TAÏWAN NE JUGE PAS LA CHINE RESPONSABLE DE LA RUPTURE DE SES LIENS AVEC LA GAMBIE
TAIPEI, 22 nov 2013 (AFP) - Le président taïwanais Ma Ying-jeou a assuré vendredi que la Chine n'était pas responsable de la rupture des liens diplomatiques avec la Gambie, une décision qui avait pris de court Taïwan et réduit le nombre de ses alliés.
"Il n'y avait aucun signe (...) avant la rupture des liens par la Gambie. C'est un incident isolé, et en me basant sur des informations provenant de différentes sources, la Chine ne s'en est pas mélée", a déclaré Ma Ying-jeou.
La presse avait évoqué l'ombre de Pékin dans la décision de Banjul et craint que cela ne provoque un effet domino, au sein des 22 pays avec lesquels Taïwan conserve un lien diplomatique.
Le président gambien, Yahya Jammeh, avait pris Taipei de court la semaine dernière en annonçant la rupture des relations diplomatiques vieilles de 18 ans de son pays avec Taïwan, dans "l'intérêt national stratégique".
Taiwan avait dépêché deux diplomates en Gambie, mais en vain. Ils n'avaient même pas été reçus par le président gambien.
Pékin, qui ne reconnait pas Taïwan et considère l'île comme une province chinoise, a nié avoir poussé la Gambie à cette décision, mais les Affaires étrangères ont affirmé que "le soutien à une réunification pacifique de la Chine était une tendance irréversible".
Taïwan entretient désormais des liens diplomatiques avec seulement 22 pays, la plupart situés en Afrique, Amérique latine ou dans le Pacifique.
En Afrique, continent où la Chine investit des milliards de dollars et accroît son influence, Taïwan ne compte plus que trois alliés: le Swaziland, Sao Tome et Principe, et le Burkina Faso.
Au cours des 18 dernières années, Taïwan a investi des millions de dollars dans des projets liés à l'agriculture, la santé et l'éducation, et dans les infrastructures de la Gambie, le plus petit d'Afrique continentale.
Taïwan et la Chine ont été séparés en 1949 après une guerre civile, mais Pékin considère que l'île autonome fait partie intégrante de son territoire dont la réunification est inéluctable et aura lieu par la force si nécessaire.
Pendant plusieurs années, Taïwan et la Chine se sont engagés dans un bras de fer diplomatique, attirant les alliés de leur rival avec des sommes d'argent généreuses.
Mais les tensions ont diminué lorsque Ma Ying-jeou, partisan d'une coopération économique avec son puissant voisin, a été élu président de Taïwan en 2008 et réélu en 2012.
D'après l'opposition, ce revers illustre l'échec de la trêve diplomatique de Ma avec la Chine.