TANOR POUR UNE RENCONTRE ENTRE MACKY ET KHALIFA
Le duel à distance que se livrent le premier magistrat de la ville de Dakar et le chef de l’Etat ne laisse pas indifférent le Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng. Interpellé, hier, en marge de la concertation entre le président de la République et les exécutifs locaux, le patron des socialistes qui «ne (veut) pas alimenter une situation conflictuelle» est plutôt d’avis que Khalifa Ababacar Sall et Macky Sall doivent s’asseoir pour trouver un terrain d’entente.
«Le maire de Dakar et le président de la République doivent se rencontrer, discuter, se parler, parce que l’un est le maire de la capitale, c’est symbolique et l’autre est le président de la République», dit Ousmane Tanor Dieng. Non sans renchérir : «Pour l’intérêt des populations et de la décentralisation, ces deux personnalités doivent- dans le cadre de ce qui est envisagé aujourd’hui, c'est-à-dire, la concertation entre les acteurs de la décentralisation et l’Etat central- pouvoir échanger, discuter. C’est ça qui est l’intérêt des populations, c’est ça qui est ma conviction».
Le leader du Ps salue ces concertations et souhaite que cette initiative soit permanente. «C’est une bonne chose qu’il y ait une concertation entre les exécutifs locaux et l’Etat central. Il faut que cette concertation soit, d’ailleurs, permanente, parce que tout ce qui touche à la décentralisation doit être bâti sur un socle consensuel. Il faut convaincre le maximum de personnes pour que la décentralisation soit participative et inclusive. C’est pourquoi je pense que les exécutifs locaux, les populations ont des besoins qui ne peuvent pas être satisfaits sans la participation et le soutien de l’Etat. C’est pourquoi il faut que l’Etat central discute avec les exécutifs locaux pour voir ce qu’il faut faire, comment le faire, selon quel calendrier le faire. Parce que l’Etat n’a pas tous les moyens, donc, il faut raisonnablement qu’on voit ce qu’on doit faire, comment on peut le faire et selon quel rythme. C’est pour cela qu’il faut avoir une concertation permanente pour, ensemble, nous mettre d’accord sur les défis, sur les enjeux, sur les perspectives et sur le calendrier selon lequel il faut régler ces problèmes-là. Beaucoup de manquements existent réellement parce qu’on transfère des compétences sans transférer les ressources.»
Le Secrétaire généra du Ps estime dès lors qu’«il faut que les ressources soient transférées pour que les compétences aient un sens parce que, sinon, on est compétent et on n’a pas les moyens d’agir. L’Etat aussi n’a pas des moyens illimités, il est obligé de faire les choses selon ses moyens». C’est de tout ça qu’il faut discuter pour que «consensuellement on trouve des procédures et des moyens pour régler les problèmes», ajoute M. Dieng qui pense que «c’est une bonne chose que ces concertations aient lieu. Elles doivent être permanentes pour construire un consensus durable».
Réagissant à l’invitation de Macky Sall qui souhaite que les femmes soient formées et propulsées à la tête des Conseils départementaux, le Secrétaire général des «verts» déclare : «Je crois que le Président a raison, il y a la parité qui a été mise en place par une loi. Et une loi, tant qu’elle n’est pas abrogée, doit être respectée.» Maintenant, relève-t-il, «pour ce qui concerne les listes, elles ne sont recevables que si elles sont paritaires tandis que pour les exécutifs, il n’y a pas de dispositions aussi claires. Je crois que ce qu’on doit faire, et c’est ça la vérité, il faut qu’on respecte la parité. C’est ça qui est normal, parce qu’on l’a respectée pour les listes pour mettre en place les exécutifs. Je crois que tout le monde doit y veiller».
Seulement, reconnait-il, «il y a des résistances, c’est la vérité. Il faut progressivement arriver à les bousculer et à les enlever. Mais cela prend du temps. Mais je pense que l’appel que le Président a lancé, nous sommes convaincus que c’est ça qu’il faut faire».