TABLIERS ET MARCHANDS AMBULANTS S’EN OFFUSQUENT…
DÉGUERPISSEMENT AU MARCHÉ CENTRAL DE THIÈS
Marième COLY (Correspondante) |
Publication 17/02/2014
La tension a été, samedi dernier, au rendez-vous à Thiès où les autorités locales avaient initié une opération de déguerpissement pour libérer l’Avenue Amadou Gnagna Sow.
THIES - Les tabliers et marchands ambulants qui occupaient la voie publique du marché central de Thiès ne vont pas oublier de sitôt leur chagrin. Ces acteurs qui prenaient à la légère la décision de la municipalité ont été surpris, samedi dernier, de voir leurs étals et cantines démontés.
Les autorités municipales ont utilisé tous les moyens nécessaires pour déloger ces commerçants
qui obstruaient le passage de l’Avenue Amadou Gnagna Sow. Tout a commencé à 07 heures du matin dans une atmosphère tendue. Les tabliers et marchands, qui n’avaient certainement pas fermé l’oeil pendant la nuit, étaient déjà sur les lieux. Certains d’entre eux, voulant s’opposer à la décision des autorités municipales, ont été appréhendés par la police et conduits au niveau du commissariat central de Thiès. Et c’est après cette résistance que le calme est revenu sur les lieux.
Et, ce fut des va-et-vient incessants des commerçants qui, pour ne pas que leurs marchandises soient détruites en même temps que leur cantine, sortent leurs bagages. Ce, sous la supervision des limiers et agents municipaux que le caterpillar a démoli l’ensemble des étals qui obstruaient le passage de l’Avenue Amadou Gnagna Sow. Un coup dur pour ces vendeurs dont l’écrasante majorité est constituée de jeunes.
Visage des mauvais jours, une paire de lunette cachant des yeux rouges de colère,un jeune commerçant, qui a préféré garder l’anonymat, était dans tous ses états. «C’est vraiment honteux et inhumain ce qui vient de se passer, aujourd’hui. On ne nous a pas avertis à temps. Nous sommes venus ici, uniquement, pour travailler», assène-t-il.
Des allégations réfutées par Mayécor Faye représentant du maire de la ville au niveau du marché. D’après lui, «de nombreuses rencontres entre la municipalité et les marchands ont été organisées depuis 2012, afin de trouver un consensus. D’ailleurs, la dernière remonte à la semaine dernière où le premier adjoint au maire, Yankhoba Diattara avait rencontré les commerçants et les marchands ambulants».
…Les populations aprouvent
Rencontre à l’issue de laquelle des sites de recasements comme, entre autres, le marché de Thialy, Khelcom, Mbour I, ont été proposés, soit près de 600 cantines en plus des marchés hebdomadaires.
Offre que les marchands ont refusée», précise M. Faye qui indique : «Ils ont refusé de partir et nous
avons employé les moyens nécessaires pour les déguerpir». Par ailleurs, si les tabliers et les marchands ambulants sont inquiets et crient leur ras-lebol, tel n’est pas le cas pour les riverains.
L’une d’entre eux confie : «Nous habitons ici depuis 2002. C’est notre défunt père qui occupait les lieux. Ce déguerpissement est venu à son heure. Il n’y avait aucune sécurité pour nos enfants». Pour cette dame qui n’a pas voulu se dévoiler, cette occupation anarchique ne l’a jamais dérangée jusqu’au
jour où leur vieux père a rendu l’âme. Une situation vraiment déplorable, car ils avaient beaucoup de difficultés pour frayer un passage pour le corbillard
