THIATE ET LES MENACES DE «NDIOBA LINE» LE BANDIT

Membre fondateur de «Y en a marre», mouvement qui ne recule pourtant devant rien, Oumar Touré dit Thiat s’est avère être - de son aveu même - un vrai poltron… face à ce bandit du quartier qu’était «Ndioba line», l’homme qui l’a terrorisé pour le contraindre à ne plus jamais sécher les cours. C’était il y a bien longtemps, du… «temps boy».
«Quand j’ai eu mon entrée en 6e, croyant que je suis devenu un grand gaillard, j’ai commencé à faire l’école buissonnière. Au lieu d’aller à l’école, je me rendais tout le temps à la plage. Un comportement que n’arrivait pas à accepter un certain ‘Ndioba line’. Tout le monde avait peur de lui, car on disait que c’était un bandit. Il me suivait partout où j’allais.
Et un jour que j’avais séché les cours pour aller à la plage, il m’a trouvé là-bas et m’a pris au collet tout en m’insultant. Visiblement très en colère, il m’a grondé en me disant : ‘Tu es le seul à étudier dans le quartier, tout le monde compte sur toi, mais tu commences à filer du mauvais coton en faisant l’école buissonnière’. Sur ce, il a menacé de me tuer si jamais je m’aventurai à faire l’école buissonnière. J’avais si peur lorsqu’il m’a menacé que dès qu’il m’a lâché, j’ai couru aussi vite que je pouvais sans m’arrêter une seule seconde jusqu’à la maison. Depuis ce jour, je n’ai plus raté un seul jour de classe, de peur
que ‘Ndioba line’ ne vienne exécuter sa menace.
Pour dire que grâce à cet homme qu’on disait être un ‘bandit’, j’ai retrouvé le droit chemin et ainsi pu continuer mon cycle scolaire. Certes, c’était un bandit pour les autres, mais en ce qui me concerne, je peux dire qu’il m’a été d’une grande aide. Car, sans sa menace de me tuer si je séchais encore une fois l’école, j’aurais certainement abandonné les bancs. Et certainement que j’aurais verser dans la délinquance ou autre chose du genre. Et vous savez quoi, malgré tout, aujourd’hui encore, quand j’y repense, je me dis que j’étais un vrai poltron tellement j’avais peur».