LES ADIEUX DE DIOUF

Le Secrétaire général sortant de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), notre compatriote Abdou Diouf s’est adressé, hier, pour la dernière fois, à ses collaborateurs et au monde francophone, après douze années à la tête de l’institution. Il a demandé de tendre toujours plus haut et plus fort le message de la Francophonie.

Tendre toujours plus haut et plus fort, le message de la Francophonie, tel est l’invite d’Abdou Diouf qui a adressé un message à la communauté à quelques heures de son départ du siège de l’Oif, à Paris.

Dans ce message d’au revoir, Abdou Diouf écrit qu’avec l’année 2014, s’achève son ultime mandat de Secrétaire général de la Francophonie. « Ces derniers mois ont été ponctués de moments forts, souvent chargés d'une intense émotion. Et je veux encore remercier toutes celles et tous ceux qui m'ont, en ces occasions, ou à travers des cérémonies d'hommage, témoigné leur amitié. J'y ai été très sensible », a indiqué l’ancien chef d’Etat sénégalais.

Mais par-delà ces remerciements, a-t-il ajouté, « je voudrais surtout vous rendre hommage à mon tour comme j'ai eu l'occasion de le faire à l'intention de toutes celles et tous ceux qui ont animé ou participé à l'inoubliable soirée du 12 décembre au Musée du Quai Branly ».

Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, c'est à la totalité d'entre vous que je veux m'adresser : personnels de I'Oif, de I'Apf, de I'Auf, de TV5 Monde, de I'Aimf, de l'Université Senghor, correspondants nationaux, coordonnateurs des centres de lecture et d'animation culturelle, membres des commissions nationales, des réseaux professionnels et institutionnels, des réseaux de femmes et de jeunes, des organisations non gouvernementales et de la société civile, jeunes volontaires francophones, participants au Forum mondial de la langue française, et bien sûr représentants personnels des chefs d'Etat et de gouvernement.

Selon Abdou Diouf, si la Francophonie existe, si la Francophonie prospère, si la langue française s'affirme fièrement comme une grande langue de communication internationale, c'est d'abord grâce à ceux qui, dans la diversité de leurs fonctions et de leurs interventions, la nourrissent et l'enrichissent au quotidien.

Pour lui, il est enfin révolu le temps où la Francophonie était associée à une tentative désuète et frileuse d’offense de la langue française. Aujourd'hui, selon M. Diouf, il est devenu clair pour le plus grand nombre, et singulièrement pour nos partenaires internationaux, que la Francophonie incarne tout à la fois un front du refus et une autre vision du monde.

Pour l’ancien patron de l’Oif, militer pour la cause francophone, ce n'est pas seulement porter une protestation, c'est agir concrètement, jour après jour, pour que rayonne toujours plus, la langue française, pour que s'exerce toujours mieux notre solidarité au service de la démocratie, des droits de l'Homme et de la paix, au service de l'éducation et de la formation, au service de la diversité des langues et des cultures, au service du développement durable ; c'est agir, au jour le jour, pour faire bouger les lignes, pour faire progresser la diplomatie du consensus, pour faire prospérer les valeurs universelles.

« Tout cela, nous l'avons accompli, ensemble, jour après jour, année après année. Je pars donc confiant et serein, parce que je sais que votre militantisme, la force de vos convictions, votre ardeur dans l'action contribueront à faire tendre toujours plus haut et plus fort le message de la Francophonie dans le monde », a-t-il souligné.

Il s’est dit serein parce que la nouvelle Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Michaëlle Jean, présidera, avec talent, énergie et ferveur, aux destinées de l’Oif.