGOYENNE, LES FEMMES PEINENT A CONVAINCRE LEUR EPOUX
PANIFICATION FAMILIALE À MATAM
A Taïba Ngoyenne, un village de la région de Matam, certaines femmes peinent à convaincre leurs maris d’accepter la planification familiale. Selon un chef religieux, cette situation est liée au fait que les hommes ne sont pas souvent bien informés sur les bienfaits du planning familial.
Situé à une quinzaine de kilomètres de la ville de Matam, le village de Taïba Ngoyenne a une population jeune. Mais, ce vendredi 30 novembre 2013, les femmes ne se sont pas rendues au champ. Elles se sont regroupées au poste de santé du village qui accueille une activité de sensibilisation sur la planification familiale et la prévention des fistules obstétricales. Deux phénomènes connus des femmes de Taïba Ngoyenne. Elles ont donné toutes ou presque une bonne réponse quand elles ont été interrogées sur la contraception : « Elle permet à la femme d’espacer les naissances et de se reposer au moins pendant deux ans avant d’avoir un autre enfant ».
Mère de 8 enfants, Adiouma Thiam fait recours aux produits contraceptifs depuis 4 ans. Aujourd’hui, cette dame âgée de 42 ans respire la santé grâce aux méthodes de planification familiale. Pour cette raison, elle invite les Ong à continuer à sensibiliser les femmes du monde rural sur son importance. Pour Mme Thiam, la planification familiale procure une bonne santé à la femme, aux enfants, mais aussi aux maris. A son avis, elle permet au couple de souffler et de bien s’occuper de l’éducation de leurs enfants.
Fatou Kiné Diop qualifie les grossesses rapprochées de drame pour les familles à revenu faible. « Heureusement, grâce aux Ong et organismes internationaux, les femmes du village connaissent de plus en plus l’importance de la planification familiale », dit-elle. Adiouma Thiam ajoute que c’est parce qu’elle a eu recours à une méthode contraceptive qu’elle n’a pas mis au monde son 9ème bébé. Cela, sans en informer son mari qui, selon elle, fait partie des hommes du village qui ne veulent pas entendre parler de contraception. « Mon mari ne voit que les enfants. Il ne se soucie guère de ma santé », regrette-t-elle.
Son enfant sur le dos, Mame Diarra Thiam voit la planification familiale sous l’angle économique. Pour elle, celle-ci permet au couple de faire des économies. « Je n’ai jamais utilisé de produits contraceptifs, mais je respecte les consignes en allaitant jusqu’à deux ans », explique-t-elle.
Marième Guèye avoue que la planification familiale est une stratégie de préservation de la santé de la mère et de l’enfant. Malheureusement, son mari n’en voulait pas, même si elle est confrontée à des accouchements rapprochés. Mais depuis quelques mois, elle utilise des contraceptifs sur autorisation de son époux qui a maintenant compris l’importance de la planification familiale. Pendant ce temps, Fatou Thiam peine encore à convaincre le sien d’accepter le planning familial. En attendant d’avoir l’accord de son époux, cette dame dont la différence d’âge de ses enfants est de seulement un an participe à toutes les causeries et réunions sur la planification familiale. « C’est dangereux pour ma santé, mais je vais continuer à discuter avec lui. J’espère le convaincre un jour », dit-elle.