TOUT ÇA DONNE A REFLECHIR SUR LE NIVEAU DE NOTRE EQUIPE
ME AUGUSTIN SENGHOR, PRESIDENT DE LA FSF
ABIDJAN, Côte d’Ivoire – Il a toujours défendu et protégé ses joueurs, lorsqu’ils sont lésés. Plus , quand il leur manque de conditions pour exceller ou que les primes ne sont pas payées. Mais cette fois-ci, le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Me Augustin Senghor, déçu par la performance des Lions» encore érasés par les «Eléphants» de la Côte d’Ivoire, tape sur la table.
«Qu’ils (les joueurs) réagissent pour montrer, eux aussi, qu’ils sont des joueurs de haut niveau», peste-t-il par rapport au comportement de l’équipe. «On débute très très mal. Dès les premières minutes de jeu, on crée un penalty et après, on n’arrive pas à réagir. Forcément, ça se complique. On prend des buts qu’on aurait pu éviter. Parce que ne procédant pas forcément à des attaques bien élaborées. Plus de défense individuelle... Je pense que tout ça donne à réfléchir sur le niveau de notre équipe. C’est le moment de le dire», clame le président de la Fsf.
D’ailleurs, il note un complexe que continue de nourrir les «Lions». «Si on n’a pas la réaction nécessaire, si nos joueurs n’arrêtent pas de trop respecter les Ivoiriens – ça aussi c’est une vérité à dire – on ne s’en sortira jamais. Donc, le moment est venu, avec ce but de la dernière minute, de monter qu’on a une équipe pour mettre les buts nécessaires pour inverser la tendance», assène encore Me Senghor.
Comme tous les Sénégalais, le président de la fédération est «déçu dans le contenu comme dans le résultat» et promet d’«essayer de tout faire pour qu’après, ce match-là, aborder la manche retour dans de bonnes conditions».
En direction justement du déplacement de Casablanca, il soutient qu’«il y a un but heureux à la fin du match qui permet d’entretenir l’espoir». «C’est une compétition, une qualification pour la Coupe du monde. Ce but de l’espoir devrait à lui seul être de la motivation pour les joueurs», poursuit le dirigeant qui croit savoir que «les joueurs de cette équipe doivent arrêter de souffrir à la face du monde, en dehors de leur club».
Tel un psychologue, le patron du football sénégalais pense que les hommes d’Alain Giresse «doivent montrer qu’ils savent jouer au football, surtout qu’ils ont le mental nécessaire». La qualification au Mondial 2014 étant «un challenge qui nous appartient à nous tous» à relever le défi face à cette équipe ivoirienne qui reste - elle l’a montré aujourd’hui (samedi) - la meilleure équipe d’Afrique», invite-t-il.
Réactions… Réactions…
PAPISS DEMBA CISSE (ATTAQUANT, SENEGAL)
«On a eu du mal à nous retrouver dans le match»
«On a manqué de concentration, mais je ne suis pas déçu. Je pense qu’il y a un match retour et il faut se remobiliser davantage. Là, le projet qu’on a mis en place est tombé à l’eau. Ce sera difficile au retour. C’est vrai qu’on a réduit l’écart, mais ce n’était pas suffisant».
MOUSSA SOW (ATTAQUANT, SENEGAL)
«Le Mondial ne s’est pas envolé…»
«La tournure du match nous a surpris. On espérait faire mieux, les deux buts nous ont surpris dans le premier quart d’heure, ça a rendu la tâche difficile. On espérait un résultat positif. Mais on a fait des erreurs, cela arrive à un collectif à prendre ces buts. On a essayé de revenir. Là, il reste ce but de l’espoir pour le retour. Je ne connais pas l’avenir, mais à nous de ne pas encaisser de buts au match retour. On va se remobiliser et travailler à ne pas faire d’erreur, comme aujourd’hui (samedi) où on a fait trop de cadeaux aux Ivoiriens. Mais le Mondial ne s’est pas envolé, on a encore une carte à jouer»
YAYA TOURE (MILIEU, COTE D’IVOIRE)
«Si on savait qu’on allait gagner par ce score, on allait tous signer»
«Si on savait avant le match qu’on allait gagner par ce score, on allait tous signer pour ce 3-1. Oui, on allait signer. C’est toujours bon de gagner par deux buts d’écart. L’année dernière on avait gagné par 4-2 chez nous et on a démontré que c’était l’essentiel. Il faut rester toujours concentré pour le retour».
