"TALLY DIALLO" RÉCLAME PLUS DE SÉCURITÉ
QUELQUES JOURS APRÉS LA MORT DE MACOURA NDIAYE
Plus de sécurité, c’est ce que réclament les populations riveraines de «Tally Diallo», à Thiaroye. Il y a un peu plus d’une semaine, un jeune apprenti «Car rapide» y a été poignardé, en effet, par les agresseurs qui font la loi à l’arrêt dit «Diallo Pithie».
La mort de l’apprenti de 17 ans, Macoura Ndiaye, poignardé par un agresseur, alimente les débats au croisement «Tally Diallo », à Thiaroye. Au lendemain de ce drame, la population dénonce l’insécurité qui règne dans cette zone et sollicite la présence d’agents de sécurité notamment au niveau de l’arrêt «Car rapide» baptisé au nom de «Diallo Pithie».
Dimanche, 8 heures, l’arrêt refuse déjà du monde. Des clients debout, certains tasse de café entre les mains, attendent avec impatience l’arrivée d’un bus. Des marginaux, dont des handicapés avec des béquilles, mendient. Avec la recherche effrénée de clientèle, des «Cars rapides» s’arrêtent au milieu du rond-point, créant ainsi un embouteillage monstrueux. Ici, il est difficile de traverser la route, car des véhicules déboulent des quatre coins.
Au virage, un groupe d’hommes entoure le vendeur de café. Ici, la douleur se lie toujours sur tous les visages, suite au meurtre de Macoura Ndiaye. A travers un langage codé, avec des expressions comme «Djèèl» et «hundred» (100 mètre en allusion de la prison de Rebeuss), ou encore «Kabassa», «Gane gui», «King», pour malfrat, et «Crime» ou «Wathié» pour parler de meurtre, les témoignages allaient bon train.
«Ce lieu nécessite la présence permanente de policiers armés pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Vous pouvez le constater, depuis que vous êtes assise ici, une dizaine de drogués rodent aux alentours de cet arrêt. Et ils sont tous des agresseurs armés. Ici, le couteau est un jouet, un détail», lance, dans un propos surprenant, un homme qui fait justement parti de ces marginaux.
A côté, non loin de là, une vendeuse de petit déjeuner y va de ses confidences : «Ce qui s’est passé vendredi dernier est spectaculaire et très grave. D’ailleurs, depuis ce jour, je suis tombée malade. Ces agresseurs ont nui à la réputation de notre quartier, alors qu’ils n’habitent pas la localité. La preuve, le meurtrier est de Sam-Sam 1, un des quartiers de Thiaroye Gare. Nous ne sommes plus en sécurité, à cause de cet arrêt de ‘Cars rapides’, le quartier ‘Nguessou’ est devenu le fief des agresseurs.
Nous interpellons la police pour qu’elle nous aide». D’autres riverains, sous le couvert de l’anonymat, ont déploré la grâce accordée à certains prévenus, comme le très réputé malfaiteur Abdoulaye Ndiaye.
Selon eux, il ne devait pas bénéficier de ce privilège avec son passé criminel. «Le meurtrier est un père de famille, un grand cambrioleur. Le pickpocket n’est pas son genre, il refuse toujours de payer le transport qui est juste de 50 francs quand il emprunte les ’Cars rapides’. Et on sait aussi qu’il s’attaque à des stations services et autres. Et là, il vient d’être élargi après 3 ans en prison et immédiatement après, il commet un crime de sang. Vraiment, le gouvernement doit tenir compte des délits au moment de gracier un prévenu. Les bandits pris pour associations de malfaiteurs, meurtriers ou récidivistes, ne méritent pas la grâce. Ils sont habitués de la prison et cela ne change en rien leur façon de faire», martèle un chauffeur, qui dit ne plus pouvoir supporter ces malfaiteurs. Pour lui, l’Etat doit prendre ses responsabilités.
«Macoura est du Saloum et n’a même pas duré dans ce métier. Il était dans le car de son oncle. C’est un jeune sérieux et dynamique qui n’a jamais eu de problème avec personne», témoigne, les larmes aux yeux, le chauffeur qui connaît bien la victime