TOUT CECI N’EST PAS BON
J’ai constaté quelque chose qui laisse indifférents beaucoup de Sénégalais, mais qui montre notre indifférence sur l’image de notre ville. Je plains beaucoup le maire responsable de la zone couvrant le rond-point «case bi». Si vous regardez bien, il est très, très sale. Si vous regardez le centre du rond- point «case bi», et pourtant des centaines ou plus de Dakarois et banlieusards passent par ce rond- point tous les jours et cela ne gêne personne.
Des candidats au poste de maire dans cette localité sont passés par ce rond-point pendant près d’un mois. Aucun d’entre eux, comme le maire responsable de cette zone, n’a pensé à l’embellir ou à le rendre regardable et sain. Ce sont des urines et excréments qu’on peut bien nettoyer.
Ce qui est curieux et bizarre, c’est que quand vous y passez, des fois vous voyez des gens en tenue qui nettoient le périmètre de ce cercle sale, laissant le centre assez sale pour le regard. Pourtant, il y a des sociétés qui y font la publicité et garent leurs voitures dans ce sale cercle et parfois même, y mettent des tentes.
Il y a aussi le centre horticole de Camberène qui est à côté et qui, sollicité, pourrait bien contribuer à l’embellissement de ce périmètre.
Cela dénote du manque de sérieux certain de nos politiciens, qui négligent des soi-disant détails qui sont importants pour la gestion de notre cité, car on n’est pas les seuls à passer là-bas. Tous les étrangers : investisseurs, touristes, bailleurs de fonds y passent aussi. Il nous faut être patriotes et ne pas faire de calcul, mais nous mettre au service des populations pour leur mieux-être sur tous les plans.
Il y a des solutions à toutes les difficultés des Sénégalais. Il faudra être pragmatique, honnête, et régler les détails avec les moyens du bord et lutter pour des financements après avoir atteint nos limites. Mais il y a beaucoup de choses qu’on peut sur place régler.
Personnellement, j’ai eu à servir comme coordonnateur de projets pour les inondations à Dakar, avec Dnc Japon, pour un financement sur les inondations. Mais si je n’étais pas patriote, j’allais démissionner à cause des réticences, lenteurs, blocages, méfiances, manque de considération de certains maires à qui j’ai envoyé des dossiers de requête d’aide financière non remboursable du Japon.
Cela n’est pas bien ; on ne compte pas uniquement sur cette aide, loin de là, mais pour un Sénégal émergent, il nous faut des élus locaux qui réagissent vite et bien et qui savent rapidement saisir les opportunités. Les bailleurs ont besoin de travailler avec des gens ayant ce comportement.
Parmi tous les maires que j’avais contactés par mail dans tout le Sénégal, les maires de Dalifort, Sédhiou, Tanaff, Djidah Thiaroye Kao, Rufisque avec Mamaya, Thiès avec M. Diatara, Tivaouane, Diacksao, Keur Massar, Sicap Mbao, ont réagi. Certains n’étaient pas «contactables» par email ou par téléphone fixe, qui ne marche même pas, ou bien reçoivent la requête et la classent sans suite.
Je pense que même dans les autres services de l’Etat et même les consulats et les ambassades, il faut que les gens soient «contactables» le plus rapidement possible et que les annuaires soient tous régulièrement mis à jour parce que la chance passe par l’information juste et vraie.
D’ailleurs, quand le consultant de Dnc est venu voir les démarches que j’avais faites il n’y a eu que peu de maires qui ont rempli le dossier de requête. On a tout fait pour le remplir pour qu’il les introduise.
Je me suis battu pour avoir toutes les adresses e-mail des maires. Certains n’ont même pas de bons mails ou ne les consultent pas du tout ou ne répondent pas.
Je pense qu’au niveau de l’Ams, il faudra faire tout pour que les maires soient plus accessibles ne serait-ce qu’en veillant à ce qu’ils aient de bonnes adresses e-mail mis à jour et vérifiés.
Certains maires sont facilement «contactables» par téléphone. Je ne les appelais pas pour les déranger, mais pour juste les informer positivement et honnêtement, en n’attendant rien d’eux en retour.
Je pense que dans le nouveau contexte de mondialisation, bien des choses sont possibles si on donne plus de facilités aux élus locaux à aller à l’étranger chercher des partenariats et des financements équitables pour leur localité, en faisant un bon marketing des ressources locales infinies au Sénégal, mais pas pour aller faire des promenades d’affaires.
Je pense qu’il faudra aussi éviter les gaspillages pour des embellissements coûteux, mais s’attaquer aux besoins primaires et de survie des populations plus que frustrées par l’écart grandissant, cruel entre riches et pauvres dans ce pays.