DIDIER DROGBA (ATTAQUANT, COTE D’IVOIRE)
«A nous de faire encore le nécessaire pour gagner au retour»
«Je crois qu’on a fait un bon résultat. Mais il y a un deuxième match et il faut se concentrer pour pouvoir l’aborder. Si avant match on disait que nous allons gagner par 3-1, tout le monde aurait signé, il ne faut pas faire fine bouche, on a encaissé ce but-là maintenant à nous de faire le nécessaire pour gagner encore au retour. Il faut oublier cette manche aller, c’est un match qu’on a déjà gagné. C’est vrai que nous avons pris un but à la dernière minute, mais ça reste le football. Il ne faut pas le banaliser».
PHILIPPE DOUCET (JOURNALISTE CANAL+)
«Le Sénégal a encore montré des points de faiblesses»
«L’expérience des grands moments a fait la différence. La Côte d’Ivoire a attaqué avec certitude, dès les premières minutes, alors que le Sénégal affiche encore quelques faiblesses et tout cela se traduit par deux buts d’écart. Le match en lui-même est perdu, mais pas la qualification. Tout est encore possible, le Sénégal a encore moins de chance qu’il en avait à la première manche, mais perdre par deux buts face à une équipe qui domine le football continental, c’est considérable. Mais ça laisse toujours augurer un bon avenir pour le Sénégal. On sait ce qui s’est passé, il y a un an. Casablanca est un espoir, un contexte nouveau. Avec une meilleure préparation pour le match retour, les choses peuvent bouger».
ORGANISATION DU MATCH COTE D’IVOIRE- SENEGAL
Une forte ambiance et un impressionnant dispositif sécuritaire
ABIDJAN, Côte d’Ivoire - C’est dans un stade rempli de supporters ivoiriens que les «Eléphants» ont battu les «Lions» (3-1) pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014, samedi dernier, au stade Félix Houphoueit Boigny.
Après l’ouverture des portes du Félicia, vers 12 heures, le Comité national des supporteurs des «Eléphants» (Cnse) bat les tambours et la musique est mise à fond pour porter l’ambiance à son paroxysme. Aux environs de 15h 20, des affiches à l’effigie des stars des «Eléphants» ont orné les pavés des gradins. Les posters de Salomon Kalou, Max Gradel, Kolo Touré, Yao Kouassi, Gervais dit Gervinho, Didier Drogba, qui a même une statue sur le haut de la tribune découverte, sont bien visibles. Les chanteurs se sont succédé sur le podium pour mieux égayer le public.
Venus faire la reconnaissance du terrain, les protégés de Sabri Lamouchi ont eu droit à un tonnerre d’applaudissements. Suffisant pour le Cnse d’emboucher la même trompette, les Vuvuzelas et le balancement des bras pour chanter en chœur : «Sénégal a chaud, hein… !». Les joueurs ont ainsi passé quatre minutes à tâter la pelouse avant de regagner les vestiaires pour les derniers réglages.
C’est à ce moment que les chauves-souris ont débarqué au-dessus du stade. Comme un signe de malheur, les «Lions» ont foulé la pelouse au même instant. En premier lieu, ce sont les gardiens en compagnie de leur préparateur, Sidate Sarr. Et puis, vient le tour des co-équipiers de Papis Cissé, soutenus par les quelque 650 supporters sénégalais qui avaient du mal à se faire entendre, malgré les décibels d’un morceau de Youssou Ndour qui marquait leur entrée sur la pelouse.
Les forces de l’ordre ont fait le boulot
La Fédération ivoirienne de football (Fif) et l’Etat ivoirien ont déployé 1 500 éléments des forces de l’ordre pour contenir les 29 650 supporters présents dans le stade. A 500 mètres du stade, tous les accès sont fermés. Ceux qui ont pris les «Woro-Woro» (taxis clandos) ont dû marcher pour atteindre les portes de Félix Houphouët Boigny. Le carrefour du Plateau, où se rencontrent les voies de Cocody, Treichville et Adiamé, est ceinturé par un impressionnant dispositif sécuritaire.
Les militaires, les gendarmes et les policiers sont à pied d’œuvre pour ne pas laisser de l’espace aux fauteurs de trouble. Mais, les avertissements des forces de l’ordre n’ont pas empêché aux revendeurs de billets de se faire arrêter. Une bonne dizaine de personnes sont ainsi embarquées vers le poste de police. Le chef de la sécurité assure que «rien n’est à signaler et que tout est dans l’ordre».
Vers 16h 45mn, les ministres des Sports ivoiriens (Alain Lobognon Michel) et sénégalais (Mbagnick Ndiaye), les présidents de la Fif (Augustin Sidy Diallo) et de la Fsf (Augustin Senghor), accompagnés par l’hymne de la Fifa, ont salué les joueurs, avant que la partie ne commence, un quart plus tard.